Damien, réalisez-vous ce que vous avez fait dans le prologue de Paris-Nice ?
Je ne réalise pas trop encore. Je sais que j’ai gagné dans ma tête. C’est une bonne surprise. Il faut dire que j’ai attendu six ans pour ça… Je pense que je réaliserai mieux au départ de la première étape en mettant le dossard et le maillot jaune.
Qu’est-ce qui vous a permis d’obtenir ici votre première victoire ?
J’ai beaucoup travaillé. Et puis c’est tout de même spécial, un prologue, il y a beaucoup d’éléments qui entrent en compte. Il faut trouver l’entraînement, la journée-type… Là c’est la première fois que je prenais autant de risques. J’en avais besoin aujourd’hui pour gagner. D’ailleurs, nous sommes trois en une seconde. Si j’avais freiné un coup de plus, je n’aurais pas gagné. Depuis deux semaines je travaillais sur du lactique, sur un effort violent. J’ai tout fait pour être prêt aujourd’hui. Au matin j’avais de bonnes sensations, et Andy Flickinger m’a dit : « concentre-toi bien, c’est comme une poursuite. Quand tu franchis la ligne, il faut que tu sois content de toi et que tu aies tout donné ». Quand j’ai vu le panneau des 300 mètres, je me suis mis en danseuse et je ne me suis arrêté qu’après la ligne.
Vous êtes un coureur qui n’aime pas frotter. Cette victoire va-t-elle vous aider à progresser sur ce point ?
C’est vrai que dans le peloton on me voit beaucoup plus à l’arrière qu’à l’avant. Ce matin encore Jean-René Bernaudeau disait à mes parents : « c’est dommage, je pense que votre fils a un potentiel mais il n’arrive pas à frotter ». Après il faut aussi être en forme. J’espère que ça va m’aider, parce qu’on a toujours besoin de se surpasser, et aujourd’hui je me suis surpassé, donc je peux faire aussi autre chose.
Quel est votre prochain objectif ?
Je suis un spécialiste des Flandriennes, c’est mon objectif. Il y a deux semaines, on m’a dit que je courrais Paris-Nice. Comme toute l’équipe marche bien, on était douze coureurs à pouvoir y participer. Alors quand Jean-René Bernaudeau a décidé de m’y mettre, je me suis focalisé sur le prologue. Maintenant, je vais me focaliser sur Paris-Roubaix. C’est quand même quelque chose de grand. Mon meilleur ami Sébastien Turgot a fini 2ème l’an dernier, j’aimerais bien lui piquer sa place !
Propos recueillis à Houilles par Gabrielle Legourd le 3 mars 2013.