Benjamin, dans quel état d’esprit abordez-vous votre deuxième année pro ?
Je l’aborde avec plein de motivation et de conviction pour gagner le plus de courses possible. Je n’ai pas d’objectif précis, le tout est de gagner, tout sera bon à prendre. L’an dernier, le leader incontestable était Julien Antomarchi. Sur les sprints, nous nous partagions la tâche avec Justin Jules. Cette année ils sont tous les deux partis. Je vais être un peu seul sur les sprints, avec Yannick Martinez, mais il n’y aura pas d’ordre établi. Chacun aura sa chance tout au long de la saison.
Malgré tout, il faudra bien établir une hiérarchie à un moment donné ?
Tout à fait, ça se décidera en course. Nous avons essayé plusieurs schémas pendant les stages et entraînements. Dans certains cas, je serai le sprinteur protégé sur différents types d’arrivées. Mais ça tournera et par moments je me mettrai aussi au service de l’équipe.
Quand vous dites que vous avez travaillé pendant les stages, cela signifie-t-il que vous avez cherché à construire un train ?
C’est cela. Le train, c’est ce qui nous a fait défaut l’année dernière parce que nous étions nouveaux. Chez les pros, tu as beau aller vite au sprint, il faut une équipe autour de toi dans le final. Nous n’étions pas encore rodés là-dessus l’an dernier mais nous avons appris petit à petit à mettre des choses en place. Nous les avons encore plus travaillées cet hiver pour être opérationnels dès les premières courses. On commence à être pas mal, on a trouvé nos automatismes.
Le premier objectif, ce sera le Grand Prix La Marseillaise ce dimanche…
Forcément. C’est la première course de l’année, on est à domicile, on est motivés. C’est en plus une course qui me convient bien. Je suis en forme en ce moment. Et le profil est un peu moins dur que l’an dernier. Du fait de l’enchaînement des difficultés, on sera plus souvent en prise, mais sur des bosses un peu moins dures, ça peut passer.
Ensuite, ce sera l’Etoile de Bessèges ?
L’année dernière, c’est là que j’ai fait mes premières places. C’est une épreuve que j’apprécie, ça risque de bordurer. Beaucoup d’étapes sont propices aux arrivées au sprint. Dans la continuité il y aura le Tour Méditerranéen. Je suis vraiment motivé par ce mois de février.
Beaucoup d’épreuves de la Coupe de France semblent pouvoir vous convenir, est-ce un objectif personnel ?
C’en est un, oui. Il faudra être très fort en avril car c’est un mois crucial avec beaucoup d’épreuves. J’y pense, j’avais bien brillé à Cholet-Pays de Loire l’an dernier, 3ème, et c’est vrai qu’elle convient mieux aux sprinteurs, entre guillemets. Romain Feillu l’a gagnée, Tony Gallopin aussi…
Quels sont les principaux changements que vous ayez observés dans la présaison de La Pomme Marseille entre 2011 et 2012 ?
La saison 2011 était notre première. Le départ avait été un peu chaotique, avec nos problèmes d’affiliation qui n’ont toutefois pas perturbé notre préparation. Le calendrier reste sensiblement le même, avec plus de Coupes de France et peut-être le Critérium International. Nous sommes dans la continuité, sur un effectif de dix coureurs. Il y a plus de sérénité du fait que nous battions pavillon français.
Vous vous êtes préparés sur les routes de Corse, avez-vous roulé sur les futures étapes du Tour de France 2013 ?
Oui, nous avons roulé un peu entre Ajaccio et Calvi. Nous n’y serons pas, normalement, mais je pense qu’on aura affaire à un début de Tour mouvementé. Je vois bien un puncheur quitter l’île avec le maillot jaune, pourquoi pas Philippe Gilbert s’il continue sur sa lancée.
A suivre sur Vélo 101, l’interview de Grégoire Tarride, un mot sur lui ?
Il est arrivé cet été en tant que stagiaire. Je pense qu’il a un bel avenir devant lui. C’est quelqu’un de très motivé, très sérieux. Il est arrivé tout doucement avec l’envie d’apprendre, et s’il continue comme ça il peut aller très loin. Il a monté de belles capacités, notamment au stage en Corse. En persévérant, il peut devenir un très bon coureur chez les pros.
Propos recueillis à Marseille le 27 janvier 2012.