Le Grand Prix La Marseillaise a beau être la première compétition de l’année, il y avait de la tension hier sur les routes du Bouches-du-Rhône. Pour la première fois de la saison, toutes les équipes françaises étaient réunies dans un même peloton. Et l’ambition était bien entendu de gagner la course pour réussir le meilleur début de saison. La victoire ne pouvait toutefois ne concerner qu’un coureur, et c’est Jérémy Roy, de la FDJ, qui est allé offrir un nouveau succès à son équipe, elle qui a brillé en cyclo-cross ce mois-ci avec Francis Mourey, Steve Chainel et Arnold Jeannesson, et a déjà obtenu deux victoires au Gabon avec Geoffrey Soupe et Nacer Bouhanni. Inspirés, les coureurs de Marc Madiot commencent bien l’année. Jérémy Roy a mis à profit une échappée de 130 kilomètres pour finir seul devant le stade Vélodrome et s’adjuger la Marseillaise.
Jérémy, vous avez enlevé la première course du calendrier français. Et de quelle manière !
Nous sommes partis à trois au bout de 10 kilomètres, c’était un peu risqué mais je n’ai eu à attaquer qu’une fois pour me retrouver devant. On a vite creusé l’écart et bien géré notre avance, derrière ça ne s’est pas du tout organisé.
Comment vous sentiez-vous par rapport à Sylvain Georges et Julien Guay ?
Face à deux autres gars, en début de saison, on ne sait jamais trop où on en est. Mais je ne me sentais pas trop mal. J’ai fait un premier forcing au sommet de l’Espigoulier, ça nous a permis de se retrouver à deux avec Sylvain Georges.
Comment vous en êtes-vous débarrassé ensuite ?
J’ai tenté un coup entre le col de l’Ange et celui de la Gineste, sur le plat. J’avais reconnu cet endroit samedi sous la pluie. J’étais le seul coureur de l’équipe à avoir roulé jusque-là. J’ai pu faire la descente à bloc, aborder la Gineste avec 20 secondes d’avance et après j’ai tout donné.
Etiez-vous confiant quant à vos chances de l’emporter ?
C’est dur de juger. En course, je ne me sentais pas forcément au-dessus des deux autres, mais je me sentais bien. Et puis je ne voulais surtout pas arriver au sprint, j’avais envie de savourer. Il s’agit de ma troisième victoire chez les pros mais c’est celle où j’arrive avec le plus de marge à l’arrivée.
Finalement, les huit minutes d’avance que le peloton vous a laissées ont été suffisantes ?
Oui mais tout était possible car le parcours du Grand Prix La Marseillaise est quand même très exigeant pour une rentrée. On peut se retrouver à court de jambes assez vite. Mais on a bien géré et ces huit minutes ont été suffisantes.
Gagner si tôt dans la saison, c’est une récompense ?
C’est avant tout une belle victoire. Je suis content de voir tout le travail effectué cet hiver, sous la neige, dans le froid, enfin payer et dès le début de saison.
Allez-vous faire de la Coupe de France un objectif ?
Je ne sais pas encore, je vais voir ce qu’en pense l’équipe, selon notre programme et nos objectifs. Pour ma part, je vais déjà enchaîner avec l’Etoile de Bessèges mercredi et le Tour du Haut Var en février.
Propos recueillis à Marseille le 30 janvier 2011.