Pour la sixième fois de sa carrière, le Suisse Franco Marvulli a triomphé mardi soir au terme des Six Jours de Grenoble. Vainqueur sur la piste du Palais des Sports avec Alexander Aeschbach en 2001, 2003, 2004 et 2006 puis avec Luke Roberts en 2009, c’est à nouveau avec Alexander Aeschbach qu’il a triomphé cette fois-ci. Un nouveau succès de prestige pour ce Zurichois de 32 ans – il les fêtera jeudi prochain – sacré deux fois champion du monde du scratch en 2002 et 2003 et de l’américaine (avec Bruno Risi) en 2003 et 2007.
Franco, vous qui avez fait tant de Six Jours, qu’avez-vous pensé de cette 40ème édition du point de vue sportif ?
Si on a gagné ces Six Jours de Grenoble, cette année, c’est essentiellement grâce à l’expérience. Parce que dès le premier jour on a bien vu que l’on n’était pas l’équipe la plus forte. Les jeunes allaient très bien au sprint et nous un peu moins. Alors, on a couru avec la tête ! La connaissance de la piste nous a bien avantagés également, bien que je dis souvent que la piste, c’est comme une femme : quand tu en connais une, tu les connais presque toutes !
On vous a vu confiant au départ de la dernière chasse, bien que vous n’aviez pas le maillot. Etait-ce un choix tactique ou un hasard ?
Pour nous, ça a été un hasard, mais on a profité au maximum de ce hasard ! J’ai gagné des Six Jours avec le maillot sur le dos le dernier soir, donc je sais comment il faut courir. Mais quand on a le maillot, il faut le défendre, c’est comme au Tour de France ! Une chance pour nous, ce sont deux très jeunes équipes qui avaient potentiellement le maillot (NDLR : les Italiens et les Danois), et ils ont fait une erreur de jeunesse, ils se sont regardés. On en a tout simplement profité.
Comment se sont passés les derniers tours de piste, vu que vous n’étiez qu’à un point de l’équipe hollandaise Van Bon-Stam ?
A un point ? Eh bien nous on pensait qu’on avait plus ! On a vraiment eu chaud alors (rires) ! Eh bien à la fin, on était confiant, on savait que l’on devait gagner. La victoire ou rien ! On s’est redit ça à chaque relais. Alexander Aeschbach ne devait pas faire le sprint final. On a donc tous calculé pour qu’il me passe le relais, mais alors là les Belges ont failli me faire tomber et Van Bon en a profité pour partir. Mais j’étais confiant et je suis revenu et suis resté dans les roues jusqu’au moment de le déboîter !
Pensez-vous que l’équipe hollandaise ait fait une erreur en attaquant de trop loin ?
Non, je ne pense pas. Tactiquement, leur position était plus difficile à gérer que la nôtre parce qu’elle savait que nous étions plus forts au sprint. Non, je pense qu’à leur place, on aurait fait la même chose.
Propos recueillis par Anaïs George-Molland à Grenoble le 2 novembre 2010.