Franck Alaphilippe en interview | © Vélo 101
Quelle est la principale surprise que vous avez croisée en arrivant dans l’équipe Deceuninck Quick Step ?
Je connaissais évidemment l’équipe à travers Julian et j’avais des contacts avec certaines personnes de l’encadrement. Ce qui m’a vraiment interpelé c’est le côté humain de l’équipe. Je pense que c’est vraiment important pour la réussite des coureurs.
Comment vous adaptez vous à la langue, qui est en dominance l’anglais ?
C’est mon gros problème, je ne parle pas l’anglais. J’ai des efforts importants à faire en termes de communication avec les coureurs, alors il faut que je puisse pouvoir parler l’anglais rapidement. J’ai en charge le suivi d’entraînement de Rémi et Julian alors il n’y a pas de problème mais c’est vraiment pour la communication avec tous les coureurs.
Votre rôle va être actif auprès de combien de coureurs ?
Trois seulement, par rapport à la barrière de la langue justement. Ce sera une première année de découverte et je suis vraiment satisfait de Rémi Cavagna car on habite proche, on est à proximité. Le troisième est Dries Devenyns qui est très proche de Julian, ils font souvent chambre ensemble, et c’est un des premiers coureurs que j’ai connu au travers Julian.
On a toujours admiration de voir cette équipe avec autant de champions qui arrive à « cohabiter ». C’est quelque chose que vous appréhendez ?
Non car ça a toujours fonctionné alors ce n’est pas quelque chose que j’appréhende. C’est une équipe qui a vraiment la mentalité de la gagne, tous les coureurs ont cette mentalité de gagner ou d’aider à faire gagner.
Allez-vous suivre les coureurs physiquement dans la saison ?
Ma place ne sera pas forcément sur les courses, en grande partie je serai sur les stages et sur les reconnaissances du Tour.
Y a-t-il de gros changements dans l’approche de la nouvelle saison pour les trois coureurs que vous entrainez ?
Pour Dries pas spécialement car il a déjà repris les courses en Australie. Quant à Rémi, il a coupé un peu plus que d’habitude avec des projets intéressants dans l’année.
Julian avait prolongé son séjour en Colombie l’an dernier, ce sera pareil cette année ?
Ce sera un tout petit peu différent, cette année l’équipe va faire un stage d’entraînement en altitude entre les deux courses en Colombie.
Comment allez-vous cibler les pics de forme de Julian par rapport à l’an dernier ?
Ce sera légèrement différent car il fera Paris-Nice et il souhaite participer au Tour des Flandres. On aimerait qu’il arrive avec un peu plus de fraicheur en vue de l’enchainement Tour des Flandres et les classiques ardennaises. Il y aura une microcoupure avant les ardennaises.
© TDF
Diriez-vous que parmi les coureurs typés ardennaises on va évoluer vers une double spécificité avec des coureurs qui peuvent gagner sur les flandriennes également ?
En ce qui concerne Julian je ne sais pas s’il sera dans ce type de coureurs là. On fera un point après les classiques. Mais je pense que pour certains c’est possible de doubler flandriennes et ardennaises.
Estimez-vous Julian trop léger pour passer les pavés de Paris-Roubaix ?
C’est vrai qu’il est un peu léger mais son côté agilité peut lui permettre de compenser.
Comment ça se passe en période de coupure pour vous avec votre rôle d’entraîneur ?
C’est une période où il faut que les coureurs soient tranquilles. Ils en profitent pour partir en vacances et c’est volontaire d’être moins en contact avec eux même si on garde quand même un lien.
Et concernant les périodes de blessures, comment intervenez-vous ?
A partir du moment qu’il n’y a pas de casse importante c’est un soutien régulier, il faut toujours rassurer, si je prends l’exemple de Julian l’an dernier au Tour du Pays Basque.
Allez-vous aborder le Tour d’une manière différente à l’an passée avec Julian ?
Non pas spécialement, il ne souhaite pas tout viser sur le classement général. Il repart avec les mêmes ambitions que l’an dernier, à savoir gagner une ou plusieurs étapes si c’est possible.
Le maillot jaune va se décanter assez rapidement avec une deuxième étape déjà très escarpée. Est-ce que cela change votre approche ?
Je pense que l’objectif principal sera de gagner au moins une étape. S’il y a possibilité de prendre le maillot en même temps, c’est sûr que Julian le fera. On n’a pas encore étudié ça mais ce sera fait de manière stratégique.
Maintenant vous travaillez à 100% avec Deceuninck – Quick Step ?
Oui à 100% pour l’équipe, c’est différent et une belle progression. J’ai passé 17 ans à travailler avec des jeunes et du haut-niveau mais là ne faire que ça à temps complet c’est vraiment formidable.