Alexis, il y a un an, vous faisiez partie des candidats à une sélection olympique en VTT, cette année, vous avez fait le Tour de France, comment avez-vous abordé ce changement ?
Il y en a pas mal, même si on reste sur le vélo. Bien sûr, les efforts sont plus longs, mais l’intensité se retrouve en fin de course aussi en montagne. Sur le Tour, j’ai eu des hauts et des bas. J’ai fait une bonne dernière semaine, même si j’ai chuté et je sentais que ça tirait un peu sur les plaies.
Cette chute est survenue dans le col de Sarenne.
J’ai pris des risques pour rentrer sur le groupe de Froome dans la descente car je n’ai été distancé qu’à 1 kilomètre du sommet. C’est ce qu’il fallait faire. Techniquement, il n’y a rien d’extraordinaire. C’est simplement que la route était en très mauvais état avec beaucoup de gravier, beaucoup de bosses. Je suis reparti le lendemain un peu anxieux, en ayant peur que cela m’empêche de courir mon niveau.
Vous avez escaladé pour la première fois l’Alpe d’Huez et le Mont Ventoux. Quelle est la montée qui vous a le plus impressionnée ?
L’Alpe d’Huez reste pour moi le plus beau col de ce Tour de France. Ça reste une difficulté où il y a eu des passes d’armes mythiques et que j’ai suivi de très près en étant gamin. Il faut dire que je suis originaire d’une région voisine.
Sur la route comme sur le VTT, l’aspect matériel est très important. Lequel vous passionne le plus ?
Je ne suis pas très porté sur le matériel. Ce n’est pas quelque chose qui me passionne plus que cela. C’est vrai qu’esthétiquement le vélo de route est plus épuré, plus joli. Le VTT est quand même plus avancé et les évolutions techniques ont été plus nombreuses que sur le vélo de route. Chaque vélo a « son style ».
Pensiez-vous courir le Tour de France quand vous avez choisi de passer sur la route ?
Oui je suis venu sur la route pour espérer un jour faire le Tour. Le faire dès la première année, c’était inespéré, c’est sûr. C’est une grande satisfaction. Le Tour de France est à la hauteur des Jeux Olympiques. Ce sont les deux événements qui font le plus rêver dans le monde du vélo.
Un des coureurs du Tour vous a-t-il impressionné plus particulièrement ?
Certains m’ont impressionné physiquement bien sûr. Mais, j’ai trouvé Alberto Contador très humble malgré son palmarès. Il reste très abordable et j’ai trouvé cela très appréciable de sa part.
Comment gérez-vous le fait de passer d’un sport trop peu médiatisé à un événement de l’ampleur du Tour de France ?
C’est très bien pour le vélo cette médiatisation. Il faut vraiment que cela continue. C’est une bonne chose si l’on compare cela à d’autres sports comme le football par exemple. Le vélo montre qu’il a sa place dans le cœur des Français. C’est important. Le VTT pourrait aussi avoir sa place. Je pense que les problèmes sont plus techniques et concernent la retransmission. L’évolution technologique pourrait faire que l’on suive les courses de VTT aussi.
De nombreux vététistes sont performants sur la route. En tirez-vous une certaine fierté ?
Cela prouve surtout que le VTT n’est pas une sous-discipline de la route. Il y a un très haut niveau en VTT. Ce sont deux sports différents, mais cela prouve que ce ne sont pas pour autant deux sports antagonistes et que la transition peut très bien se faire.
Propos recueillis à Bourg d’Oisans, le 25 juillet 2013.