Clément, quel bilan tirez-vous de votre première année chez les pros ?
L’essentiel était d’apprendre et de m’intégrer dans ce monde. L’an dernier avec La Pomme, j’ai beaucoup appris. Ça m’a permis de courir en équipe, de donner pour recevoir derrière. Cette année, j’ai franchi un échelon en intégrant l’équipe Bretagne-Séché Environnement. Je vois ça comme une possibilité pour moi de découvrir de plus grosses courses, d’apprendre de nouvelles choses.
Est-ce une étape dans votre carrière ?
C’est autre chose, c’est un autre niveau, une autre division. Ça va me permettre de grandir tant mentalement que physiquement. C’est ce qui m’a attiré dans cette équipe. Surtout qu’en Bretagne, j’ai toujours été bien accueilli quand je faisais du VTT ou du cyclo-cross. J’aime la mentalité des Bretons, donc je suis très content.
Qu’est-ce qui a changé concrètement ?
Le cyclisme est toujours une passion, mais c’est devenu mon métier. Je continuais mes études chez La Pomme Marseille, mais j’avais la sensation de faire les deux choses à moitié. Du coup, j’ai préféré arrêter ma licence et me consacrer uniquement au vélo. J’appréhendais un peu le fait de n’avoir que ça dans ma vie. Mais ça s’est bien passé car j’ai trouvé un équilibre. Aujourd’hui ça me convient vraiment. Je tenais à finir mes études car c’est très important pour moi. Une fois les études finies, soit je continuais, ce qui m’attirait aussi, soit je faisais du cyclisme de manière plus poussée. Cette opportunité, c’était maintenant ou jamais alors que je pourrais reprendre mes études plus tard. Je suis content d’avoir fait ce choix. Je pense l’assumer complètement. En espérant que ça continue comme cela.
Quelles différences y a-t-il entre Bretagne-Séché Environnement et La Pomme Marseille ?
Il y a beaucoup plus de cohésion ici, l’ambiance y est beaucoup plus familiale. Après avoir fait le stage, j’ai l’impression qu’avant de penser au sportif, il faut avant tout s’intégrer dans cette équipe, c’est ça le côté plus important. C’est ce que j’ai ressenti et c’est ce que j’aime chez eux.
Quel est votre objectif pour 2013 ?
Pour moi, ce serait une victoire en classe 1. J’ai eu des victoires de prestige en classe 2, notamment quand j’étais amateur, au Val d’Aoste par exemple. Mais je n’en ai pas en classe 1 et ça me plairait d’en avoir. L’an dernier, je l’ai frôlée à deux reprises au Haut Var et au Grand Prix de la Somme en plus de terminer 3ème d’une étape au Critérium International. Mais pas de victoires. Je reste un peu sur ma faim. Ce qui sera aussi important pour moi, c’est de tout donner pour permettre à des coéquipiers d’accéder à la victoire.
Vos dirigeants vous mettent-ils la pression ?
Qu’on me mette la pression, c’est important pour moi car c’est comme cela que j’avance. C’est ce que j’aime car c’est en étant exigeant que l’on dépasse ses limites et qu’on va au-delà de ce que l’on est capable de faire. Ça ne me dérange pas qu’on me mette la pression et qu’on m’en demande toujours plus.
Quelles courses vous font rêver ?
Le Tour de France comme tout le monde. Mais Paris-Roubaix est une course qui me fait rêver depuis tout gamin. Le fait de vivre la course, de rentrer dans les secteurs pavés, c’est ce qui m’attire vraiment. Je ne l’ai jamais disputée en Espoirs comme j’étais sur le VTT et le cyclo-cross.
L’équipe est invitée cette année, vous y serez ?
Je ne sais pas pour le moment. On alignera sur cette course la meilleure équipe possible. J’en ai fait la demande. Je ne sais pas si elle sera validée. Si ce jour-là, je ne suis pas à mon meilleur niveau, je le dirai car j’ai envie que la meilleure équipe y soit.
Faites-vous toujours du VTT et du cyclo-cross ?
Oui, j’en fais toujours. Je fais du VTT avec mon petit-frère (Victor, champion du monde Juniors de cross-country en 2011) quand il se prépare. Je n’ai fait qu’un cyclo-cross cet hiver, celui de mon club à Narbonne. Je continue dans ces deux disciplines, mais c’est pour le plaisir et non plus pour la compétition. Il n’y a plus de préparation pour faire de bons résultats.
La fratrie Koretzky se porte bien…
Tout se passe bien. On se pousse l’un l’autre, on se donne des challenges. C’est sûr que pour rivaliser avec lui, champion du monde, ça va être difficile. Mais je suis content parce que ça reste amical. C’est toujours agréable d’avoir cette ambiance à la maison. Puis on s’entraide. Dans les coups durs, il est là pour moi comme je suis là pour lui.
Votre frère pourrait-il suivre vos traces ?
Pour le moment, il ne veut être que sur le VTT et le cyclo-cross. Peut-être qu’un jour il passera sur la route. Même si Julien Absalon a prouvé qu’on pouvait faire carrière uniquement dans le VTT. Le VTT et la route sont deux choses complètement différentes, deux mondes à part. Même au niveau international, l’ambiance est très amicale en VTT, ce qui n’est forcément pas le cas sur la route. Je comprends qu’il aime ce côté-là.
Propos recueillis à Rennes le 24 janvier 2013.