Chris-Anker, depuis le 1er janvier, vous faites partie de l’équipe Fortuneo-Vital Concept, ex Bretagne-Séché Environnement. Souhaitiez-vous donner une nouvelle impulsion à votre carrière ?
J’ai beaucoup réfléchi à ce que je voulais faire. J’ai fini par conclure que je voulais être dans une équipe où les choses étaient différentes. J’ai senti que j’avais cessé de progresser car je me suis régulièrement retrouvé dans le même rôle ces dernières années. Parfois, il est bon de se redéfinir et assumer de nouvelles responsabilités. C’est ce qui m’a poussé à quitter l’équipe Tinkoff-Saxo.
Qu’est-ce qui vous a séduit dans le projet d’Emmanuel Hubert ?
Fortuneo-Vital Concept est une équipe basée sur l’offensive. C’est aussi une petite structure, là où j’ai été habitué à côtoyer de gros leaders qu’il fallait protéger. Je cherchais donc une équipe où j’allais avoir plus de libertés pour aller chercher des échappées, cela reste ma spécialité. J’aurai maintenant plus d’occasions de courir pour moi-même, bien qu’à certaines occasions, je devrai rester aux côtés d’Eduardo Sepulveda. Recevoir des opportunités, c’est ce qui m’a manqué ces dernières années et c’est ce qui se cache derrière le choix de rejoindre Fortuneo-Vital Concept. L’équipe m’offre tout ce que je désirais. Si tout se passe comme prévu, la saison qui s’annonce devrait être bonne pour l’équipe comme pour moi.
Dans quelle mesure pouvez-vous épauler Eduardo Sepulveda ?
Avant tout, je dois apprendre à le connaître. Je le rencontrerai au Tour de San Luis et à partir de ce moment là, je pourrais mieux voir ce que je peux lui enseigner. J’ai une certaine expérience qu’il pourra apprécier. J’ai pu être aux côtés de grands noms comme Alberto Contador, les frères Schleck, Carlos Sastre, Roman Kreuziger ou encore Rafal Majka. Il est parfois difficile pour un leader de rester calme dans certaines situations. C’est l’une des choses que je peux lui apporter. En montagne, je peux également rester à ses côtés et lui apporter mon aide quand il en aura besoin. Le fait d’avoir un homme à ses côtés, capable de le dépanner en cas de crevaison ou pour le ravitailler par exemple, peut aussi être très important pour qu’un leader se sente en sécurité.
Depuis quand connaissez-vous cette équipe ?
C’est une équipe qui grandit chaque année et que je suis depuis 2012. Petit à petit, ils ne cessent de se développer. Aujourd’hui, c’est devenu une équipe très professionnelle. Ce n’est pas comme si j’avais senti un monde d’écart avec l’équipe Tinkoff-Saxo quand je suis arrivé. Il y a des coureurs très intéressants. C’est un bon mélange de jeunes et de coureurs expérimentés.
C’est pour vous un vrai changement après avoir passé près d’une décennie dans la même équipe…
C’est vrai que la décision n’a pas été facile à prendre au début, même si je voulais vivre quelque chose de nouveau. Mais d’un autre côté, j’avais hâte de découvrir cette nouvelle expérience. Voir de nouveaux visages, partir avec de nouvelles motivations et changer ma manière de faire, tout cela peut également être bénéfique pour moi. C’est un choix que j’ai fait, j’en suis très satisfait.
Vous avez quelques notions de français. Vous ont-elles aidé lors des stages d’intégration ?
J’ai vécu quelques années au Luxembourg, mais mes notions ont en quelque sorte disparu depuis que j’ai déménagé en Italie puisque les deux langues sont proches l’une de l’autre. Je dois donc encore travailler mon français. C’est quelque chose de très important. Rien qu’en côtoyant mes coéquipiers en stage, en entendant du français et en parlant quelques mots de français, je sens que je progresse. Mes coéquipiers sont très amicaux. Ils me parlent doucement quand ils s’adressent à moi. Bien sûr je dois m’accrocher lors des réunions. Mais ça ne pose aucun problème. Certains coureurs parlent aussi anglais et ils peuvent m’aider dans le cas où je n’aurais pas compris quelque chose.
Est-il difficile de s’intégrer dans une équipe française quand on vient de l’étranger ?
Je ne crois pas. Les gens ici sont assez ouverts. Et puis au final, dans une équipe cycliste, on revient toujours aux mêmes objectifs. Qui plus est, l’équipe comporte d’autres coureurs étrangers. Cela rend la chose plus facile. Si j’étais tout seul, en effet, cela aurait sans doute été plus difficile.
Comment perceviez-vous la mentalité des équipes françaises ?
Je ne pense pas qu’il faille mettre toutes les équipes françaises dans le même panier. Chacune à ses particularités. Mais les équipes françaises ont généralement coutume de courir de manière plus offensive que bien d’autres équipes. C’est quelque chose qui me plaît et qui correspond à mes qualités.
Vous qui habitez en Italie, pourquoi ne pas avoir opté pour une équipe italienne ?
Il n’y avait pas vraiment d’équipe dans laquelle je souhaitais réellement aller. Je me suis senti plus sécurisé en optant pour l’équipe Fortuneo-Vital Concept. Tout est passé par mon agent. Il savait ce que je cherchais. Il m’a transféré plusieurs offres. Et c’est cette équipe qui m’a tapé dans l’oeil. J’ai discuté avec Emmanuel Hubert au téléphone. Le premier contact a été bon. J’étais alors sûr que c’était le bon choix pour moi et nous avons conclu l’accord.