Anthony, vous remportez l’Etoile de Bessèges, la première course par étapes française de l’année, vous commencez fort ?
Disons que c’est une belle satisfaction pour moi et pour l’équipe Ag2r La Mondiale. Aujourd’hui, c’est la victoire de toute l’équipe et pas seulement d’Anthony Ravard. Mes coéquipiers ont fait un travail formidable tout au long de cette Etoile de Bessèges. Ils ont toujours répondu présent à mes côtés. Je les en remercie. Ca n’a pourtant pas été facile dans la dernière étape car les Vacansoleil nous ont mené la vie dure. Ils ont attaqué dans la côte à chaque tour de circuit mais mes coéquipiers sont restés à mes côtés et m’ont ramené à chaque fois sur l’avant du peloton. Je gagne le classement général et c’est super pour tout le monde.
Vous étiez à égalité de temps avec Johnny Hoogerland au départ de la dernière étape de l’Etoile de Bessèges, quelle était la tactique ?
Tout reposait sur l’équipe Vacansoleil, qui se devait sur le papier d’attaquer avec Johnny Hoogerland et de jouer les bonifications avec Marco Marcato. Et sur le terrain, eh bien ils ont attaqué avec Hoogerland et joué les bonifs avec Marcato ! Pour ma part, je n’ai eu qu’à suivre et je remercie mes coéquipiers de m’avoir « drivé » pour ne pas faire de bêtises. Au deuxième tour de circuit, j’ai voulu montré à Hoogerland que j’étais fort, sauf qu’ils étaient deux et qu’ils m’ont fait craquer à 500 mètres du haut de la bosse. Mes coéquipiers m’ont tout de suite remis en place pour que je reste avec eux, ils ont eu raison.
Puis vous avez remporté un sprint-bonification…
Voilà, j’ai fait la bonif, je l’ai remportée. Du coup je me suis retrouvé avec 3 secondes d’avance au classement général et la pression était encore plus forte sur les épaules de Vacansoleil. Dès lors, j’ai préféré assurer. J’ai tout fait dans la roue de Marco Marcato en vue du sprint final. Je l’ai déboîté au dernier moment pour finir devant lui. Ca me coûte la victoire d’étape mais mieux valait se concentrer sur un objectif à la fois. J’avais peur que Marcato prenne ma roue dans le final et me saute sur la ligne. J’ai préféré assurer en faisant le contraire. Je fais 3ème de l’étape et je gagne le général, ce qui était le plus important.
Les hostilités ont été lancées de bonne heure par Vacansoleil, vous avez dû trouver le temps long tout de même ?
Je me suis surpris un petit peu en fait car d’habitude je suis très nerveux, je dors mal, et ça gaspille du jus. Sur cette Etoile de Bessèges, je me suis surpris à être très relaxé. Je me suis dit que je marchais et que si je perdais, ce n’était pas grave, la forme était là. Le fait d’avoir été aussi détendu m’a sans doute permis de gagner. En plus, nous avions un bon groupe, une bonne ambiance, et pour moi ça joue beaucoup.
Vous nous confiiez dans la semaine avoir fait des progrès notables dans les bosses, à quoi devez-vous cette progression ?
Pour cela, il me faut remercier mon entraîneur Nicolas Jalabert, qui m’a beaucoup fait travailler cet hiver et la saison dernière. C’est lui qui m’a fait progresser. L’équipe m’a fait confiance et c’est important. A côté de cela je possède un très bon équilibre familial avec ma femme et ma fille. Ce sont toutes ces choses qui font progresser. Pour moi, il s’agit d’une première victoire finale dans une course par étapes, c’est bien.
Comment souhaitiez-vous aborder cette saison ?
Je tenais à confirmer ma bonne fin de saison 2010. Je voulais tout de suite prouver que j’étais là pour mettre l’équipe et mes coéquipiers en confiance. Je suis le leader au niveau des sprints chez Ag2r La Mondiale. Maintenant, à moi de poursuivre ma progression et tout se passera bien. Je vais enchaîner sur le Tour d’Algarve, le Circuit Het Nieuwsblaad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne, puis ce sera Paris-Nice et peut-être Milan-San Remo.
Quels vont être vos prochains objectifs sur la base de ce très bon début de saison ?
Mon prochain objectif sera d’essayer de gagner une étape sur Paris-Nice. Il va y avoir trois étapes propices aux sprinteurs, puis je travaillerai pour mes deux leaders. J’ai envie de montrer que je suis présent pour participer à mon premier Tour de France. Je pense mériter ma place. En tant que Français, participer au Tour est important. Mais je ne veux pas le faire juste histoire de le faire. Je veux y être présent et y faire de belles choses.
Propos recueillis à Bessèges le 6 février 2011.