Blel, vous avez fait très forte impression sur le prologue du Dauphiné…
J’ai fait de mon mieux, vraiment à bloc, comme un peu tout le monde. C’est vrai que je suis très content de ma performance.
Justement, comment avez-vous abordé ces 5,4 kilomètres apparemment intenses ?
D’abord il y avait ce temps qui a beaucoup joué. Cela m’a fait douter mais j’ai eu la chance de passer à un bon moment, quand la route commençait à sécher. Ensuite, je dois beaucoup à Christophe Riblon qui m’a très bien expliqué comment gérer un contre-la-montre. J’ai donc eu de très bons conseils. J’ai décidé de gérer la bosse située en début de parcours, je ne m’y suis pas mis dans le rouge. Ensuite, on avait repéré qu’il y avait de grandes lignes droites, on savait que c’était là qu’il fallait emmener beaucoup de braquet, c’est ce que j’ai fait. A ce moment-là j’étais vraiment à bloc.
Et finalement vous obtenez un résultat à la hauteur de vos ambitions au classement général ?
Dans l’équipe on a deux beaux leaders : Nicolas Roche et Jean-Christophe Péraud. Au départ, je suis plus là pour les aider et prendre ma chance dans un rôle d’outsider. Mes objectifs se tournent vers des victoires d’étape et après, si c’est possible, une bonne place au général. A la base ce n’est vraiment pas moi le leader. C’est évidemment une bonne performance mais ce n’est que le prologue. Je pense que pour l’instant on va rester sur notre ligne de conduite générale.
Vous pensez pouvoir rééditer une telle performance sur un chrono comme celui de Grenoble mercredi ?
Les contre-la-montre longs, ce n’est pas vraiment mon truc. Un prologue comme celui-là ça fait 5 kilomètres, c’est un peu plus un exercice de puncheur. Pour les chronos plus longs on verra. Mais c’est vrai que c’est quelque chose que j’essaie de travailler au fil des années. Cette année j’ai essayé d’améliorer la position pendant le stage de préparation. Avec l’équipe on essaie de mettre tout cela en place, on en saura plus mercredi soir.
Il paraît que vous allez être à votre aise dans les étapes de montagne qui arrivent…
On a fait un joli stage de préparation avec l’équipe. Le Dauphiné reste un gros objectif pour nous, j’espère qu’on sera tous prêts. J’espère vraiment qu’on pourra jouer les tout premiers rôles sur cette course.
Un beau Dauphiné et ensuite une place parmi les quinze premiers sur le Tour ?
Non, je ne peux vraiment pas me permettre de dire ça. On a et c’est certain deux beaux leaders comme je l’ai dit. Ce sont deux leaders pour les Grands Tours comme pour les courses d’une semaine. Après, je peux jouer ma carte d’outsider suivant les circonstances de course mais a priori je suis vraiment là dans un rôle d’équipier et c’est de toute manière comme ça que je progresserai.
En attendant, ce prologue est à l’image de votre début de saison, prometteur…
C’est vrai qu’on a tous besoin d’enchaîner les courses, d’enchaîner les résultats. Aujourd’hui je suis parmi les tout meilleurs temps et je suis vraiment très content, j’espère que ça va durer.
Propos recueillis à Saint-Jean-de-Maurienne le 5 juin 2011.