Florian, vous avez pris la 17ème place de Paris-Roubaix. Comment s’est déroulée votre course ?
C’est passé tellement vite. J’ai mal commencé avec une crevaison. Clément Venturini m’a alors donné sa roue. J’ai toujours eu un temps de retard avant Arenberg. Plus ça allait, mieux je me sentais. À partir de Cysoing, j’ai commencé à remonter et j’ai tout mis. Je suis revenu avec les meilleurs au Carrefour de l’Arbre. Je n’ai rien lâché pour rester avec eux. Ensuite, j’ai essayé de tenter ma chance, mais j’étais vraiment à bout. Je suis content pour moi et pour mon équipe. Pendant une semaine, tout le monde a pris soin de moi et de mon vélo. J’ai eu tous les petits détails que je voulais.
Cette performance est l’aboutissement de votre début de saison.
Ça fait du bien d’avoir un peu de chance. Il faut savoir gérer sa course. C’est le travail qui paye. Il a enfin payé sur la course que je voulais. Paris-Roubaix, je l’ai en tête tous les jours. Ça fait du bien d’être là. J’ai dû mal à mettre des mots.
Qui plus est, vous étiez leader désigné de votre équipe ?
Ça fait une semaine que j’ai beaucoup de stress. J’ai vu que les jambes étaient là et que les gars pouvaient m’aider avant Arenberg. Cette course, c’est bizarre pour moi. Je ne suis jamais super au début et petit à petit je me sens mieux. Enfer du Nord ? Pour moi, ça devient une sorte de paradis car je sens que les jambes répondent toujours. C’est la course qui me va. J’espère la gagner un jour. Je ferai tout pour réaliser ce rêve.
Au final, que vous a-t-il manqué ?
J’ai perdu un peu d’énergie en étant mal placé sur certains secteurs. Je n’ai peut-être pas assez confiance en moi. Ça se joue à peu de choses. Il m’a peut-être manqué un coéquipier. Je n’ai pas eu de maladie, pas de chute, juste une crevaison. Je n’ai pas perdu mon sang-froid. Je reviendrai l’année prochaine avec un meilleur niveau. C’est dommage, je passe à côté du Top 10. Il me manque la pointe de vitesse et de la confiance en moi.
Pensez-vous pouvoir gagner Paris-Roubaix un jour ?
Oui, je pense. Je vais travailler davantage et on verra par la suite. Je vais davantage m’acharner sur le job. Je vois que ça paye. Donc je ne vais rien lâcher. J’ai vu que je pouvais la gagner dans quelques années. On verra l’année prochaine. C’est ma course, c’est chez moi.
Avez-vous ressenti que les spectateurs sur le bord de la route vous encourageaient davantage ?
Tout le monde m’a supporté, c’était incroyable. À chaque coin de rue, à chaque secteur, j’entendais « allez Florian ». Ce sont mes terres. Même si j’ai souffert, ce n’est que du bonheur. Personnellement, je n’ai pas trouvé la course longue, c’est passé à une vitesse incroyable. Même les motards m’ont supporté ! C’est fou ! Cette course, pour moi, elle vaut dix Tours de France. C’est vraiment beau de marcher sur la course que l’on a visée. Il n’y a pas de mot.
Comment avez-vous vécu toute cette semaine aux côtés de vos proches ?
J’ai passé la semaine avec l’équipe. J’ai vu mes parents lors de la présentation à Compiègne samedi. Ça fait du bien. Ma copine m’a supporté. Tous mes amis étaient au Carrefour de l’Arbre. Je fais tout cela pour eux. Pour qu’ils soient fiers de moi. J’espère leur avoir fait plaisir.
Propos recueillis à Roubaix le 12 avril 2015.