Bradley, que représente le maillot jaune du Tour ?
C’est quelque chose d’énorme, un rêve de gamin. C’est le Tour de France. Et je réalise à quel point c’est important. Ce maillot jaune, je l’attendais vraiment. Je me sens très chanceux d’être dans cette position aujourd’hui. La chance, on en a besoin dans une épreuve comme celle-ci. J’en ai pris conscience après toutes les chutes rencontrées en première semaine et à travers lesquelles je suis passé jusqu’ici. Cette chance je l’apprécie d’autant plus quand je sais qu’il y a un an à la même époque j’étais à l’hôpital après ma chute à Châteauroux.
Prendre le maillot jaune à la Planche des Belles Filles, c’était votre objectif ?
Oui, mon premier objectif aujourd’hui était de prendre le maillot. Je ne crois pas que ce soit trop tôt pour s’en emparer. Je vois plutôt ça comme une chance, un rêve. Endosser le maillot jaune du Tour de France, ça n’arrive jamais trop tôt. Nous avons en plus bien planifié ce Tour. Dans deux jours ce sera le contre-la-montre puis la première journée de repos. Nous nous sommes bien entraînés pour cela cette année, nous avons travaillé en montagne avec le Team Sky. Maintenant nous allons essayer de défendre le maillot.
Avez-vous été surpris qu’aucune attaque ne vienne perturber votre train dans l’ascension finale ?
Oui, j’ai été surpris. On avait décidé d’imposer notre rythme, nous avions un bon rythme, mais nous ne voulions pas non plus nous mettre trop dans le rouge. Si quelqu’un avait attaqué, nous aurions contrôlé, mais là c’était l’idéal. Nous aurions pu continuer longtemps comme ça. J’ai donné le rythme à Richie Porte puis à Chris Froome pour que ça n’aille pas trop vite. L’important était de rester au contact de Cadel Evans, ne pas perdre trop de temps sur lui. A l’arrivée, quand j’ai visionné les images, j’ai été surpris de voir que nous n’étions plus que quatre. Ce matin, je pensais qu’on finirait à une quinzaine.
Cette montée irrégulière ne vous avantageait pas, avez-vous travaillé pour ce type d’ascension ?
Nous avons travaillé très fort pour ça, en préparation de ce Tour. Nous avons aussi beaucoup travaillé pour les ascensions plus raides, qui étaient mon point faible par le passé. En outre, j’ai travaillé sur la force et la puissance, qui sont deux facteurs importants pour les chronos. Et puis nous avons analysé le Tour, les terrains rencontrés, et nous nous sommes préparés à toutes les possibilités.
Propos recueillis à La Planche des Belles Filles le 7 juillet 2012.