Guillaume, dans quelle condition vous apprêtez-vous à attaquer la saison 2012 ?
Ça va bien, j’ai passé un bon hiver, des vacances paisibles et calmes qui m’ont permis de bien me ressourcer. Après cela, je suis reparti assez vite dans un travail progressif pour arriver sur les premières courses. J’ai fait une grosse base de foncier au mois de décembre, c’est du classique. J’ai changé beaucoup de choses, d’abord d’entraîneur, puisque je me suis rapproché de celui de l’équipe. Avec lui, j’ai changé ma façon de travailler. Je sors d’un stage d’une dizaine de jours avec l’équipe. Nous avons réalisé un gros travail de qualité et de quantité. Maintenant, il faut assimiler tout ça, prendre le temps de récupérer pour arriver en forme sur les premières courses.
Qu’est-ce qui a motivé votre changement d’entraîneur ?
Je me suis focalisé beaucoup plus sur le sprint et le travail à haut régime. On vient simplement de commencer mais mon programme d’entraînement va vraiment être axé là-dessus. Mon entraîneur m’en faisait déjà faire mais une routine s’était installée entre nous. Nous nous connaissions tellement bien qu’en fin de compte je finissais par n’en faire qu’à ma tête. Si je n’avais pas envie de suivre le programme, je ne le faisais pas. Le renouveau, ça apporte toujours. Et avec l’expérience, il y a certainement moyen de faire de belles choses.
Avec quels outils travaillez-vous ?
Je travaille avec un Powertap, un capteur de puissance, ce qui permet de travailler dans de bonnes zones et offre la possibilité à notre entraîneur de voir comment nous évoluons.
Votre saison passée reste marquée par votre succès au Grand Prix de Fourmies, ce qui est révélateur. Pourquoi n’avez-vous pas mieux marché avant ?
C’est facile à dire maintenant, mais en mars je venais de gagner au Tour de Normandie et j’étais parti pour faire de bonnes choses. Malheureusement je suis tombé au mois d’avril et ça a vraiment stoppé ma saison. Je ne dis pas que j’allais gagner plein de courses mais au moins faire de bons résultats, des places. Maintenant, j’ai gagné à Fourmies en septembre or j’étais aussi bien au mois d’août mais incapable de faire un sprint. Je faisais tout à l’envers. Le fait d’être descendu tellement bas m’a permis de revenir aussi haut et aussi vite. Dans le sport et la vie en général, tout va très vite dans un sens comme dans l’autre.
Vous êtes l’un des sprinteurs de Bretagne-Schuller, comment l’équipe s’organisera-t-elle pour vous dans les sprints ?
Florian Vachon va bien, il a de l’expérience et sait frotter. Je peux aussi compter sur Laurent Pichon, sur Jean-Luc Delpech. Nous avons aussi des coureurs comme Dimitri Champion, Geoffroy Lequatre, Jean-Marc Bideau et Gaël Malacarne, qui eux savent rouler et prendre du vent. A partir de là il y aura moyen de faire des choses. Bien sûr on n’appliquera jamais un train au peloton dans le dernier kilomètre, mais je peux compter sur des coureurs pour me replacer et me donner un petit coup de main. Maintenant, c’est à moi de bien faire, de faire mes preuves et donner confiance à tout le groupe.
L’arrivée du dérailleur électrique Shimano Di2 va-t-il changer des choses pour vous ?
Le Di2, j’en suis vraiment satisfait. Ça va peut-être paraître stupide mais je pense que son gros point fort ce sera sur les classiques de début de saison, auxquelles nous allons participer en Belgique. Il va y faire très froid, nous aurons les gants longs et souvent on ne parvient plus à passer les vitesses. L’autre jour, je suis allé rouler, je suis rentré frigorifié, et malgré cela c’était un jeu d’enfant de passer les vitesses. Ce sera un avantage.
Avez-vous coché des courses cette année ?
Oui, j’en ai cochées. Mais je ne suis pas quelqu’un qui parle beaucoup de lui. Mon entraîneur et mon directeur sportif connaissent mes objectifs, ça s’arrêtera là. Je ne vous dirai rien, je n’en parle même pas à mes amis.
Le Championnat de France à Saint-Amand-les-Eaux privilégiera les sprinteurs cette année, est-ce un circuit pour vous ?
Pour être franc Emmanuel Hubert et moi n’en avons pas encore parlé. Manu sait que je lis la presse, que j’ai eu des informations, lui de son côté aussi. Il me connaît et il m’en parlera au moment voulu. Mais avant de parler du mois de juin, il y a mars, il y a avril et beaucoup de courses sur lesquelles Manu attend beaucoup de moi et de l’équipe.
Propos recueillis à Rennes le 26 janvier 2012.