Alexis, comment avez-vous appris l’arrêt de l’équipe Sojasun ?
C’est l’équipe qui nous l’a annoncé. Nous avions été mis en garde au mois d’août, et on attendait des nouvelles. On s’était préparé à toute éventualité. On pouvait aussi bien repartir que s’arrêter. Dans mon esprit, je voulais repartir avec Sojasun. J’avais vraiment confiance pour que l’on retrouve un partenaire. C’est pour cette raison que c’était une grande déception d’apprendre cela au mois de septembre. D’un point de vue personnel, je dois énormément à l’équipe. Elle m’a fait confiance alors que je venais du VTT. En plus, j’ai vraiment passé une très bonne année. Il y avait une très bonne ambiance. Ils m’ont fait profiter de leur expérience pour que j’apprenne le plus vite possible. On m’a fait confiance étape par étape, jusqu’au Tour de France.
Étiez-vous déjà en contact avec d’autres équipes quand Stéphane Heulot a annoncé en août qu’il n’avait pas trouvé de repreneur ?
Comme je l’ai dit, dans mon esprit, j’étais convaincu que l’équipe allait repartir. Effectivement, il y a quelques contacts qui se sont créés, mais sans aller plus loin. De toute manière, j’étais, et je suis sous contrat jusqu’à fin 2014. Je ne pouvais moralement, et je ne souhaitais pas changer d’équipe avant de connaître l’avenir de Sojasun. Ce n’est qu’à la mi-septembre que l’on a pris le taureau par les cornes pour retrouver activement une équipe.
Le téléphone a dû chauffer chez vous ces derniers jours…
C’est vrai, mais ce n’est pas évident. Il y a trois grosses équipes qui s’arrêtent, Sojasun, Vacansoleil et Euskaltel. En plus de Saxo-Tinkoff qui réduit son effectif. Il y a donc énormément de coureurs sur le marché sans qu’il y ait création d’équipes, en plus des néo-pros qui arrivent. Les effectifs sont plus que réduits. Arrivé mi-septembre, début octobre, il y a vraiment peu de place. En plus, les budgets sont finalisés. Tout cela fait qu’il est très compliqué de retrouver une équipe.
Avez-vous quelque chose de concret aujourd’hui ?
À l’heure d’aujourd’hui, je n’ai rien signé. J’ai encore bon espoir et j’ai des pistes sérieuses. Mais rien n’est encore signé.
Quoi qu’il arrive, ce sera dans une équipe pro ?
Pour moi, c’est clair, après la saison que j’ai passée, le plaisir que j’ai retrouvé sur le vélo et l’envie que j’ai de persévérer et de découvrir le milieu de la route auquel j’ai vraiment pris goût, la route reste la priorité. Mais dans le cas où je ne retrouverais pas d’équipes, je n’ai pas exclu l’idée de reprendre une activité VTT. La priorité reste de trouver une équipe sur route.
Envisagez-vous une expérience à l’étranger ?
Que ce soit en France ou à l’étranger, la priorité est de trouver une belle équipe avec un programme de course conséquent et qui me soit adapté. En tout cas, je ne me vois pas revenir chez les amateurs ou même dans une équipe continentale. Après avoir couru le Tour de France, retourner à ce niveau aurait été beaucoup plus dur.
Cette première saison pro vous a-t-elle changé ?
C’est clair ! J’ai pris énormément de plaisir. Cela faisait un ou deux ans que je tournais en rond. Je perdais un peu le plaisir de faire du vélo. Ça se ressentait dans les résultats comme dans ma vie personnelle. Là, j’ai l’impression d’avoir retrouvé un second souffle. Quand on se sent bien quelque part, on a envie de continuer.
En dehors du fait de retrouver une équipe, quel est votre souhait pour la saison prochaine ?
Continuer à progresser sur route. Je pense avoir fait une bonne première saison, mais je sais que j’ai encore énormément de points à travailler, que j’ai encore beaucoup de lacunes dans certains domaines. J’aimerai concrétiser par un résultat sportif qui m’a manqué cette saison. J’ai réussi à faire des places dans les 10 ou 15 premiers, mais ce qui est significatif sur route, c’est la gagne. C’est dommage parce que j’ai une pointe de vitesse intéressante dans un petit groupe et je peux me débrouiller en montagne ou sur des courses vallonnées. Ce qu’il faudrait, c’est que je parvienne à concrétiser, mais c’est plus facile à dire qu’à faire.
Avez-vous complètement abandonné le VTT ?
Cette année, je n’ai couru qu’en Coupe du Monde et aux Championnats de France XC marathon. C’est un programme amoindri par rapport à ce que je projetais, mais le Tour de France a fait que j’ai dû hypothéquer certaines courses VTT en juillet et août. Mais à mon grand plaisir ! C’était un grand moment d’être sur le Tour. Paris-Nice aussi m’a empêché de participer à la première manche de Coupe de France à Saint-Raphaël. Donc j’ai fait quelques impasses, mais l’année prochaine j’espère continuer une activité VTT pour le plaisir et pour ce que cela peut apporter en termes de puissance et d’intensité. Ce sont des choses qui sont importantes dans les phases décisives sur route. Les travailler en VTT serait intéressant.
Les deux disciplines sont donc compatibles…
Le VTT peut me permettre de continuer à travailler mes points forts de grimpeur. La priorité reste la route, mais de bonnes performances physiques passent aussi par une activité VTT. Reste à déterminer le degré d’importance qu’il prendra. Mais tout cela est encore impossible à déterminer en ce moment.
Propos recueillis à Fréjus le 10 octobre.