Demain, le peloton professionnel constitué des différentes sélections nationales s’élancera pour 261 kilomètres de course, avec comme but ultime le titre tant convoité de champion du Monde. Laurent Jalabert, le sélectionneur français, a dû choisir neuf coureurs parmi les coureurs français. Plus ou moins connus, ils ont tous le même objectif : que le maillot arc-en-ciel soit ramené en France. Voilà chose qui ne s’est pas produite depuis la victoire de Laurent Brochard en 1997, en Espagne. Le dernier français à être monté sur le podium des championnats du Monde en catégorie élite est Anthony Geslin, troisième en 2005, à Madrid, derrière Tom Boonen et Alejandro Valverde. Demain, nos neufs sélectionnés nationaux tenteront de changer la donne sur le circuit de Valkenburg. Présentation succinte de nos représentants tricolores.
Maxime Bouet. La sélection du coureur de 25 ans est peut-être une surprise pour certains, et beaucoup moins pour d’autres. Car le jeune français ne s’est imposé au terme d’aucune épreuve cette saison. Mais Maxime Bouet, membre de la formation Ag2r La Mondiale, a brillé sur le Tour d’Espagne. Souvent en tête dans les échappées, 7ème de l’étape la plus dure de l’épreuve entre La Faisanera Golf-Bola del Mundo, il termine 20ème et premier français du classement général. Passé pro en 2007 au sein de la formation Agritubel, le jeune français n’avait pas confirmé tous les espoirs qui avaient été placés en lui. Vainqueur des Boucles de l’Aulne en 2009, 1er de la 4ème étape du Tour de l’Ain en 2010, entre autre, Maxime Bouet a peiné à s’affirmer au sein du peloton professionnel. Mais sa performance lors de ce dernier Tour d’Espagne a prouvé que le jeune coureur avait pris ses marques et qu’il apprenait rapidement. S’il ne brille pas sur ces championnats du Monde, il est probable que, lors de la saison 2013, cet originaire de Belley, dans le Rhône-Alpes, montrera enfin de quoi il est capable.
Sylvain Chavanel. Inutile de présenter le personnage. Bien connu du public français, Sylvain Chavanel, 33 ans, porte derrière lui un long palmarès qui en dit long sur le talent incontestable du coureur. Champion de France en ligne en 2011, et quatre fois titré en contre-la-montre, le Poitevin n’en est pas à sa première sélection nationale pour les championnats du Monde. C’est d’ailleurs en grande partie autour de son expérience que s’est constituée cette équipe de neuf coureurs. Membre de la formation belge Omega Pharma-Quick Step, Chavanel s’est déjà illustré cette semaine à Valkenburg, en remportant le contre-la-montre par équipes avec ses cinq coéquipiers. Sa performance lors du contre-la-montre individuel, mercredi, a toutefois déçu ceux qui voyaient en lui un espoir de podium, puisqu’il s’est classé 15ème de l’épreuve. Sa maîtrise du parcours pourrait bien lui être favorable.
Jérôme Coppel. Du haut de ses 26 ans, Jérôme Coppel est un coureur discret. Disponible, presque timide, il dispose auprès du public d’un fort capital sympathie. Mais quand il grimpe sur son vélo, c’est la détermination qui anime le coureur de Saur-Sojasun. Passé professionnel en 2008 à la Française des Jeux, Coppel s’est depuis constitué un palmarès qui en dit long : victorieux à la Route Adélie en 2009, il remporte le classement général du Rhône Alpes Isère Tour et du Tour du Gévaudan Languedoc-Roussillon en 2010. Cette saison, il s’est adjugé l’Etoile de Bessèges, et le Tour du Doubs, où il s’était également imposé en 2010. Cette victoire en costaud est sans aucun doute ce qui a fait pencher la balance en sa faveur pour la sélection nationale. D’autant qu’en plus d’être un véritable puncheur, serein et lucide, il s’avère également être un excellent coéquipier.
