Cadel, vous venez de terminer 3ème du Tour d’Italie. Vous imaginiez-vous, trois semaines plus tôt, finir sur le podium ?
Non, pas franchement. Je suis venu sur le Giro pour rattraper des jours de course qui ont manqué à mon programme la saison dernière. Ayant été malade l’an passé, j’ai moins couru que les années précédentes. Je voulais surtout revenir à mon meilleur niveau. Je ne suis pas encore au mieux, même si mon résultat sur le Giro est assez énorme pour ce qui, dans un sens, ne devait être qu’un entraînement. En tant que compétiteur, on veut toujours bien faire.
Un podium dans ces conditions, et face à des coureurs qui avaient fait du Giro un objectif, c’est tout de même une très bonne surprise ?
Bien sûr, un bon résultat est toujours le bienvenu. Mais comme je l’ai dit j’étais surtout venu avec l’objectif de revenir à mon meilleur niveau plus que de me battre pour la victoire finale. Et en ce sens ma mission a été accomplie.
Les conditions météorologiques auront été extrêmement dures, pensez-vous avoir cédé trop d’énergie dans les premières étapes ?
Non, je ne vois pas forcément les choses comme ça. Bien sûr, les conditions ont été difficiles mais elles l’ont été pour tout le monde. Normalement je me sens mieux sous une météo estivale. Nous verrons le résultat au Tour.
Vous avez fait du Tour de France votre objectif majeur cette saison. Quel va désormais être votre programme d’ici au Grand Départ de Porto-Vecchio ?
Je ne vais plus courir d’ici là. Ni Critérium du Dauphiné, ni Tour de Suisse. Je vais d’abord me concentrer à récupérer du Giro. Ensuite on s’attardera sur les reconnaissances des étapes-clés du Tour de France. On étudiera le programme prochainement mais la priorité est de récupérer après le Tour d’Italie.
Vous bénéficierez à nouveau du statut de leader, secondé par Tejay Van Garderen. Est-ce la bonne formule pour ramener le maillot jaune à Paris ?
Si je veux ramener le maillot jaune à Paris, je dois être leader, c’est évident. Même si Tejay n’est qu’au début de sa carrière, il est clair que c’est un coureur taillé pour le Tour de France. J’envie sa situation car il a quelqu’un d’expérience auprès duquel apprendre. Il peut travailler en vue du futur. J’ai 36 ans, et dans cinq ans, il y a de fortes probabilités pour que je ne sois plus là pour le Tour. Il aura plus d’opportunités pour lui à l’avenir. Je pense qu’il est dans une bonne situation, et je suis ravi d’avoir quelqu’un de sa qualité auprès de moi.
Il s’agira de la 100ème édition du Tour de France : qu’en attendez-vous ?
Le Tour de France, c’est toujours une grande fête. Chaque édition est spéciale. Pour le public cette 100ème édition le sera peut-être encore plus, mais pour les coureurs ça va être encore très compétitif comme le Tour l’est chaque année. Ça reste la course la plus dure du monde.
Propos recueillis à Gargas le 29 mai 2013.