Aude, vous avez fini 10ème et première Française pour votre première participation au Championnat du Monde, quelle était la tactique initiale ?
Au départ, Christel Ferier-Bruneau et moi étions protégées en vue d’une arrivée au sprint. Après, on devait quand même se débrouiller chacune un peu toutes seules puisque nous n’avions pas les moyens de mener un train comme le font les grosses nations. Les autres filles de l’équipe devaient elles aller dans les coups. Mais c’est vraiment difficile de sortir sur un circuit aussi roulant, d’autant plus que la majorité des équipes espéraient un sprint final.
Vous êtes satisfaite de votre performance ?
Oui plutôt. Après on espère toujours mieux. Un podium aurait été mieux. On voulait décrocher une médaille comme les Juniors et les Espoirs garçons. Malheureusement c’était vraiment difficile de rivaliser avec des nations qui ont de vraies spécialistes du sprint.
Pensez-vous qu’une médaille était possible dans un sprint massif ?
C’était un peu un coup de poker. Aujourd’hui, contrairement à ce qu’il se passe quand le circuit est vallonné, tout le monde avait un peu sa chance, d’autant plus que c’est une arrivée difficile en faux-plat montant. C’était certainement la configuration de course dans laquelle on avait le plus de chances.
Comment étaient vos sensations ?
C’était très dur au début, mais au fur et à mesure de la course je me suis refaite en restant dans les roues. Cela avait été pareil à Plouay, où j’avais pu monter en puissance au fur et à mesure de la course. J’étais donc bien mieux sur la fin de course. Dans le sprint final je me suis calée dans la roue de Marianne Vos mais c’était difficile d’y rester car ça frottait énormément. J’essayais de garder sa roue ou celle de Giorgia Bronzini. Il y avait vent de face et je voulais attendre pour fournir mon effort. Mais à cause du vent il y avait plein de filles qui coinçaient dans la bosse et du coup je suis restée un peu bloquée derrière elles. C’est certainement cela qui m’a empêché de faire mieux.
Pensez-vous que le résultat aurait pu être bien meilleur si des coéquipières vous avait emmenée durant le sprint ?
Emmener, c’est vraiment difficile face à des nations comme les Pays-Bas, l’Italie et la Grande-Bretagne. Les Italiennes ont pour habitude d’emmener un train à fond et nous on essaie de rester derrière elles. Cela va déjà très vite et il faut vraiment jouer des coudes pour se faire sa place.
Comment avez-vous trouvé le circuit ?
Il est vraiment trop facile. Quand une fille sortait on revenait à chaque fois dans les faux-plats descendants. La bosse ne fait même pas vraiment mal. Elle est très courte et tout le monde la passe, même les pures sprinteuses. C’est surtout la distance qui est usante et on a vu aujourd’hui qu’au fil des kilomètres il y avait à chaque fois de moins en moins de filles.
Il y a eu énormément de chutes, comment l’expliquez-vous ?
C’est certainement la course la plus nerveuse que j’ai faite. Tout le monde frottait pour garder sa place. Finalement j’ai décidé pendant un moment de rester à l’arrière du peloton pour éviter les chutes. Après, le peloton s’est coupée en deux à trois-quatre tours de l’arrivée, donc là j’ai décidé de retourner à l’avant car le niveau était très hétérogène et des écarts importants pouvaient vite se créer. Je me suis replacée pour ne pas faire d’efforts inutiles en fin de course et me préparer idéalement pour le sprint.
Quels sont vos objectifs pour la suite ?
Pour la fin de saison je vais faire le Chrono des Nations aux Herbiers et je terminerai la saison. L’an prochain, l’objectif principal sera d’essayer de faire de bons résultats dans les manches de Coupe du Monde. Mais on verra bien comment cela va se profiler la saison prochaine.
Propos recueillis par Sylvain Chanzy à Rudersdal le 24 septembre 2011.