Mickäel Delage. Il est rare, en cette saison 2012, de voir Mickaël Delage sans son coéquipier à la FDJ-BigMat, Arnaud Démare. Car Mickaël Delage est rapidement devenu le poisson-pilote du jeune prodige français du sprint. Mais Démare n’est pas aux Pays-Bas cette semaine. A 27 ans, Delage va retrouver plusieurs de ses coéquipiers au sein de la sélection tricolore, ainsi que Jérôme Coppel, aux côté de qui il a roulé en 2008. C’est d’ailleurs un rôle de coéquipier que devrait essentiellement remplir le français originaire d’Aquitaine auprès de ses compatriotes. Très bon rouleur, il exécute parfaitement son rôle, qu’il faille mener le peloton ou bien se glisser dans une échappée, et est toujours prêt à se sacrifier pour son leader. Nul doute qu’il sera précieux pour Chavanel et Voeckler.
Tony Gallopin. Originaire de Dourdan, en Ile-de-France, et à seulement 24 ans, Tony Gallopin s’est imposé comme un des grands espoirs du peloton français. Lui qui court auprès de son oncle Alain Gallopin au sein de la formation RadioSchack-Nissan a remporté au cours de sa carrière professionnelle, débutée en 2008, des courses telles que la Flèche Emeraude ou une étape du Tour du Limousin en 2011. Le jeune coureur, qui aura sans doute également un rôle de coéquipier au sein de cette formation nationale à Valkenburg, a encore les plus belles et les plus prometteuses années de sa carrière devant lui.
Vincent Jérôme. Demandé par Thomas Voeckler, son coéquipier au sein de la formation Europcar, Vincent Jérôme fête sa première sélection en équipe nationale. A 27 ans, le Mayennais originaire de Château-Gontier sera également présent à Valkenburg afin de travailler pour les leaders de la sélection française, et notamment pour Voeckler. Jérôme, passé professionnel en 2005, s’était entre autre illustré en 2011 lors de sa victoire sur le Tro Bro Léon. Comme Coppel, il est un de ces coureurs discrets du peloton qui s’est fait, malgré lui, un nom l’année passé en étant la première lanterne rouge du Tour de France. Ayant chuté dans la première étape pour sa première Grande Boucle, Jérôme s’était battu une semaine durant avant de retrouver une bonne forme et de jouer son rôle auprès de Thomas Voeckler, alors Maillot Jaune.
Jérémy Roy. C’est le petit dernier de l’équipe. Roy, le coureur de la FDJ-BigMat, n’était à l’origine que remplaçant. Mais la chute de Jérémie Galland sur la cinquième étape du Tour de Grande-Bretagne a obligé le coureur de Saur-Sojasun à déclarer forfait pour les Mondiaux. C’est donc Jérémy Roy qui le remplace au pied levé. Comme Chavanel, il a également participé au contre-la-montre individuel, terminant l’épreuve à la 18ème place. Une très bonne performance pour ce coureur de 29 ans, vainqueur cette année d’une étape sur le Tour du Limousin. Connu pour sa combativité sur le Tour de France 2011, le vainqueur du Tro Bro Léon 2010 est un puncheur qui sait jouer la stratégie. Une intelligence de course peut-être liée à ses études d’ingénieurs qu’il a souhaité mener à terme parallèlement à ses entraînements sur le vélo.
Arthur Vichot. C’est le troisième homme de la formation de Marc Madiot, la FDJ-BigMat. Arthur Vichot est également le benjamin de la sélection française. A 23 ans seulement, le coureur originaire de Montbéliard, passé professionnel en 2010, a déjà quelques belles épreuves accrochées à sa selle. Vainqueur des Boucles du Sud-Ardèche et du Tour du Doubs en 2011, et victorieux sur la 5ème étape du Critérium du Dauphiné cette année, Vichot est un coureur complet dont le talent déjà important promet de s’épanouir dans les années à venir.
Thomas Voeckler. Le coureur du Team Europcar n’est plus à présenter. Comme Sylvain Chavanel, il sera le co-leader de cette équipe. Son expérience sur l’épreuve (il a participé à quatre championnats du Monde) sera essentielle. Le Maillot à Pois du Tour 2012, porteur du maillot jaune pendant 10 jours en 2004 et 2011, est pour certains observateurs à placer parmi les favoris pour une course qui n’est promise à personne, et où un puncheur tel que Voeckler pourrait bien s’illustrer. Comme à Plouay, où il s’est imposé en 2007, une attaque bien placée dans les derniers kilomètres pourrait faire la différence. Le style Voeckler pourrait faire merveille sur une course qui est devenu l’objectif de fin de saison du chouchou des Français.