Alexis, vous remportez la Classic Loire-Atlantique pour la deuxième année consécutive au terme d’une course où vous vous êtes montré omniprésent. Notamment dans le dernier tour où vous attaquez à trois reprises.
L’année dernière je n’avais pas eu besoin d’autant d’attaques pour sortir. Cette année, j’étais un peu plus surveillé. J’ai refermé l’éventail juste avant le dernier kilomètre. Marco Marcato et Anthony Delaplace ont laissé dix mètres. Quand je suis bien, il ne faut pas me laisser autant de distance, c’est ma force. J’ai réussi à résister à leur retour jusqu’à la ligne.

Comme l’an dernier, vous êtes parti dès le premier tour. N’avez-vous pas craint que le peloton ait tiré les enseignements de l’année précédente ?
On a fait un départ assez musclé pendant quarante bornes. L’année dernière, c’était un peu pareil. On avait formé un gros groupe et l’écart avec le peloton fluctuait beaucoup. Je ne me suis pas trop inquiété. J’ai bien fait, car il s’est passé la même chose que l’an dernier. Le peloton revenait et l’échappée reprenait de l’avance. Je n’ai pas paniqué.

Pourtant, dans l’échappée, tout le monde semblait mesurer ses efforts…
J’avais le même ressenti. Personne n’osait trop en mettre. C’était un petit souci, mais quand il a fallu faire l’effort pour reprendre du temps au peloton, tout le monde participait correctement.

Dès lors, comment avez-vous appréhendé le final ?
Je savais que les deux derniers tours allaient être musclés. Comme tout le monde en gardait sous la pédale, je savais que ça allait faire mal. J’ai décidé de durcir dans une bosse à deux tours de l’arrivée. Après, c’est au mental. Il faut savoir se montrer malin. Je place trois attaques dans le final, dont la même que l’an dernier au même endroit. J’y ai cru, mais ils sont vite revenus.

Quels sont les éléments que vous appréciez sur ce circuit ?
Il n’y a jamais de pause. Il faut tout le temps être à fond. C’est ce que j’aime. Il n’y a pas le temps de se reposer.

Cette victoire est-elle émotionnellement plus forte que l’an dernier ?
Non, mais cette victoire était importante pour moi. L’année dernière, ma première victoire m’a montré que j’étais capable de gagner. Elle m’a mis en confiance, même si c’était une grande surprise. Depuis le début de la saison, j’ai fait pas mal de Tops 10, mais je n’avais jamais fait de podium jusqu’à aujourd’hui. C’est la récompense de tout le travail que nous avons fait ces deux dernières semaines. Pour moi et pour l’équipe car il y a quinze jours, sur les Trois Jours de Flandre-Occidentale, nous avions bien marché, mais nous n’avons pas eu de Top 3. Cela me rassure sur ma condition et sur mon début de saison. J’ai connu des moments assez difficiles. J’ai disputé le Tour Down Under et même si j’ai aimé, je n’étais pas en bonne condition. Ça commence à revenir, ça fait plaisir.

Par quels moments de doute êtes-vous passé en Australie ?
Je n’étais pas au niveau et je ne prenais pas de plaisir sur le vélo. Ça m’a fait un peu mal et ça m’a donné un bon coup de bâton. Je pensais y être en à peu près bonne forme parce que j’avais fait de la piste pendant l’hiver. Quand j’ai vu que je n’étais pas dans le truc, ça m’a fait mal. Il faut alors se remettre dedans, s’entraîner à fond parce que l’on n’est pas au niveau. Cela veut dire qu’il y a un problème quelque part et qu’il faut le régler. C’est ce que nous avons fait avec mon entraîneur.

Après Cholet-Pays de Loire demain vous allez poursuivre votre apprentissage en prenant la direction de la Belgique.
Oui, je vais courir A Travers la Flandre mercredi. Ensuite, dès le GP E3, je disputerai les classiques jusqu’à Paris-Roubaix. Ça va être autre chose. Ce sont des courses à voir. Il faut les faire un maximum de fois pour pouvoir y être performant. Paris-Roubaix est une course que j’ai envie de faire. C’est surtout une course qu’il faut disputer au moins une fois dans sa carrière, même si ça ne convient pas à son profil.

Propos recueillis à La Haye-Fouassière le 21 mars 2015.