Jean-Christophe, il y a trois mois à l’arrivée du Tour de France, vous placiez malgré l’émotion la médaille d’argent des JO à Pékin avant la 2ème place du Tour. Avez-vous changé d’opinion ?
Médiatiquement, ça n’a rien à voir. Il est clair que la 2ème marche du podium du Tour de France dépasse largement une médaille d’argent aux Jeux Olympiques. Mais affectivement, et a posteriori, je placerais les deux sur une même ligne. A niveau égal.
Si l’on revient quelques semaines en arrière, vous étiez vraiment dans l’incertitude jusqu’au bout quant à cette 2ème place ?
En dernière semaine, je savais que c’est pour cette 2ème place que j’allais me battre. Je comptais évidemment sur le contre-la-montre pour dépasser les derniers concurrents et assurer cette place. La pression, je l’ai eue jusqu’au chrono.
Comment gérez-vous la notoriété qui est désormais la vôtre au quotidien ?
Vous savez, je ne suis reconnu que sur les événements cyclistes. Dans la vie de tous les jours, ça n’a rien changé. Je peux encore me balader dans la rue sans souci !
Quelles sont les trois images que vous retiendrez de ce 101ème Tour de France ?
L’après-Tour et mon premier critérium à Dijon, dans une ville que je connais bien. J’en retiens l’engouement populaire autour de ma 2ème place. La nuée de supporters qui est venue me voir. Emotionnellement, sur le Tour, il y a bien évidemment l’arrivée du chrono. Et sportivement sans doute le Pla d’Adet où j’étais vraiment à un très, très bon niveau.
Vous avez resigné pour deux ans et une année olympique. A choisir, vous verriez-vous vous aligner en route ou en VTT ?
Je pense désormais plus à la route. Ce n’est plus gérable de faire les Jeux en VTT. Avec les points UCI, il n’y a plus de passerelle pour pouvoir revenir en VTT. J’avais fait ce pari pour Londres, ça a été un échec, désormais je laisse ma place pour le VTT. En revanche, sur un circuit relativement difficile à Rio, j’y pense un peu… Si elle est montagneuse, l’épreuve en ligne aura ma priorité. Ce serait une belle fin de carrière sur les Jeux Olympiques.
Vous évoquiez l’échec de Londres, mais rétrospectivement pensez-vous que c’était jouable ?
Oui, ce défi était largement jouable. Je l’ai seulement mal mené. Je n’ai pas su prendre les bonnes décisions au bon moment. Ça a été une année difficile et des concours de circonstance ont fait que ça ne s’est pas passé comme je le souhaitais. J’étais professionnel sur la route, je devais lui donner priorité.
En VTT, Julien Absalon sera candidat à un troisième titre olympique à Rio. Comment le sentez-vous ?
Archi motivé. S’il y va, c’est pour une troisième médaille d’or. Il va jouer sa carte à fond.
L’an prochain, vous serez attendu sur le Tour de France mais on vous sait attiré par le Giro. Comment l’anticipez-vous ?
J’attends déjà que le parcours du Tour de France sorte le mercredi 22 octobre pour voir ce qu’il en est. Ensuite, on va en discuter avec l’équipe, mais à ce jour il n’y a rien d’arrêté. Le Giro me semble vraiment intéressant, à voir maintenant !
Propos recueillis à Fréjus le 12 octobre 2014.