Où en êtes-vous dans votre recherche d’un repreneur pour 2011? Y a-t-il des pistes sérieuses?
Pour le moment, on a plus que des pistes, on a des contacts sérieux. Mais rien n’est signé. Il faut être très prudent. On a des contacts avancés en Espagne. On aimerait annoncer une bonne nouvelle le plus vite possible. Pourquoi pas avant la fin du Tour. Eusebio Unzue devrait avoir une réponse avant la fin du mois.
Est-ce difficile de trouver un sponsor en Espagne, avec le triomphe du football dans ce pays depuis plusieurs années?
Si on parle de contexte général, il y’a surtout une crise économique en Espagne. C’est un contexte défavorable pour trouver des entreprises dont le budget de la publicité n’a pas diminué. Ceci étant dit, le sport cycliste reste le meilleur investissement pour une marque. Je crois qu’après le Tour qu’on a vu cette année, beaucoup de firmes se renseigneront pour venir sur le Tour.
En 2005, la province des îles Baléares avait servi de co-sponsor à l’équipe. Est-il possible de voir réapparaître ce système de sponsoring avec d’autres régions à forte identité?
C’est encore plus facile en Espagne car ce sont des régions autonomes. Nous en avions bénéficié à l’époque des îles Baléares, mais ce n’est pas la bonne solution.Ca peut seulement dépanner. Le problème majeur reste que les personnes à la tête des ces collectivités peuvent être remplacées du jour au lendemain après des scrutins. Et l’aventure peut prendre fin brutalement. Sincèrement, pour un investissement à long terme, ça n’est pas l’idéal.
Comment les coureurs vivent-ils cette situation d’expectative?
Ils s’inquiètent bien sûr, mais c’est humain. Et puis, ils se posent des questions, surtout quand ils sont sollicités. C’est normal, car des équipes sont plus avancées que nous. Certaines savent déjà qu’elles auront un budget augmenté en 2011, donc elles cherchent les coureurs bien avant la date des transferts. Il y a de la nervosité chez les coureurs mais aussi dans le personnel de l’équipe. On a connu de nombreuses équipes qui ne sont pas reparties, comme le Crédit Agricole. Notre groupe a presque 30 ans donc il y’a une inertie qui devrait fonctionner.
Arnold Jeannesson, qui vient de signer à la FDJ, a préféré ne pas attendre le verdict…
Arnold sera un très bon grimpeur et je regrette infiniment qu’il soit parti. Quoiqu’il en soit, nous restons fidèle à notre philosophie de formation. On a été très jalousé en France, quand nous sommes avons convaincu la Caisse d’Epargne de nous suivre. Mais, quand nous sommes arrivés, nous n’avons pas pillé les autres équipes alors que nous en avions les moyens. Nous avons été respectueux, peut-être trop. Nous sommes allés chercher des coureurs pour les former, comme Mathieu Perget et Arnold Jeannesson. Aujourd’hui, ça paye. J’ose espérer qu’Arnold devienne un grand grimpeur du Tour. Si un jour il explose, on sera fier d’avoir une part de responsabilité dans son ascension.
Propos recueillis par Laurent Galinon à Pau, le 21 juillet 2010.