Florian, vous aviez disparu des premiers rangs l’an passé après une brillante saison 2010, quelle saveur a votre victoire sur la Classic Loire-Atlantique ?
J’ai connu une saison 2011 un petit peu délicate. J’ai eu à souhait de bien rouler dès l’hiver pour arriver en forme assez rapidement. Ma victoire à la Classic Loire-Atlantique fait oublier une partie de mes déceptions de l’année dernière, mais il ne faut pas non plus rester dormir sur ce succès. Il faut avancer, nous ne sommes qu’en tout début de saison et il reste des courses à gagner. J’espère pouvoir obtenir d’autres podiums du genre dans les mois à venir.
Que vous est-il arrivé l’an passé ?
Je suis tout bonnement passé à travers. Je n’ai pas été à la hauteur et j’étais déçu de moi-même. J’avais pris du retard dès le mois de décembre à cause des mauvaises conditions climatiques en Auvergne. Je suis tombé malade dans la foulée et je suis arrivé en janvier avec un déficit de kilomètres. J’ai longtemps couru après la forme et j’ai appris qu’on ne rattrapait pas le temps perdu. Je n’ai remis en route qu’au mois d’août, j’ai terminé 4ème de la Polynormande, puis j’ai fait une mauvaise chute sur la Mi-Août Bretonne. Je me suis fracturé une apophyse vertébrale et j’ai arrêté ma saison là-dessus.
Comment avez-vous surmonté tous ces déboires ?
J’ai fait plus de six mois sans compétition. Pour y remédier, j’ai fait pas mal de cyclo-cross et j’ai anticipé le mauvais temps en Auvergne en descendant un petit peu dans le sud dès le mois de décembre. Ça a payé.
La Classic Loire-Atlantique, la sentiez-vous à votre portée ?
Je suis sorti des Trois Jours des Flandres Occidentales en bonne condition. Les sensations étaient là. J’ai récupéré derrière cela et j’ai remis en route à l’entraînement, selon un programme très bien planifié par mon entraîneur Franck Renimel. Depuis le début de saison, on fait les choses sérieusement, intelligemment. En venant à la Classic, je sentais que j’avais de bonnes sensations. Le circuit était usant et le temps m’a motivé car je me suis dit justement que tout le monde ne le serait pas. J’ai saisi l’opportunité et ça m’a réussi.
Vous aviez joué les premiers rôles tout au long de la Coupe de France en 2010, allez-vous nous refaire le même coup cette année ?
C’est sûr que la Coupe de France est un beau challenge pour moi comme pour l’équipe Bretagne-Schuller. Nous n’avons pas été retenus sur une course comme Paris-Nice, nous avons la volonté de bien faire sur la Coupe de France. Que ce soit au classement individuel ou par équipes, c’est un challenge que nous avons toujours disputé. Ce sera encore le cas cette année. Que ce soit moi ou un autre, c’est un objectif pour l’équipe.
Comment avez-vous compensé votre absence de Paris-Nice ?
Le choix de ne pas nous prendre revient aux organisateurs. Pour compenser, nous avons fait une belle semaine en Belgique, même si ce sont évidemment des courses différentes. Et puis il y a l’entraînement, le travail. Ça ne remplace pas un Paris-Nice mais il n’y a pas que cette épreuve pour se mettre en forme. On peut être sérieux à l’entraînement, preuve en est qu’on est là avec cette victoire.
Quelles seront vos prochaines échéances ?
Je serai sur le Critérium International la semaine prochaine. Après, il y a un gros mois d’avril qui se prépare avec le Circuit de la Sarthe et les manches de Coupe de France, dont deux en Bretagne, le Tour du Finistère et le Tro Bro Leon. Nous allons aussi disputer Paris-Roubaix. Sans objectif de podium, soyons sensés, mais faire une bonne prestation est à la portée de l’équipe. Les deux mois à venir vont être chargés au niveau du calendrier français. Nous allons aussi courir en Turquie. Nous avons de belles courses devant nous. Si la dynamique pouvait se poursuivre jusque fin mai, ce serait bien !
Avez-vous l’espoir d’aller au Tour de France ?
Le Tour, ce n’est pas un objectif en soi. Bien sûr, si on nous donne l’invitation, nous la prendrons ! Mais l’objectif c’est de gagner des courses et ceci au maximum. Nous avons beaucoup terminé au 2ème rang l’an passé, sans jamais être trop récompensés. Cette année nous voulons faire l’inverse : moins de places de deux, plus de victoires. C’est bien parti pour mais la saison est longue, on fera les comptes au mois d’octobre.
Qu’est-ce qui vous ferait rêver aujourd’hui ?
Je veux gagner, simplement gagner. Ce sont à chaque fois des moments inoubliables, des moments de plaisir. Le Tro Bro Leon me ferait plaisir mais il y a un paquet de coureurs bretons qui l’ont coché donc on verra. Le Championnat de France aussi bien entendu. C’est usant mais on verra.
Propos recueillis à La Haye Fouassière le 17 mars 2012.