Jean-Luc, vous avez choisi de mettre un terme à votre carrière après neuf années chez les pros sous le maillot de l’équipe Bretagne. L’histoire est donc finie ?
Tout a une fin. C’était effectivement ma dernière année car j’arrivais en fin de contrat et qu’à 34 ans je souhaite aujourd’hui penser à l’avenir. J’ai encore envie de faire du vélo pendant un an, c’est pourquoi je me suis engagé avec l’Entente Sud Gascogne. J’y tiendrai le rôle de capitaine de route et j’aurai à cœur de me faire plaisir pendant un an, tout en pensant à ma reconversion pour laquelle je travaille beaucoup en ce moment.
Aviez-vous d’autres options ?
Au départ, j’avais commencé à chercher ailleurs. Mais vu mon âge, vu l’avenir, j’ai pensé que la meilleure solution était tout de même de rester dans le coin. Je suis Périgourdin, c’est ici que je ferai mon avenir, et j’ai pensé qu’il était mieux de commencer à se poser pour étudier les pistes qui se présentent désormais à moi dans le cadre de ma reconversion. Je pouvais poursuivre ma carrière à l’étranger, ça aurait été intéressant, mais j’aurais moins profité de ma vie cycliste. En restant amateur par chez moi, je trouve mon équilibre.
En parallèle à votre future année à l’Entente Sud Gascogne, vous mènerez donc un programme de reconversion ?
Tout à fait. Les deux sont compatibles, je les ferai en même temps. Je m’entraîne déjà beaucoup cet hiver. Mon programme de reconversion se fera sur l’année, sans empiéter sur ma saison. Je ne nourris aucun stress par rapport à cela. Maintenant, je voudrais rester dans le domaine du vélo, qui n’était pas pour moi une priorité il y a deux ans. Mais plus les années passent, mieux je me vois dans un rôle d’encadrant auprès des jeunes. Nous avons du potentiel en Aquitaine et en Dordogne pour développer cela.
Beaucoup de coureurs professionnels vont retrouver les rangs amateurs en 2014, le niveau amateur ne sera finalement pas loin de celui des pros ?
Pour moi, le niveau amateur est semblable à celui des pros. Ce sont seulement les kilomètres qui font la différence à la fin. Et surtout le déroulement des courses. Quand on redescend chez les amateurs, il faut s’adapter à des types de courses très différents.
L’Entente Sud Gascogne a failli disparaître cet hiver. Elle n’évoluera plus en DN1 l’an prochain. En quoi consistera le groupe ?
L’équipe devrait repartir en DN2. Nous n’avons pas discuté de l’objectif avec Dominique Arnaud, mais ce sera forcément de bien figurer sur les manches de la Coupe de France DN2, sachant que certaines manches auront lieu tout près de chez moi. J’aurai à cœur d’y briller, comme à l’Essor Basque ou sur le Tour de Gironde, des courses que je serai motivé à faire et à gagner. J’entends bien être coureur de façon sérieuse jusqu’à la fin de l’année prochaine.
Le passage du Tour en Dordogne peut-il relancer les investisseurs auprès des clubs de la région ?
Grâce au passage du Tour de France et aux coureurs qui redescendent de chez les professionnels, j’espère que ça relancera notre région et l’incitera à remonter des clubs phares, que ce soit en Dordogne ou en Aquitaine, pour se mesurer au plus haut niveau.
Vous avez participé pour Vélo 101 à la reconnaissance du contre-la-montre du 101ème Tour de France entre Périgueux et Bergerac, à découvrir prochainement en vidéo, qu’en retenez-vous ?
C’est un parcours pour grosses cuisses, un chrono super beau et très usant, notamment son final. Si je devais faire un pronostic aujourd’hui, je verrais Tony Martin vainqueur devant Chris Froome et Fabian Cancellara. Les meilleurs mondiaux seront devant. Ce sera aussi un chrono pour Sylvain Chavanel.
Propos recueillis à Bergerac le 18 décembre 2013.