Benoît, sur quels aspects pensez-vous le plus apporter aux coureurs qui n’ont jamais connu le niveau pro ?
Mon expérience passée fait que je connais la plupart des courses auxquelles nous allons participer. Après, je vais essayer d’apporter aux coureurs mon savoir tactique et leur apprendre la façon dont peut se dérouler une course pro, même si nous ne serons pas obligés de suivre comme des moutons. Il va donc falloir travailler dans ce sens-là et faire apprendre au plus vite cette nouvelle façon de gérer les courses, tactiquement mais aussi au niveau de la récupération.
Quelle sera la principale surprise pour ces coureurs qui vont côtoyer le haut niveau pour la première fois ?
Les grandes courses pros de l’UCI WorldTour sont un ton au-dessus mais nous n’y participerons pas. A notre niveau, il n’y a pas vraiment de grosses différences avec les épreuves DN1, le niveau amateur étant déjà assez élevé en France. La façon de courir risque de surprendre mais nous ne devrons pas changer cette façon de courir. Nos coureurs doivent garder leur état d’esprit offensif de façon à aborder les courses sans complexe. Nous irons sur les courses pour essayer de faire quelque chose.
On imagine qu’il est facile de trouver la motivation à l’aube d’une saison comme 2011 ?
Tous les coureurs engagés dans cette aventure ont été motivés dès le départ. Pour beaucoup, c’est une chance de passer à un niveau au-dessus. Tous sont restés concentrés et motivés par rapport à cet objectif, en dépit des circonstances administratives. C’est un nouveau départ.
Comment sentez-vous les coureurs ?
Du fait d’avoir un petit groupe, tout le monde se côtoie facilement. Nous avons un bon état d’esprit, c’est ce qui importe avant tout : avoir un collectif et un état d’esprit, côté travail comme côté camaraderie. Les coureurs débarquent dans un autre monde et ils ont envie de montrer qu’ils sont capables, surtout après nos difficultés à accéder à l’échelon professionnel. La réponse, c’est à eux de l’apporter sur le terrain.
Comment allez-vous aborder le calendrier avec un effectif aussi réduit ?
C’est sûr qu’il ne faut pas avoir de coureurs malades ou blessés en cours de saison, mais on a déjà vu plusieurs effectifs fonctionner avec un effectif tel que celui-ci. Nous courrons sur un seul front. Dans ma carrière j’ai couru dans des équipes où nous n’étions que seize. Avec deux fronts de huit coureurs, tout le monde était mobilisé, ce n’était pas mieux. Dix coureurs, avec un seul calendrier, ça tourne et ça le fait très bien.
Quels seront les objectifs sportifs ?
Il faut partir sur de bonnes bases, que nos coureurs progressent cette année, qu’ils montrent qu’ils sont capables d’être à ce niveau-là. Ca n’empêchera pas les résultats de venir. Il ne faut pas rester là à regarder les grosses équipes, même si nous sommes confrontés à des équipes majeures. Il ne faudra pas avoir de complexes. Nous allons participer à la majeure partie du calendrier que nous souhaitions faire. Tous les organisateurs se sont montrés solidaires. Ils nous considèrent comme une équipe française.
Vous avez fait un stage de dix jours en Corse, quel en était le but ?
La plupart des coureurs n’ont pas encore trop tapé dedans au niveau fréquence cardiaque. Ce dernier stage, à l’approche du début de saison, permet après une bonne base de foncier de repartir sur des intensités. Par le passé, on pouvait se permettre de reprendre tardivement et de monter en régime sur les premières courses, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il n’y a plus de courses de préparation, il faut être là d’emblée. Ce stage doit donc permettre aux coureurs d’atteindre un seuil de forme.
Quels sont les coureurs sur lesquels vous fondez le plus d’espoirs ?
J’espère que chacun aura la chance de briller au cours de la saison. Après, je pense que Julien Antomarchi est un coureur qui aurait mérité de passer pro depuis déjà deux ou trois ans, Thomas Vaubourzeix a été une révélation l’année passée, il a lui aussi un gros potentiel… Nous sommes un noyau homogène, j’espère que chacun peut tirer son épingle du jeu selon son état physique.