David, quelles conclusions tirez-vous de la saison 2010 ?
Au niveau de l’équipe, on peut dire que nous avons réalisé une bonne saison, plutôt satisfaisante avec beaucoup de victoires. Le seul point négatif reste la période du Tour, un peu loupée. On peut faire mieux. A titre personnel, j’ai fait une bonne saison, surtout grâce à la Vuelta. C’est la course qui m’a permis de réussir mon année avec un troisième maillot de meilleur grimpeur consécutif et une nouvelle victoire d’étape après celles obtenues en 2008 et 2009. C’est le défi dont je suis assez fier cette saison.
Y en aura-t-il un autre à relever l’an prochain ?
Je me sens prêt à refaire le Tour de France. J’avais dit c’est vrai que je n’y retournerais plus, mais je n’y suis pas allé cette année, ça m’a manqué, et le parcours du Tour de France 2011 me plaît beaucoup. Il y a donc de grandes chances pour que je sois au départ du Tour. J’aimerais aussi refaire le Dauphiné, auquel je n’ai pas participé cette année non plus. Et puis après toutes les courses sont bonnes à prendre. Quant à la Vuelta, on verra ensuite, je mets un point d’interrogation.
Vous vous sentez capable de doubler Tour et Vuelta ?
Ce sont deux courses que j’ai envie de faire, mais elles seront encore plus rapprochées l’an prochain avec seulement quatre semaines entre la fin du Tour et le début de la Vuelta. On verra, je pense que ça dépendra aussi de ce que j’aurai fait sur le Tour.
On dit du Tour de France qu’il est la vitrine du cyclisme, c’est aussi ce que vous ressentez après une année d’abstinence ?
C’est vrai que c’est la plus belle course. J’ai gagné trois étapes de la Vuelta et deux sur le Tour de France, mais mes plus beaux souvenirs demeurent le Tour. C’est tellement grandiose, c’est notre Tour national, la course qui me faisait rêver quand j’étais petit. C’est sûr que c’est la plus grande.
Eric Boyer vous a-t-il mis la pression pour que vous soyez au départ en 2011 ?
Non, pas du tout, c’est venu de moi. Je l’ai appelé en plein Tour de France, durant une journée de repos. Je lui ai dit : « Eric, j’ai envie de faire une année de plus et je veux que le Tour fasse partie de mon calendrier l’année prochaine. » Cette décision est complètement venue de moi.
Vous avez conquis trois maillots de meilleur grimpeur sur la Vuelta en 2008, 2009 et 2010, lequel a été le plus difficile à conquérir ?
Celui de cette année. Le barème était différent, un peu sur le principe de ce qu’il y aura au Tour de France en 2011. C’est-à-dire qu’il n’y avait pas énormément de points à prendre durant les étapes mais davantage aux arrivées. Pour moi, le maillot s’est joué quasiment le dernier jour à la Bola del Mundo. Ca a été plus difficile, il a fallu être plus calculateur.
Evidemment, on imagine que vous pensez au Maillot à Pois l’an prochain…
Oui, et c’est un objectif réalisable. On a vu qu’il n’y avait pas besoin d’être le meilleur grimpeur du peloton pour décrocher ce maillot. Il faut être échappé les bonnes journées, bien sûr grimper un minimum, mais ça se fait.
Anthony Charteau meilleur grimpeur du Tour, cela a suscité quelques critiques, qu’en pensez-vous ?
Anthony n’a pas volé sa victoire, c’était le même règlement pour tout le monde. Mais le Maillot à Pois n’a attiré que quelques coureurs et a été un peu délaissé par les meilleurs au général. Peut-être faudrait-il mettre davantage de valeur à ce maillot. Sur le Tour, c’est quand même un maillot mythique. Maintenant, pour qu’il attire davantage les grands grimpeurs, peut-être faut-il repenser certaines choses, comme attribuer des points au classement mondial en conséquence…
Au fil des saisons, votre rôle évolue auprès des jeunes de l’équipe, comment cela se passe ?
J’aborde ma quinzième année donc je peux apporter mon expérience, d’abord au sein de l’équipe où je connais tout le monde (NDLR : David Moncoutié a débuté sa carrière avec la création de Cofidis en 1997). Je suis là si on me demande des conseils. Il y a pas mal de néo-pros cette année, ça se renouvelle, c’est bien.
Vous avez coupé tard puisque vous avez fait la fin de saison au Tour de Lombardie, quel a été votre programme ensuite ?
J’ai fini tard en effet. Même si je n’ai pas fini le Tour de Lombardie, je me suis entraîné jusque-là. On va dire que c’est vraiment la reprise, je n’ai attaqué que fin novembre. J’ai des objectifs tardifs, bien après le début de la saison. Ca a toujours été le cas mais j’aime de moins en moins le froid et la pluie et je privilégie la chaleur. Je serai surtout concentré sur juin, juillet et août.
Propos recueillis à Gréoux-les-Bains le 1er décembre 2010.