Fabian, vous avez triomphé du Grand Prix E3 pour votre retour en Flandre, quel retour…
C’était une course importante car ma première classique flandrienne depuis ma chute au Tour des Flandres l’année dernière. J’aime rouler sur ce genre de routes, dans ces courses qui ne sont jamais faciles. Je me sens ici comme à la maison. C’est ce que j’ai ressenti l’autre jour quand nous avons effectué la reconnaissance. Nous étions venus ici pour gagner, même si nous avions deux gars malades qui n’ont pas pris le départ. Moi j’ai fait ce que j’avais à faire, j’ai fait mon job. La manière dont je pouvais gagner m’importait peu, tout ce que je voulais c’était gagner.
Que représente cette troisième victoire dans le Grand Prix E3 ?
C’est une belle satisfaction que de gagner à Harelbeke. Ça récompense tout le travail que j’ai accompli cet hiver. J’ai observé une longue coupure hivernale. Je me suis mis en tête de bien me préparer durant l’hiver, je me suis longtemps entraîné à la maison, avec le précieux soutien de ma femme, de ma famille et de toute l’équipe bien sûr. Quand vous terminez une course comme ça en vainqueur et que vous regardez tout le chemin accompli pour y parvenir, c’est un grand bonheur.
Vous avez choisi de vous isoler dans le Vieux Quaremont à 35 kilomètres de l’arrivée. Pourquoi ?
Quand on a abordé le Vieux Quaremont, j’ai trouvé qu’il y avait encore trop de coureurs d’Omega Pharma-Quick Step devant, et c’est pourquoi j’ai estimé qu’il me revenait de faire une grosse sélection. J’ai tenté quelque chose. Avec le vent fort sur un parcours renouvelé, ça a donné une course complètement différente de celle de l’année dernière, qui s’était conclue au sprint. Je suis parti seul et mon directeur sportif Dirk Demol m’a incité à continuer. C’était particulièrement difficile mais c’est une expérience unique. Beaucoup de choses ont traversé mon esprit alors que j’étais seul devant. C’est une grande victoire pour moi et pour l’équipe. Tout ce qui viendra maintenant ne sera que du bonus.
Comment avez-vous estimé la prestation de vos adversaires ?
Il va me falloir revoir la course à la télé pour analyser les détails et voir ce qui s’est passé derrière moi. Sur cette course j’étais seulement concentré sur moi. J’étais dans un bon jour. J’ai eu l’intuition qu’il fallait que je démarre dans le Vieux Quaremont juste pour voir quelle serait la réaction de mes adversaires. Nous savions que ce mont était un point-clé de la course, comme il le sera au Tour des Flandres. Je l’avais relevé en regardant les finales des Grands Prix E3 2011 et 2012 sur mon ordinateur. Ce genre de reconnaissance fait aussi partie de la préparation pour une course.
Après votre démonstration, ne craignez-vous pas le statut de super favori qui va vous coller aux basques au Tour des Flandres comme à Paris-Roubaix ?
De Milan-San Remo à Paris-Roubaix, que je gagne ou non, je sais que je suis sur la liste des gens à surveiller. Qu’on me cite comme le grandissime favori, c’est la vie. Les objectifs les plus importants sont en effet encore à venir, mais nous avons travaillé des mois pour cela. Quand tu as la condition, il faut prendre ce qui se présente à toi quand tu le peux parce que tu ne sais jamais ce que demain te réserve. C’est important de s’accrocher et de finir le travail. Maintenant je vais attaquer les autres courses de manière plus détendue. J’ai retrouvé de la confiance avec cette victoire. Retrouver la pression, ça va avec.
Propos recueillis à Harelbeke le 22 mars 2013.