Francis, comment avez-vous vécu le Tour de France 2010 ?
Disons que nous sommes un petit peu déçus de notre Tour de France. Nous sommes l’équipe française qui a le plus gagné d’épreuves avant le Tour. Et c’est vrai qu’on aurait bien aimé mettre la cerise sur le gâteau. On a tout mis en œuvre pour réussir. Nous avions ciblé quelques étapes stratégiques sur lesquelles nous nous sommes malheureusement loupés. Après, nous nous sommes retrouvés dans des situations d’obligation d’aller dans tous les coups. Mais il y avait alors soit des intérêts pour le Maillot Jaune, soit des problèmes de classement par équipes, si bien que les échappées étaient vouées à l’échec. Nous avons couru à contretemps.
La déception prédomine-t-elle au moment de tirer les conclusions des trois semaines écoulées ?
Nous n’allons pas nous démoraliser. Nous avons beaucoup donné en début de saison, surtout pour démontrer à la société Cofidis que nous étions une équipe compétitive et que nous avions de l’envie. Je pense que l’ensemble des coureurs de l’équipe a été, à ce moment-là de la saison, très actif. Tout le monde était concentré sur un seul et unique objectif. On le paie peut-être aujourd’hui, on a peut-être eu un manque de fraîcheur sur ce Tour de France. Nous avions déjà eu quelques lacunes au Critérium du Dauphiné. On a pensé que si nous ne faisions pas un Dauphiné nous ferions un bon Tour, malheureusement ça s’est vérifié aussi sur le Tour.
La fraîcheur a manqué, cela signifie-t-il que la sélection établie pour le Tour était juste ?
Oui car je suis malgré tout très reconnaissant du travail de mes coureurs. Ils se sont bien battus, ils ont essayé de faire plaisir à l’encadrement, au sponsor, en allant dans de nombreuses échappées. Je crois qu’on nous a vus et c’est dommage de ne pas avoir obtenu la cerise sur le gâteau par une victoire d’étape. Nous sommes la seule équipe française à ne pas avoir réalisé cette performance sur le Tour 2010.
Il n’a finalement pas manqué grand-chose à Cofidis pour réaliser un meilleur Tour de France…
Dire qu’on a fait un mauvais Tour, ce n’est en effet pas le cas, mais le bilan est mitigé. Nous reportons désormais tous nos espoirs sur une belle fin de saison, notamment sur la Vuelta, où l’on pense qu’avec David Moncoutié, une victoire d’étape ou un maillot de meilleur grimpeur peut se concrétiser. On peut faire une très grande fin de saison. Il nous faut remettre Rein Taaramae dans le circuit, contraint à l’abandon sur le Tour avec des problèmes de tendinite. Remettre aussi Samuel Dumoulin dans le circuit, car il a une revanche à prendre après avoir remporté la bagatelle de six victoires !
Comment va rebondir l’équipe Cofidis dans la dernière partie de la saison ?
Le Tour de France est important pour nous, pour les coureurs, pour les sponsors, pour nos supporters. Et je pense que l’équipe Cofidis va bien repartir, elle va réagir très positivement, et je pense qu’on va faire une bonne fin de saison après avoir réalisé un Tour de France un peu mitigé.
Un coureur comme David Moncoutié vous a-t-il manqué ?
Oui et non. Si on utilise David Moncoutié pour le Tour, nous ne l’avons pas pour la Vuelta. Il ne faut pas avoir de regrets car David ne savait pas trop bien s’il fallait qu’il soit aligné sur le Tour de France. Lui-même n’avait pas la conviction profonde de faire le Tour, c’est pourquoi nous ne l’avons pas retenu. Il préfère largement la Vuelta. Alors peut-être que, mais si tout est à refaire, tout sera différent. Restons dans notre ligne de conduite, respectons-là et maintenant, à David d’emmener les troupes sur la Vuelta, avec une équipe bien construite autour de lui pour réaliser une excellente fin de saison. C’est dans nos cordes, il n’y a pas de raison qu’on ne réussisse pas. Il faut rester sur une note positive. Ce Tour n’a pas non plus été une catastrophe, nous n’avons pas été absents du jeu et des échappées, il faut juste se relancer à fond.
On parle d’avenir et déjà de transferts. Sylvain Chavanel était annoncé proche d’un retour chez Cofidis, finalement il restera chez Quick Step, quel est votre sentiment ?
Je modérerais énormément ce loupé. Je pense que les propos qui ont été tenus par Sylvain n’ont pas été clairs. Je pense qu’il a surtout voulu trouver, par rapport à son sponsor, une pirouette pour s’en sortir. Si des gens l’ont appelé, c’est de bon augure. Tout le monde le connaît bien dans l’équipe, tout le monde avait envie de sa présence au sein de l’équipe Cofidis. Il a donné une raison quant à sa non-venue chez Cofidis mais je crois que j’aurai une petite conversation avec lui à ce propos pour qu’il m’explique un petit peu ce qu’il s’est passé.
Propos recueillis à Paris le 25 juillet 2010.