Jens, l’équipe MTN-Qhubeka a marqué les esprits pour sa première participation au Tour de France. Qu’en retenez-vous ?
C’était la première fois qu’une équipe africaine participait au Tour de France. Nous y avons réalisé une performance incroyable entre la 13ème place finale de Serge Pauwels au classement général et la victoire d’étape à Mende de Steve Cummings le jour du Mandela Day. Ce Tour, ça a été une grande fête pour nous. Sans oublier le maillot à pois porté quatre jours par Daniel Teklehaimanot en première semaine du Tour. Désormais tout le monde connaît ce coureur érythréen et c’est très bien pour nous !
Quels mots avez-vous utilisé pour motiver vos coureurs pour ce Tour de France ?
Nous avions une motivation spéciale, celle de collecter 5000 vélos pour des enfants en Afrique afin qu’ils puissent aller étudier. Ça a aussi été un grand succès pour nous puisque le projet BicyclesChangeLives nous a permis au terme du Tour de financer 3735 vélos.
L’abandon de Louis Meintjes est-il le seul facteur négatif de ce Tour 2015 ?
Non, ce n’est pas négatif, c’est seulement dommage. Louis a souffert d’une grosse gastro-entérite. Il est arrivé à Pra-Loup dans les temps mais complètement déshydraté, si bien que nous avons dû nous rendre à l’hôpital directement après l’étape, où il a pu recevoir un traitement mais a dû quitter le Tour.
Qu’attendez-vous de vos coureurs à l’avenir ?
Nos coureurs sont très jeunes, mais pour le futur nous possédons une équipe qui va encore pouvoir progresser. Je pense même que d’ici deux ou trois ans nous aurons un coureur susceptible de se battre pour le classement général.
Peut-on imaginer l’équipe MTN-Qhubeka se porter candidate pour une place sur le Giro ou la Vuelta en plus du Tour de France ?
Ça me paraît difficile. Nous avons reçu une invitation cette année pour le Tour de France, et c’est très bien pour nous. Maintenant, être présents sur l’ensemble du calendrier avec notre groupe, c’est très compliqué. On ne peut pas être partout avec vingt-trois coureurs. Nous devons définir avec précaution le programme de nos coureurs, sachant qu’une promotion dans le WorldTour n’est pas d’actualité auprès de la direction sportive. Ceci pour des raisons financières.
Quel avenir entrevoyez-vous pour le cyclisme africain ?
L’Afrique, c’est un énorme continent. Nous, nous essayons de développer le cyclisme en Afrique en partant de la base jusqu’à l’équipe pro. Nous sommes sans cesse à la recherche de talents en provenance des différents pays, lesquels peuvent émerger dans les équipes continentales jusqu’à rejoindre notre structure. Nous en avons déjà repéré plusieurs, qui sont encore très jeunes pour le moment. Ils viennent pour l’essentiel d’Afrique du Sud et d’Erythrée, mais aussi du Rwanda, d’Algérie, de Namibie, d’Ethiopie… Le futur est prometteur.
Propos recueillis à Sèvres le 26 juillet 2015.