Andy, quel est votre sentiment après la découverte du tracé du Tour de France 2011 ?
Je suis heureux avec ce parcours. Il n’est pas trop dur au début mais il y aura des pièges néanmoins dans les premiers jours de course. S’il faudra patienter pour rejoindre la montagne, il faudra se méfier du vent en Vendée et bien négocier le contre-la-montre par équipes au deuxième jour de course. Après, ce sera plus à ma portée avec de nombreuses étapes de montagne, davantage d’arrivées en altitude. La dernière semaine sera redoutable et déterminante.
Est-ce un Tour idéal pour vous ?
Je pense qu’effectivement ça l’est. Je suis satisfait de ce tracé et je me présenterai au départ du Tour 2011 avec l’objectif de le gagner.
Aimez-vous le col du Galibier ?
Oui… tout du moins je pense que je l’aime. L’étape qui s’achèvera au sommet du Galibier sera l’étape-reine bien sûr, l’étape la plus importante. Le Galibier, c’est l’un des cols les plus mythiques du Tour de France avec le Tourmalet, où je me suis imposé en juillet. J’espère que j’aurai à nouveau l’occasion de m’y mettre en avant, un peu à la manière du duel que j’ai livré à Alberto Contador au Tourmalet.
Selon vous, où se jouera ce Tour de France ?
C’est difficile à dire. Je ne peux pas avancer si la course va se jouer dans les Pyrénées, dans les Alpes ou bien même avant. Il y aura un contre-la-montre par équipes au deuxième jour de course, et on a vu il y a quelques années des coureurs perdre toute chance de gagner le Tour à cause de cet exercice. Il faudra rester vigilant partout, c’est un fait, même si normalement le Tour devrait effectivement se jouer dans les Alpes, en troisième semaine.
Entre les Pyrénées et les Alpes, il y aura le Massif Central, c’est un terrain piégeur…
Oui, mais il faudra aussi rester sur ses gardes les premiers jours. Certes, ce ne sera pas un terrain montagneux mais le vent peut souffler fort. Je pense que ça pourra être un Tour très animé dès le départ. Il faudra avoir une bonne équipe autour de soi, demeurer attentif, et être à 100 % tous les jours. Ensuite, l’arrivée à Super-Besse est peut-être l’une des montagnes que je ne connais pas encore. J’ai entendu des choses à son égard mais je ne peux pas trop en dire car je ne connais pas cette arrivée. Je n’ai pas peur des surprises. Je vais être sur le Tour de France à 100 % tous les jours, concentré sur la course quoi qu’il arrive, donc je n’ai pas peur des étapes-pièges.
Avez-vous déjà planifié votre approche du Tour 2011 ?
J’ai déjà des idées en tête mais ce que j’ai réalisé les deux dernières années a marché donc je ne pense pas changer grand-chose à ma préparation. A priori je devrais suivre un programme similaire à celui de cette année, donc ne pas me présenter au départ du Giro.
Le changement, il viendra de votre arrivée dans une nouvelle formation bâtie autour de vous…
Je vais courir au sein d’une nouvelle formation, vous le savez tous, mais je ne peux rien vous dire sur le sujet. Il y a des responsables qui pourront vous éclairer s’ils souhaitent vous donner des indices sur cette nouvelle équipe, même sur son nom, mais ce n’est pas à moi de le faire.
Quelle équipe devra être constituée autour de vous pour vous mener à la gagne ?
Dans la perspective des premières étapes et notamment du contre-la-montre par équipes, il faudra bien sûr des garçons qui soient à l’aise dans les étapes de plaine pour bien me protéger. Nous aurons besoin d’une équipe forte sur le plat mais la dernière semaine nous aurons besoins de coureurs à l’aise en montagne parce que c’est ici que devrait tout spécialement se décider la course.
Comment vous répartirez-vous les rôles avec Frank ?
Frank et moi faisons partie des favoris pour le Tour de France, alors nous aimerions bien être sur le podium tous les deux, mais s’il n’y a qu’un seul des deux sur le podium à Paris, ce n’est pas grave, tant qu’il y en a un ! Cette année était ma meilleure saison, de loin. Je pense pouvoir faire mieux l’année prochaine… J’aime le parcours, il est difficile, parfait pour les grimpeurs.
Comment appréhendez-vous le cas Contador ?
C’est difficile à dire, je ne suis pas un expert en la matière. J’espère qu’il est innocent et je lui souhaite de pouvoir le prouver. J’aimerais qu’on puisse lui donner le temps de se défendre et de démontrer son innocence si tel est le cas. Ca ne servirait à rien de prendre une décision trop immédiate. J’espère qu’il sera au départ du Tour de France car je souhaite toujours concourir avec les meilleurs coureurs du monde, et il en fait partie.
Propos recueillis à Paris le 19 octobre 2010.