Alexis, votre rentrée 2017, qui devait intervenir au Tour de Valence, a été repoussée. Que vous est-il arrivé ?
J’ai été victime d’un accident de voiture en janvier, juste avant ma reprise. C’est forcément un peu frustrant, mais il faut savoir prendre du recul, relativiser les choses, et se projeter vers la suite de la saison. On va prendre chaque chose en son temps pour reprendre la compétition le moment venu. Les délais les plus optimistes placent ma reprise de l’entraînement dans deux à trois semaines. La compétition ne devrait ensuite plus tarder à reprendre. C’est sûr que cet accident de la circulation va un peu chambouler mon début de saison, mais rien n’est compromis par rapport à mes grands objectifs, notamment la Flèche Wallonne et le Tour de France.
Vous souffrez d’une fracture bénigne de la première vertèbre lombaire…
Ce n’est pas grave mais le sport est proscrit dans l’immédiat car le moindre traumatisme pourrait engendrer des séquelles à long terme, après ma carrière, et même à moyen terme dans les pelotons. Du repos complet est donc préconisé actuellement. Et même si l’envie de rouler est là et que la douleur ne me retient pas, j’ai pris conscience de la nécessité d’être bien rétabli avant de reprendre le vélo.
Vous êtes au repos complet au moment où la saison commence, comment vivez-vous cette période ?
Honnêtement c’est difficile pour le moment d’être inactif mais je n’ai pas envie de jouer avec ma santé. Toute activité m’est pour l’heure interdite. Je ne peux pas monter sur le home-trainer car je ne dois pas avoir le dos courbé. Et la marche, que j’ai essayée, est encore un peu douloureuse. Rien ne sert de vouloir aller trop vite si c’est pour compromettre ma convalescence. Heureusement, naturellement, je suis un coureur qui ne prend pas de poids, ce qui ne m’empêche pas de rester vigilant là-dessus actuellement. Dès que les douleurs seront moins importantes, je reprendrai par la natation, la marche et le home-trainer.
Quels enseignements avez-vous tiré d’une saison 2016 parfois compliquée ?
Ça a été compliqué à cause de plusieurs chutes qui m’ont arrêté pas mal de fois, mais à chaque fois j’ai eu la volonté de revenir très vite. Et on a vu que malgré les coups d’arrêt je suis toujours parvenu à revenir en forme très rapidement. Je sais aujourd’hui qu’il ne faut pas paniquer face à ces situations. J’ai conscience qu’il y a des coups d’arrêt mais que la saison est longue et que je suis loin d’avoir hypotéqué mes chances sur un accident comme en janvier.
Où devriez-vous reprendre ?
Après le Tour de Valence, je devais disputer le Tour du Haut Var les 18 et 19 février. Ça semble un peu compromis mais j’ai encore l’espoir d’être au départ. Pas avec de grandes ambitions, on ne va pas se mentir, mais dans une perspective de reprise et d’accumulation des kilomètres.
Vous étiez prévu à Paris-Nice. Vos plans sont-ils compromis ?
C’est un peu frustrant mais rien ne dit encore que je ne serai pas au départ de Paris-Nice le 5 mars. Je pensais pouvoir avoir des ambitions sur une course comme Paris-Nice, notamment avec l’arrivée au mur de Fayence, où j’étais passé très près de la victoire il y a trois ans avant une chute à 200 mètres de l’arrivée. Je ne suis pas du genre à regarder les vidéos des courses mais j’ai revisionné cette arrivée. J’avais envie de bien mémoriser le final et de le connaître sur le bout des doigts pour avoir les bons réflexes le jour J.
Vous évoquiez la Flèche Wallonne parmi vos objectifs. Vous aviez fini 6ème en 2015 au Mur de Huy. Est-ce la victoire que vous viserez le 19 avril ?
J’ai de grosses ambitions sur la Flèche Wallonne, mais de là à dire que je m’y présenterai pour gagner, on verra le jour venu. Maintenant, quand je prends le départ d’une course qui me convient, je ne suis pas là pour faire 5ème ou 10ème. Le but, forcément, ce sera d’essayer de gagner. D’autres coureurs en seront également capables, comme Alejandro Valverde et Julian Alaphilippe, mais je pense avoir suffisamment de qualités pour m’exprimer moi aussi sur ce terrain. Je tâcherai de courir au plus juste pour ne rien avoir à regretter.
Et sur le Tour ?
J’y vois d’autres opportunités, pas dans le même registre, mais avec des échappées au long cours. Il y aura vraiment de belles choses à faire en marge du classement général pour lequel nous nous battrons légitimement avec Romain Bardet. Collectivement comme individuellement, un beau Tour de France se prépare.
Restez-vous concentré sur le même créneau, grimpeur-puncheur, ou envisagez-vous d’explorer de nouveaux terrains ?
Mes qualités naturelles sont là, effectivement, et c’est donc là, sur des arrivées pentues, que je m’exprime le mieux. J’aime bien m’exprimer en montagne et c’est ce qui m’attire le plus. Pour l’instant, je suis encore limité sur des cols un peu longs. Ce sont des choses sur lesquelles je dois travailler cette année. Dès lors j’ai à cœur d’entretenir mes qualités tout en continuant à les travailler pour progresser et me hisser au meilleur niveau.