Amaël, comment s’annonce cette saison 2010 ?
Plutôt très bien. Cette année, j’ai trouvé tous mes repères sur la Côte d’Azur, où je réside maintenant. Pas mal de choses ont été un peu compliquées pour moi sur pas mal de domaines mais maintenant j’ai trouvé mes marques. J’ai passé un super bon hiver, j’ai très bien travaillé et j’ai parfait ma condition physique au Gabon. J’ai vraiment hâte de retrouver la compétition de manière régulière pour me prouver que je suis en très bonne condition et prêt à gagner une course dès le début de saison. C’est clairement un objectif : je veux lever les bras au mois de février.
Avez-vous dans l’idée d’oublier la saison 2009 ?
Non, je ne tiens pas à l’oublier. J’ai fait une saison très correcte. J’ai quand même été présent sur les étapes-clés de Paris-Nice, j’étais devant sur deux étapes de montagne du Tour de France et je ne suis pas passé trop loin d’une victoire d’étape. Et j’ai terminé la saison dans les vingt premiers de la Vuelta. C’est sûr qu’après ma 15ème place dans le Tour en 2008 ça devait être l’année de la confirmation. Je pense que sur le plan physique j’ai confirmé, même si médiatiquement ça s’est moins ressenti. Moi, ça m’a permis de prendre confiance en moi, de continuer à me prouver que je suis capable de briller sur de grandes courses. J’ai fait quelques erreurs, je le sais, et j’ai tiré tous les enseignements de cette année 2009 pour justement porter au plus haut les couleurs de l’équipe Cofidis en 2010.
Qu’avez-vous changé notamment cet hiver ?
Pas grand-chose, si ce n’est que l’an passé j’ai emménagé sur la Côte d’Azur en plein milieu de mon entraînement hivernal. Cette année, j’ai tout repris avec un entourage auquel je me suis familiarisé. J’ai été beaucoup plus pointu dans pas mal de domaines. Nous avons désormais un micronutritionniste, un posturologue, un podologue. J’ai adhéré au maximum à tout ce qui a été mis à notre disposition par l’équipe. A côté, j’ai continué à me perfectionner dans pas mal de domaines. Pour moi, la préparation de la saison est terminée. Je sais que je suis en forme, que je n’ai plus qu’à récupérer et que je serai prêt dès le Tour Méditerranéen pour essayer de gagner tout simplement.
En quoi les nouveaux moyens humains mis à votre disposition cet hiver peuvent-ils faire la différence ?
C’est du professionnalisme en plus, notamment la micronutrition, qui nous permet de gérer un peu mieux nos habitudes alimentaires. Nous avons réalisé des prises de sang pour savoir si nous étions carencés dans certains domaines. C’est quelque chose de primordial qui m’a permis d’expliquer certains symptômes qui m’arrivaient en course. Je pensais que c’était d’abord physique, ensuite j’ai mis ça sur le compte de l’entraînement, puis du mental, mais tout s’explique finalement par une simple prise de sang. Ca m’apporte énormément. Voilà déjà un mois que je travaille comme ça et j’en tire déjà les bienfaits. Mais ça reste un travail de longue haleine et j’ai pour habitude de dire que je prends mon corps pour une Formule 1 et que tous les rouages doivent être nickels pour être le plus performant possible. Le moindre grain de sable peut dérégler la machine et c’est ce qui s’est passé pour moi quelquefois l’année passée.
L’équipe a perdu sa licence ProTour, l’objectif est donc de prouver sur le vélo que Cofidis a le niveau. Ressentez-vous une pression supplémentaire ?
Pas forcément. L’an passé déjà, nous voulions briller sur les plus grandes courses. Après, le sport n’est pas une science exacte et c’est toujours aléatoire. Là, nous sommes plus focalisés pour marquer des points. Il y a quand même pas mal de coureurs dans l’équipe qui ont prouvé en être capables, et je pense aussi en faire partie. A certains moments, je pense que je serai capable d’apporter mon concours pour porter au plus haut les couleurs de l’équipe. Je pense que c’est un groupe qui disposait de pas mal de jeunes. Beaucoup d’entre eux sont là depuis plusieurs années maintenant. On se connaît tous par cœur, on connaît nos qualités, on est conscients de nos lacunes. C’est une équipe qui arrive vraiment à maturité. Nous allons être tous motivés pour séduire le groupe Cofidis et l’inviter à continuer son partenariat et surtout réintégrer l’élite car nous avons notre place dans les quinze meilleures équipes mondiales.
Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?
Ils vont dépendre des courses auxquelles nous serons conviés, étant donné que nous sommes dépendants des invitations. J’attends donc de voir le programme de course mais déjà être compétitif sur le Tour du Haut Var, Paris-Nice ou Tirreno-Adriatico. Dès que nous allons avoir l’opportunité d’aller sur les grandes courses, je veux répondre présent et j’ai travaillé cet hiver pour être présent, quelle que soit la course.
Quelles ont été vos sensations à votre rentrée sur la Tropicale Amissa Bongo ?
J’ai terminé deuxième d’une étape ! Ca m’a permis de prendre confiance, sans objectif précis. On arrivait à plusieurs au sprint et j’ai joué la gagne. Je me suis fait plaisir. Je pense que c’est un plus énorme pour commencer la saison. Je sais que je suis prêt physiquement et bien content d’avoir participé à la Tropicale autant humainement que sportivement, et je suis pressé d’en découdre sur les terres européennes. J’étais en forme l’année dernière mais j’ai fait des erreurs. J’en ai tiré des enseignements et je ne ferai pas les mêmes cette année. Je vais courir vraiment pour gagner.
Propos recueillis à Paris le 28 janvier 2010.