David, on ne pensait pas nécessairement vous revoir au départ de la saison 2012, et finalement vous avez signé pour une année de plus ?
Eh oui, c’est reparti pour un an supplémentaire. On va dire que tant que je prends plaisir et que j’ai les jambes, je continue. Je m’apprête donc à disputer une saison de plus. Le Tour d’Espagne fera partie de mes objectifs de l’année. J’ai un défi en tête, celui de remporter une cinquième fois de suite le maillot de meilleur grimpeur. Pour le reste, toutes les victoires seront les bienvenues. Lever les bras et ajouter de nouvelles courses à mon palmarès, ça fait aussi partie de mes objectifs.
Dans quel état d’esprit abordez-vous votre seizième année chez les pros ?
Avec l’expérience, on commence à plus se connaître. Je sais mieux dans quelles conditions je marche le mieux. A partir de là, je prends la saison avec beaucoup moins de stress que par le passé. Même s’il y a des hauts et des bas, avec l’âge on panique moins.
Par où va débuter votre saison ?
Nous allons prendre les courses comme elles viennent. Je vais reprendre au Tour Méditerranéen puis ce sera le Tour du Haut Var, Paris-Nice. Nous allons essayer de bien démarrer la saison en essayant de remporter des courses, que ce soit par moi ou par un autre coureur.
Vous vous êtes ressayé au Tour de France la saison passée, sans la réussite escomptée, quel jugement faites-vous de votre dernière participation au Tour ?
Le Tour de France, je l’ai disputé neuf fois. La saison passée, j’avais à cœur d’y revenir. Le bilan n’a pas forcément été satisfaisant, ce qui ne m’a pas empêché de réaliser une bonne saison avec des victoires finales au Tour Méditerranéen et au Tour de l’Ain, puis la Vuelta. Ce sont ces victoires que je retiens. Maintenant, le Tour, j’ai tiré un trait dessus.
Comment expliquez-vous que le Tour d’Espagne vous réussisse bien mieux que le Tour de France ?
Déjà, la Vuelta, c’est plus montagneux, moins stressant. Ça frotte moins que sur le Tour de France. La première semaine n’a rien à voir avec le Tour de France, où c’est généralement tout plat. On a de la montagne au bout de trois jours. En plus, il fait très chaud sur la Vuelta alors que sur le Tour on a eu un mois de juillet très pluvieux. Tout ça, ça joue pour un coureur comme moi.
Le parcours de la Vuelta, vous l’avez découvert dans le courant du mois de janvier, que vous inspire-t-il ?
Ce sera un Tour d’Espagne très difficile, avec dix arrivées au sommet. Ce n’est peut-être pas un avantage pour moi pour le maillot de meilleur grimpeur. La veille de l’arrivée à Madrid, il y aura une grosse étape de montagne avec beaucoup de points à aller chercher, ce sera là encore très important pour la conquête du maillot. Maintenant, il faudra avoir les jambes et on verra. Je n’ai pas encore analysé la course en profondeur, on calculera au mieux le moment voulu pour réaliser cet objectif.
L’année 2012 sera-t-elle votre dernière dans les pelotons ?
Maintenant, je ne dis plus rien ! Chaque année, je dis la même chose, je me dis que ça va être ma dernière saison. Je vais partir comme si c’était la dernière et on verra à la fin de l’année.
Sur quelle note aimeriez-vous terminer votre carrière : en battant Thor Hushovd, votre bourreau du Tour 2011 ?
Si c’est en haut d’un col pourquoi pas mais si c’est sur le plat ce sera plus dur ! J’aimerais finir ma carrière en gagnant, c’est toujours mieux. Tant que j’ai les jambes, que je prends plaisir et que je gagne encore, je continue.
Propos recueillis à Paris le 27 janvier 2012.