Alain, comment jugez-vous votre équipe sur ce Tour ?
On gagne une étape, on remporte le classement par équipes, ça veut dire qu’on a fait un beau Tour. A côté de ça, je pense que la malchance de Lance au début du Tour, et surtout dans l’étape de Morzine, avec la chute à 5 kilomètres du pied de la Ramaz, a mis pas mal d’ambitions par terre. Ca a pas mal condamné d’objectifs. Je pense qu’on a bien redressé la tête.
Pensez-vous que c’est après cette étape que Lance a craqué psychologiquement ?
Lance n’a pas craqué. Il a craqué physiquement parce qu’il a été bien amoché après ses chutes. Et puis, on a vu sur ce Tour du fair-play, on a vu que tout le monde a attendu tout le monde, mais quand Lance est tombé, personne ne l’a attendu. Et les Astana se sont bien chargés de rouler, même après la Ramaz. Ensuite, il y’a eu cette deuxième chute, il a baissé les bras. Il n’a pas craqué dans la tête, c’est comme Evans, avec un coude cassé, ce n’est pas une défaillance, il n’y a rien à dire, c’est difficile de faire du vélo. Pour le reste, il a fait ce qu’il devait faire.
Vous restez malgré tout satisfait de ce Tour ?
On est satisfait, le sponsor est très content. Pour les Américains, gagner le classement par équipes, c’est très important. On s’est battu pour ça, d’ailleurs ça nous a coûté beaucoup d’énergie.
A titre personnel, vous ne menez cette fois pas un coureur vers la victoire finale…
Ce n’est pas la première fois que ça arrive. J’ai fait beaucoup de Tours avec la Française des Jeux. J’ai gagné le Tour de France avec Alberto Contador l’an dernier, et j’ai plusieurs places de deuxième, troisième et quatrième, mais à la fin c’est le coureur qui gagne, ce n’est pas nous.
Vous avez parlé de Contador, l’ambiance était-elle meilleure au sein de l’équipe RadioShack par rapport à l’an passé ?
L’ambiance était très bonne cette année. L’an dernier, elle était bonne aussi, mais ça a été exagéré par les médias. La tension n’était pas si importante. J’ai toujours dit que le problème était un problème de communication. Alberto ne parlait pas anglais, Lance ne parle que l’anglais ou le texan.
Lance Armstrong ne sera, a priori, plus dans le peloton l’an prochain. Quel sera votre leader sur les courses ?
On étudie, on va voir par la suite. Rien n’est décidé.
Propos recueillis à Paris par Quentin Vinet le 25 juillet 2010.