Alexandre, on vous a vu signer de belles perfs à votre rentrée au Tour Méditerranéen, c’est plutôt bon signe ?
Oui, c’est vrai que c’est une bonne reprise, c’est rassurant. J’ai fait une bonne reprise et j’avais envie de me tester sur ma première course au Tour Méditerranéen. J’ai travaillé pour mes coéquipiers sur les deux premières étapes avant de jouer ma carte sur la troisième étape. Ca ne s’est pas trop mal passé, en dépit d’une petite faute dans le sprint qui m’a empêché de jouer la gagne. Mais j’allais vraiment vite donc la forme est là, et j’ai assuré deux belles étapes ensuite.
Avez-vous travaillé des domaines spécifiques cet hiver ?
J’ai surtout repris les entraînements en salle de musculation, ce que j’avais arrêté l’année passée. Ca m’a permis de gagner en explosivité. C’est une continuité. Depuis que je suis professionnel, j’essaie de progresser cette qualité. A chaque fois je me renforce un peu plus. Cet hiver, on a fait un très beau stage avec l’équipe à Gérone. On a beaucoup roulé, c’est donc un tout.
L’équipe met-elle des coureurs à votre service pour vous placer dans les sprints ?
On essaie. C’est en fait ce qu’on essaie de mettre en place. Au Tour Med, c’était une première. On m’a filé un petit coup de main mais seulement jusqu’à 4 kilomètres de l’arrivée. Maintenant, il me manque des coureurs plus aguerris pour venir frotter vraiment dans un final. Je pense à Jack Bauer, qui cherche encore un peu ses marques et pourrait être le coureur qui viendrait me lancer dans un final. On essaiera de mettre cela en place au fil de la saison, là c’est encore un peu tôt.
C’est votre seconde saison au sein de cette équipe Endura Racing, comment jugez-vous l’ambiance ?
Il règne une très bonne ambiance. Cette année, l’effectif est très cosmopolite. Il y a plein de cultures différentes, de coureurs venant d’univers différents. L’ambiance est donc très bonne. Les conditions de travail sont superbes aussi car on met tout à notre disposition pour continuer à progresser et évoluer au mieux.
L’équipe a recruté six nouveaux coureurs cet hiver, cela n’a-t-il pas nui à la stabilité du groupe ?
Non, au contraire, car ce sont des recrues de qualité et des coureurs qu’il nous fallait. Ils viennent renforcer l’équipe dans notre projet d’évoluer et de continuer à grandir. Des coureurs comme Iker Camaño ou René Mandri ont une riche expérience professionnelle. Maarten De Jonge et Alexander Wetterhall ont eux aussi connu les rangs stagiaires dans de belles équipes. Ces recrues ne peuvent que faire progresser l’équipe, ce n’est que du bonus.
Comment apportez-vous votre expérience aux plus jeunes ?
Déjà par la connaissance du terrain sur des courses qu’on a déjà courues. On peut expliquer les endroits dangereux, comment ça va se passer. On influe aussi sur les tactiques de course, les endroits où il ne faut pas s’enflammer ou ceux où il faut vraiment envoyer. Avec l’interdiction des oreillettes, pour laquelle est favorable la grande majorité de l’équipe, avoir des capitaines de route redevient important. On amène notre savoir.
Si l’on comprend bien, vous faites partie des opposants aux oreillettes…
Je serais plutôt contre en effet. Moi qui suis un coureur agressif et attaquant, je préfère laisser cours à l’instinct du coureur.
Leur absence change-t-elle vraiment la donne en ce début de saison ?
On voit qu’il y a des échappées qui vont au bout, comme celle de Jérémy Roy à La Marseillaise ou celle de Thomas Voeckler au Tour Med. L’ardoisier nous communiquait des écarts moins réguliers qu’avec les oreillettes. En plus, souvent les directeurs sportifs parlent entre eux pour collaborer. Là, ça met plus de temps à se mettre en place et ça permet aux échappés d’aller au bout. Moi qui suis plutôt un attaquant, je préfère cela que d’être réglé par les voitures et ce qui se passe dans les radios.
Quelles courses avez-vous pointées cette saison ?
J’ai coché le Tro Bro Leon, mi-avril, qui est ma course fétiche et mon objectif. Ensuite il y a aussi le Tour de Normandie et les Trois Jours des Flandres Occidentales, qui arrivent bientôt et qui sont des courses qui me correspondent bien. C’est pourquoi il faut que je sois en forme très vite.
Espérez-vous un jour courir à nouveau en France ?
Pour l’instant, je me sens bien à l’étranger, cette expérience me plaît, mais j’aimerais bien revenir en France en fin de carrière. D’abord parce qu’on est un peu plus reconnu du public français quand on court dans une équipe française. Mais pour l’heure ce n’est pas une priorité.
Qu’est-ce que vous a apporté votre expatriation ?
Beaucoup de notoriété à l’étranger, surtout en Angleterre, et puis beaucoup de rencontres, apprendre à courir et s’entraîner différemment. Ca m’a apporté un plus au niveau culturel. Il y a énormément de bonus. Le seul point négatif c’est que je cours un peu moins en France et que je suis moins reconnu en France que je ne l’étais chez Cofidis. Mais je me sens dans la mouvance de l’internationalisation du vélo.