Alessandro, si on intègre Julien Absalon, quand pensez-vous que l’équipe BMC Racing Team pourra aligner neuf champions du monde au départ d’un Grand Tour ?
Je pense que ce sera difficile mais pas impossible, compte tenu du potentiel économique de BMC ! Nous sommes déjà quatre champions du monde avec Thor Hushovd, Cadel Evans, Philippe Gilbert et moi-même.
En France, on parle souvent de la malédiction arc-en-ciel l’année qui suit un sacre mondial, quel conseil pourriez-vous donner à Philippe Gilbert ?
C’est vrai, cette malédiction existe ! J’ai pu le vérifier en 2010. Je peux dire que c’est un maillot qui implique de grandes responsabilités et de nombreux engagements extra cyclistes. Il incombera à Phil de se concentrer sur les courses.
Vous avez commencé votre carrière pro à un moment où le cyclisme se déroulait en Europe pour la majeure partie, comment vous situez-vous avec une saison qui démarre en Australie et finit en Chine ?
Je crois que c’est important pour le développement du cyclisme dans le monde, même si ça suppose beaucoup de sacrifices de notre part avec les voyages longue durée et les décalages horaires.
La question se pose aussi avec les nouveaux médias. A vos débuts il y avait peu d’Internet, pas de réseaux sociaux. En quoi ont-ils changé le métier de coureur ?
C’est sûr que ce n’est plus le vélo que j’ai connu il y a quelques années, mais tout cela sert le cyclisme, ça le rend meilleur et le permet de rester plus au contact des gens. Je me suis adapté !
On vous a vu sur les podiums du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix cette saison, or on ne retient que les premières places, comment jugez-vous votre saison ?
J’ai réalisé une belle saison, avec beaucoup de places sur les courses importantes. J’ai manqué une victoire importante sur une classique mais je sais que ce n’est pas facile. A chaque fois, j’ai trouvé quelqu’un plus rapide que moi.
En quoi allez-vous changer votre intersaison ?
Je ne changerai rien. Je suis heureux des résultats que j’ai obtenus comme de mon équipe.
En matière de nouvelles technologies, êtes-vous plutôt SRM/Powertap ou roulez-vous au feeling ?
Au début je n’étais pas très favorable à ces nouvelles technologies mais j’ai dû m’y résoudre. Ce sont des instruments très utiles pour l’entraînement et l’on voit que les performances athlétiques sont vraiment accrues grâce à ces outils.
On annonce Taylor Phinney comme le grand coureur de classiques de demain, qu’en pensez-vous ?
Taylor Phinney est un grand coureur, ce sera un grand champion charismatique et il gagnera plus d’un Paris-Roubaix ! Je pense néanmoins qu’il lui sera plus difficile de gagner un Tour des Flandres mais ce n’est pas impossible non plus.
On annonce aussi Tejay Van Garderen comme un futur vainqueur de Grand Tour, pensez-vous qu’il puisse gagner le Tour avant que Cadel Evans ne le regagne ?
Tejay a prouvé qu’il avait beaucoup de talent cette année sur le Tour, et il doit encore pouvoir beaucoup progresser aux côtés d’un maestro comme Cadel, qui pourra apporter quelque chose de plus quant à l’avenir de TJ.
Sur quels points doit-il progresser ?
Je ne le connais pas très bien parce que je n’ai couru qu’une seule fois avec lui cette saison, au contre-la-montre par équipes du Championnat du Monde. J’espère davantage le côtoyer l’année prochaine et pouvoir travailler pour lui sur le Tour de France 2013.
A propos, votre programme 2013 est-il déjà défini ?
Je ne connais pas encore mon programme, non. Je crois qu’il sera relativement similaire à celui de cette année quant aux classiques de printemps. Ensuite j’espère participer au Tour, bien que ce ne sera pas facile étant donné la concurrence qui existe chez BMC.
Vous coopérez avec Fizik pour la gamme chaussures, votre avenir est-il un sujet d’actualité ?
Fizik est une belle marque, je les connais depuis pas mal d’années pour avoir utilisé leurs selles, et depuis deux ans, leurs chaussures. Je les trouve parfaites, et j’espère coopérer avec eux le plus longtemps possible.
Combien d’années vous donnez-vous encore dans le peloton ?
J’espère courir aussi longtemps que possible, parce que j’aime ce sport. D’ailleurs dans le futur j’espère pouvoir rester dans cette atmosphère, bien que je ne sais pas encore quel y sera mon avenir.
Propos recueillis le 29 octobre 2012.