Andre, comment s’est déroulé votre sprint ?
Comme ça s’était déjà passé lundi, nous avons fait un très gros boulot. Nous avions décidé avec l’équipe d’attendre plus longtemps avant de mener la poursuite. Il fallait s’économiser. Dans les deniers kilomètres, Marcel Sieberg s’est mis devant et a fait tout le travail avec des relais très longs et appuyés. J’ai été lâché à 200 mètres. Ça a été un sprint assez long mais j’ai pu aller au bout sans trop de souci.
Où étiez-vous au moment de la chute ?
J’étais derrière le train de l’équipe au moment où elle s’est produite. J’étais tout devant, j’espère qu’il n’y a eu du dégât pour personne.
Etiez-vous alors conscient qu’il manquait des sprinteurs ?
Non, j’étais vraiment juste concentré sur la roue arrière de Greg Henderson, mon poisson-pilote. A ce moment il ne fallait pas se préoccuper de qui était là ou non. En suivant le plan défini au départ, nous avions une très grosse chance de gagner.
Une victoire sans Mark Cavendish, c’est moins grisant ?
Bien sûr, mais les chutes font partie de la course. Lundi j’ai montré que j’étais très compétitif face à lui. Il ne m’a pas battu pour grand-chose. J’espère qu’il n’a pas de bobos et qu’on va à nouveau pouvoir se retrouver très vite face à face pour disputer le sprint tous les deux.
Vous ne vous êtes pas mêlé au sprint intermédiaire, était-ce prémédité dans le but de vous préserver ?
Non, en fait j’ai participé au sprint intermédiaire dimanche, quand le final de l’étape ne me convenait pas à Seraing, mais c’était uniquement pour tester mes jambes. Depuis, je ne me mêle plus de ces sprints pour le classement par points, tout simplement parce que je n’ai pas l’ambition de lutter pour le maillot vert.
Après votre victoire manquée lundi à Tournai, aviez-vous la pression aujourd’hui ?
Je n’ai pas eu de pression. Je savais, au vu de ce qu’on avait fait, qu’on pouvait décrocher cette victoire. On la voulait vraiment. On se met toujours un peu de pression mais elle venait de moi-même, pas de l’extérieur.
En comparaison avec votre succès d’étape l’an passé à Carmaux, comment situez-vous ce succès sans Cavendish ?
C’était très différent. J’avais battu Mark Cavendish l’an dernier mais c’était surtout ma première victoire dans le Tour de France et elle m’avait procuré beaucoup d’émotion. Cette année l’émotion est très forte aussi. Je suis heureux d’être dans cette équipe, d’avoir un train pour m’emmener le sprint. Nous sommes neuf amis sur ce Tour et dans ce cadre-là c’est toute l’équipe qui gagne.
Propos recueillis à Rouen le 4 juillet 2012.