De retour du Tour de Californie, où il a pris la 8ème place finale, Andy Schlek (Team Leopard-Trek) a débarqué avec ses coéquipiers à l’aéroport de Montpellier. Puis il a mis le cap sur Avignon, pratiquement au pied des Alpes, où il ira reconnaître ces quatre prochains jours les grandes étapes alpestres du 98ème Tour de France. Sous la houlette de son directeur sportif Kim Andersen, et accompagné par son frère Frank Schleck et leurs coéquipiers Jakob Fuglsang et Linus Gerdemann, le n°2 des Tours de France 2009 et 2010 ira prendre ses marques dans le col du Galibier et sur la mythique montée de l’Alpe d’Huez avant de découvrir le parcours du contre-la-montre individuel de Grenoble. Quatre jours d’une minutieuse et ô combien précieuse reconnaissance qu’Andy Schleck a commencés avec nous, tout juste remis du décalage horaire californien.
Andy, nous sommes à moins de quarante jours du départ du Tour de France, vous sentez-vous prêt ?
Pour le moment, je pense être bien. J’ai beaucoup travaillé après les classiques. J’ai terminé 3ème de Liège-Bastogne-Liège puis j’ai repris au Tour de Californie, dont je reviens, avant d’arriver en France pour un stage d’entraînement. Ma préparation au Tour de France passera par le Tour de Suisse du 11 au 19 juin. Je ne vais en revanche pas disputer le Tour de Luxembourg car ça rendrait mon programme trop chargé mais je pense me situer actuellement au niveau où je voulais être.
Avez-vous apporté des modifications dans votre préparation, dans votre approche du Tour ?
Non, pas trop. Ca a bien marché l’année passée donc j’ai préféré rester sur le même schéma et adopter la même préparation qu’en 2010. La seule chose qui change peut-être c’est que je m’entraîne encore plus que par le passé.
Il y a un an sur le Tour, vous démontriez pouvoir rivaliser avec Alberto Contador en montagne. Reste qu’il vous est supérieur sur le contre-la-montre. Avez-vous intégré un travail spécifique à cet égard ?
Oui, ça c’est aussi la grosse différence avec les années passées. Je monte sur mon vélo de contre-la-montre au moins deux fois par semaine. Je passe beaucoup d’heures dessus, je travaille cet exercice et j’espère que ça me permettra de m’améliorer dans les contre-la-montre.
On ignore encore si Alberto Contador sera présent cette année au départ du Tour de France. Dans l’hypothèse où il serait au départ, le verriez-vous comme l’homme à battre ?
Bien sûr, s’il part, Alberto Contador est le favori. Il a déjà gagné trois Tours de France, moi je n’ai jamais été que 2ème derrière lui en 2009 et 2010. Ce sera donc lui le favori s’il est au départ, mais il y aura bien d’autres coureurs à suivre de près, des gars qu’on ne voit pas forcément encore à ce jour mais qui s’entraînent bien et qui vont être forts sur le Tour. Il s’agira aussi de les battre.
Comment jugez-vous la situation actuelle d’Alberto Contador ?
La situation dans laquelle se trouve actuellement Alberto Contador, pour moi, c’est blanc ou noir, tout bien ou tout mal. Des instances vont se réunir pour étudier le dossier et prendre une décision. J’ai vraiment confiance en elles. Si elles décident de l’acquitter, c’est qu’elles estimeront qu’il était propre et qu’il peut courir le Tour de France, ce qui ne me pose aucun problème. S’il est avéré qu’il a commis quelque chose qui n’était pas juste, alors il ne doit pas courir. Mais je fais confiance aux instances pour trancher.
Quelle étape du prochain Tour de France vous paraît décisive pour porter le Maillot Jaune sur les Champs-Elysées ?
C’est difficile de me poser cette question maintenant. Je vais justement aller reconnaître toutes ces étapes dans les prochains jours. J’en aurai une bien meilleure idée sur le terrain. En attendant, sur le papier, il y a l’étape qui s’achèvera au sommet du Galibier qui, pour le moment, me semble être la plus dure.
Avez-vous d’ores et déjà la certitude que toute l’équipe Leopard-Trek travaillera pour vous en juillet ?
Tout le monde parle de moi, toutes les attentions sont tournées vers moi, mais il ne faut pas oublier que j’ai un frère qui roule très fort cette année. Frank marche bien depuis plusieurs années et ce que je peux affirmer à ce jour, c’est que nous arriverons sur le Tour avec deux leaders, lui et moi.
Vous êtes monté deux fois sur le podium du Tour de France, à la droite du vainqueur, quel est d’après vous le secret pour se hisser sur la plus haute marche ?
Il n’y a pas de secret. Il faut surtout ne pas connaître de malchance. Il n’y a pas de mystère en cyclisme : celui qui travaille beaucoup, qui se prépare bien, sera devant.
A 26 ans, vous ne pouvez plus postuler désormais pour le Maillot Blanc, que vous avez ramené à Paris en 2008, 2009 et 2010. Andy en Jaune, c’est donc pour cette année ?
C’est effectivement la seule solution qui s’offre à moi maintenant puisque le Maillot Blanc est fini. Je suis trop vieux, même si je me sens toujours jeune ! Bien sûr, le Maillot Jaune cette année sur les Champs-Elysées reste l’objectif.
Propos recueillis par Marion Gachies à Avignon le 26 mai 2011.