Arnaud, dans quel état d’esprit étiez-vous dimanche à Hambourg, un an après votre victoire sur la Vattenfall Cyclassics ?
C’est quand même très appréciable de revenir sur une épreuve dont on a son nom sur le palmarès. Porter le dossard 1, c’est quelque chose. J’avais forcément un peu de pression mais j’étais serein, avec l’envie de bien faire. Je savais que c’était faisable donc j’étais motivé. A l’arrivée j’ai terminé 10ème. Forcément on est toujours déçu quand on n’a pas le sentiment d’avoir donné le meilleur de soi-même. Un sprint, ça reste toujours aléatoire et quand on n’a pas d’ouverture, ça fait un sprint loupé. Ça a été le cas. Je n’ai pas pu m’exprimer du tout donc la déception a prédominé.
L’équipe avait pourtant bien préparé le sprint avec Yoann Offredo à l’avant du peloton jusqu’à la flamme rouge, que s’est-il passé ensuite ?
Il suffit d’une seconde durant laquelle on n’a pas su réagir à temps et on perd la roue de son coéquipier. C’est ce qui m’est arrivé. J’ai perdu le sillage de Yoann, puis j’ai lancé un peu tôt. Quand l’ouverture s’est présentée je n’ai pas su en profiter. J’ai fait deux erreurs et à ce niveau-là c’est fatal.
En cette année qui a suivi votre victoire à Hambourg, vous vous êtes imposé deux fois au niveau WorldTour au Tour de Suisse puis à l’Eneco Tour, c’est une belle progression…
C’est sûr que ces deux victoires viennent confirmer mes capacités de sprinteur. Je suis très content et ça me donne surtout de l’ambition pour l’avenir. Si je regarde la manière dont j’ai gagné ces courses, la plus belle est l’étape de l’Eneco Tour face à Philippe Gilbert. J’ai été très heureux de pouvoir m’imposer devant le champion du monde.
Après des débuts sur le Giro l’an passé, vous ne vous êtes pas aligné sur un Grand Tour cette saison, pourquoi ?
Ce n’était pas mon objectif cette année. Je voulais d’abord miser sur les classiques. J’ai fait toutes les classiques de début de saison pour apprendre, avant de retrouver des courses qui me conviennent bien. Cet été je refais une série de classiques avec Hambourg et Plouay, qui va arriver dimanche. On verra l’an prochain si je retourne découvrir un Grand Tour ou non.
Le Grand Prix Ouest-France de Plouay sourit régulièrement aux sprinteurs. Comme vous le laissez entendre, vous aurez de l’ambition dimanche ?
On a toujours des ambitions, après pour aller les concrétiser c’est autre chose. Il faut profiter d’être en forme pour essayer d’aller chercher un résultat. Le plus dur à Plouay ne sera pas de sprinter mais de basculer avec le peloton au sommet de Ty-Marrec. Il n’y a pas beaucoup de sprinteurs qui arrivent à passer. Si j’y arrive, il me faudra être le plus rapide pour essayer de gagner.
Vous comptez huit victoires à ce jour. Bien que vous ayez eu davantage de mal que l’an passé à débloquer, c’est un très beau tableau de chasse…
Forcément, quand on fait Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Milan-San Remo, Gand-Wevelgem, le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, on ne peut pas gagner d’entrée de jeu à sa première participation à 21 ans. J’ai trouvé sur ces épreuves de meilleurs adversaires. Quand je suis revenu sur des courses à mon niveau, comme aux Quatre Jours de Dunkerque, j’ai pu lever les bras. Ça m’a réconforté sur mon début de saison consacré à la découverte des classiques.
Quel programme vous êtes-vous fixé pour finir la saison ?
Je vais disputer la Brussels Cycling Classic (ex Paris-Bruxelles), puis le Grand Prix de Fourmies, le Grand Prix de Wallonie, le Grand Prix de la Somme et le Grand Prix d’Isbergues. Ce sont des courses encore à ma portée. Je pense que j’ai fait déjà une très belle saison donc je vais y aller sans pression, profiter, et essayer de gagner jusqu’à la fin de l’année.
Propos recueillis à Hellemmes le 26 août 2013.