Bryan, vous qui avez les anneaux olympiques tatoués sur votre bras, qu’avez-vous pensé de cette campagne olympique pour l’équipe de France ?
Comme on a pu le voir dans les médias, avec toutes les analyses, c’est sûr que ce n’est pas une olympiade exceptionnelle en terme de résultats. Sur ce que j’ai pu voir les compétiteurs se sont donnés à fond mais je ne suis pas là pour juger. J’ai pu voir l’omnium avec Thomas (Boudat), il fait 5ème, certes ce n’est pas une médaille mais je pense qu’il s’est très bien battu. Il était à sa place, il aurait pu faire un peu mieux mais il n’a pas démérité, il a fait une belle olympiade.
Vous sentez qu’il y a une dynamique qui s’est un peu cassée par rapport à 2012, malgré le nouveau vélodrome à St-Quentin ?
C’est vrai que c’est différent, je l’ai un peu senti. J’ai vécu l’olympiade 2012, la pré-olympiade 2016 aussi puisque j’ai fait de la piste aux championnats du monde en France. Je suis revenu à la compétition et j’ai pu voir un peu l’ambiance qu’il y avait. Mais c’est difficile à cerner, toutes ces tensions étaient aussi présentes avant 2012. Peut-être que Florian Rousseau arrivait vraiment à calmer tout cela, il était très respecté par les coureurs. C’est peut-être lié à son départ.
Quel va être le programme de votre fin de saison ?
Tout est orienté vers le championnat du monde. Il faudra déjà être sélectionné mais je fais tout comme si j’y allais. J’ai fais le GP de Fourmies et les deux manches WorldTour du Canada sont aussi au programme. Québec et Montréal, j’aime bien ces courses, j’y vais aussi avec des ambitions, on va essayer de faire ça bien.
Quels échos avez-vous eu de la sélection pour ces mondiaux ?
Je pense qu’il n’y aura que deux sprinteurs. J’en ai parlé avec Bernard (Bourreau, le sélectionneur), il n’est pas encore calé sur la question. C’est un choix compliqué, il doit se gratter la tête mais j’espère être sélectionné.
Pensez-vous qu’avoir deux cartouches, sur une course qui est très typée, c’est une bonne chose pour créer le trouble chez les adversaires ?
Oui je pense que cela peut être important, il y aura 150 kilomètres dans le désert, ça va bordurer, donc c’est sûr que posséder deux sprinteurs permet d’avoir une carte de rechange. L’un peut être piégé, peut chuter.
Si vous vous trouvez un peu moins bien le jour J, partirez-vous dans l’option de tout sacrifier pour l’autre sprinteur désigné ?
Non, et c’est ça qui est compliqué. Il faudra emmener deux poissons pilotes, un pour chaque sprinteur. C’est difficile en étant adversaires toute l’année de se mettre au service de l’autre le jour J, sans avoir de repères. On verra sur le tas mais le but c’est quand même d’être au top ce jour là et d’y aller pour la gagne.
Que pensez-vous des récentes modifications apportées au parcours ?
J’ai regardé un petit peu, ça fait 50 kilomètres de plus de désert, un peu moins en circuit. Sans le désert il y avait très peu de risques de bordures. Là, cela rajoute un peu plus de difficulté.
Si on fait un bilan du début de la saison, sur quels domaines pensez-vous avoir progressé par rapport à l’année dernière ?
Je suis beaucoup plus solide qu’auparavant. Sur des courses de 250 kilomètres comme l’Amstel Gold Race ou Plouay, j’arrive dans le final. Mes coéquipiers me font aussi confiance à fond, ça marche bien, je fais une très belle saison et j’espère que je vais continuer sur cette lancée. J’ai bien remis en route depuis le Tour du Poitou-Charentes, j’étais bien à Plouay et je suis confiant pour la fin de saison. C’est vrai que sur le leadership, Thomas (Voeckler) me laisse un petit peu la place et ça se fait sans forcer.
Il y a eu une grosse nouvelle cette semaine avec le première victoire du Team Direct Energie sur une Grand Tour, ça ouvre forcément la porte pour vous et le Tour de France 2017 où vous serez attendu ?
Oui c’est sûr, j’étais attendu aussi cette année, je suis vraiment pas passé loin du tout. Après c’est le sport mais j’y retournerai l’année prochaine pour gagner une étape.
Allez-vous refaire un peu de piste durant l’intersaison ou c’est vraiment derrière vous ?
Je ne serai pas aux championnats d’Europe en France, ni aux championnats de France. C’est un choix mûrement réfléchi. Les championnats d’Europe auront lieu la semaine après le championnat du Monde donc j’aurais pu y aller mais il y a aussi eu quelques déclarations de la part du DTN après notre décision d’arrêter notre campagne de qualification pour la poursuite par équipes. On avait été clairs au début de cette campagne, c’était déjà tard quand on est arrivé, on avait beaucoup de retard donc il fallait faire des points. On avait dit que si on n’était toujours pas dans les plans à la sortie de la Nouvelle-Zélande pour être aux Jeux on arrêterait, ce qu’on a fait. On s’est donné à fond, aux différents championnats, la Coupe du Monde à Cali mais on n’était plus dans les plans pour les Jeux, ce n’était plus possible. On a décidé d’arrêter et il y a eu quelques déclarations maladroites qui nous ont fait mal, donc c’est plutôt pour cela que je ne vais pas aux Championnats d’Europe.
Donc pour la piste c’est fini ?
Non je ne dis pas que c’est fini mais pour cette année c’était trop compliqué, on n’a pas forcément envie de s’investir à fond après ça.