Andy, vous vous imposez à Morzine-Avoriaz après avoir distancé Alberto Contador dans le dernier kilomètre, pourquoi ne pas avoir tenté votre chance plus tôt ?
Je ne regrette pas du tout. Je suis déjà très content d’avoir gagné l’étape. Nous avons un plan et je veux le suivre, sans tenter des expérimentations durant les étapes, même si j’aurais effectivement pu le faire aujourd’hui. J’aurais peut-être pu prendre le Maillot Jaune mais l’objectif est d’arriver en Jaune à Paris, pas forcément avant. On va prendre les étapes les unes après les autres. Il ne faut pas trop en vouloir. J’ai gagné une étape et je suis déjà bien content pour ça.
Quel a été le moment le plus dur de la journée ?
Ca a été dur d’entrée de jeu. Il n’y avait pas d’équipe pour contrôler le peloton en début d’étape. Quick Step ne pouvait pas vraiment prendre les choses en main au départ donc ça a roulé vraiment très vite dans la première heure jusqu’à ce que le coup parte. Ca a été vraiment dur. Après, le peloton s’est coupé en trois, je me suis concentré sur le fait de bien manger, bien boire, bien gérer la chaleur. Mais malgré tout le plus dur auront été les derniers kilomètres aujourd’hui.
Comment réagissez-vous à la contre-performance de Lance Armstrong ?
Lance a été victime d’une méchante chute aujourd’hui. J’ai bien vu la chute car ça s’est passé juste devant moi. Il a pu revenir après ça mais il a perdu le contact avec le groupe. J’espère pour lui qu’il sera en mesure de revenir devant. J’ai toujours un grand respect pour lui, il faut être respectueux de ce qu’il fait. Je suis même sincèrement désolé pour lui parce qu’il voulait vraiment être au top sur ce Tour. C’est son dernier Tour et je pense qu’il voulait être devant. Je crois qu’il gagnera son étape d’ici la fin du Tour.
Vous attendiez-vous à un tel déroulement d’étape ?
J’espérais une étape décisive. J’étais très nerveux ce matin car aujourd’hui c’étaient vraiment les jambes qui commandaient. On devait voir qui des favoris allaient être là, lesquels allaient être en difficulté. Moi j’étais présent à 100 % mentalement et physiquement, mon équipe autour de moi. Cette victoire fantastique me donne un supplément de motivation. Je suis content et je pense maintenant au Maillot Jaune.
En raison du contre-la-montre final, qui vous dessert, combien de temps devez-vous prendre à vos adversaires ?
Je ne sais pas combien de temps je dois leur prendre, une minute doit être suffisant, ce qui est sûr c’est qu’il faut que je sois en Jaune avant le chrono. Si j’ai la pression, je peux aller très vite. Je ne peux pas aborder le chrono en 2ème position derrière Alberto Contador et Cadel Evans, il faut que je sois devant eux. Qu’importe mon avance à ce moment-là.
Propos recueillis à Morzine-Avoriaz le 11 juillet 2010.