Thor Hushovd (Norvège), 1er :
« Je n’arrive pas à croire que je suis le nouveau champion du monde. C’est un rêve, je vais vraiment savourer chaque moment sur le vélo avec ce maillot ! Au bout du compte ce Championnat du Monde s’est déroulé selon un scénario parfait. Pendant un moment, bien sûr, j’ai pensé que mes chances étaient finies quand un groupe de trente-deux coureurs est sorti. Je n’avais que deux équipiers et Edvald Boasson-Hagen était échappé. Je n’avais donc qu’à suivre et à laisser l’Espagne puis la Russie rouler à leur poursuite. Je me répétais sans cesse : ‘ne fais pas d’erreur, pas de bêtises’. Gagner un Championnat du Monde, c’est le plus beau des triomphes avec Paris-Roubaix. L’Enfer du Nord est d’ailleurs une course qui me tient à cœur, et avec le maillot de champion du monde qui va me donner le moral chaque jour cet hiver, ce sera mon objectif. »
Matti Breschel (Danemark), 2ème :
« Je suis très déçu d’avoir fini si près de la victoire et de ne pas avoir encore été capable de gagner. J’avais déjà fini sur le podium à Varèse en 2008, j’avais fini 7ème à Mendrisio l’année dernière, et maintenant j’obtiens la médaille d’argent. J’ai été superbement bien placé en vue du sprint par Anders Lund et Chris-Anker Sörensen. Quand c’est parti, j’ai donné tout ce que j’avais mais Thor Hushovd était simplement plus fort que moi. Maintenant je donne rendez-vous pour une revanche sur mes terres à Copenhague l’année prochaine. »
Allan Davis (Australie), 3ème :
« Ce sont des moments spéciaux que je n’oublierai jamais. J’en parlerai encore à mes petits-enfants ! Courir ici en Australie est quelque chose que je n’oublierai jamais. Nous avions différentes options aujourd’hui, ce qui est un avantage car nous n’avions pas à nous concentrer sur un seul scénario. Quand il y a eu la cassure, nous avons mis Evans, O’Grady et Gerrans devant. Cadel a très bien couru, il a vraiment bien défendu son maillot de champion du monde mais à l’arrivée on en finit au sprint et Thor Hushovd était le plus fort, si bien que sa victoire ne souffre d’aucune contestation. Nous avions beaucoup de pression ici mais je n’ai jamais cédé à la panique et j’ai joué ma carte dans le sprint quand il a fallu le faire. Mais c’était une atmosphère tellement spéciale que de courir chez soi. »
Filippo Pozzato (Italie), 4ème :
« Nous avons très bien couru jusque dans le dernier tour. Ensuite j’ai été victime de crampes et je n’ai pas réussi à répondre à l’attaque finale de Philippe Gilbert, même si j’ai essayé au moins trois fois. A la fin ça a été un sprint en puissance, le genre de sprint qui me plaît. Mais aujourd’hui Thor Hushovd avait de grandes jambes. C’est ce qu’il m’a manqué à moi dans le final. Je suis entré dans le dernier virage trop en arrière. J’ai remonté quelques positions et finalement je manque la médaille pour très peu. Si j’avais gagné, on aurait pu dire que nous avions mené une course parfaite. Mais c’est ça le cyclisme. Paolo Bettini a réussi à recréer une grande équipe d’Italie, il nous a fait revivre l’atmosphère de Franco Ballerini. J’ai des regrets envers eux mais nous avons donné le maximum. »
Oscar Freire (Espagne), 6ème :
« Le peloton s’est cassé plusieurs fois et j’ai toujours été devant. Sauf une seule fois, quand le groupe des trente-deux est parti ! C’était vraiment rageant. Le coup est parti au seul moment de la course où je me suis relaxé, et je suis resté dans le peloton… C’a été une erreur de ma part, mais aussi un manque de chance. L’équipe d’Espagne a roulé fort pour regrouper tout le monde, et grâce à elle nous y sommes parvenus. Les trois premiers du Mondial doivent d’ailleurs aussi remercier mes coéquipiers car ils étaient eux aussi piégés dans le peloton et ils ont bénéficié de notre travail, mais c’est logique. Dans les deux derniers tours, il m’a manqué des forces parce que j’en avais laissées au départ. Ca me laisse rageur d’avoir eu une occasion de l’emporter et d’avoir échoué au dernier moment. »
Romain Feillu (France), 10ème :
« Notre avantage, c’est que nous n’avons pas eu à supporter le poids de la course mais à rester opportunistes. Les purs sprinteurs comme Mark Cavendish, Tyler Farrar et Andre Greipel n’étaient plus dans le groupe de tête dans le final. Moi j’y étais mais je me suis senti encore un peu juste, j’ai d’ailleurs fini avec des crampes. J’ai vraiment dû m’employer dans le dernier tour car c’était un final pour les puncheurs, et dans ce domaine je suis encore un peu juste. J’ai géré mes efforts pour rester dans le groupe de tête. Dans le sprint, j’avais choisi de prendre la roue de Thor Hushovd, j’ai commencé mon sprint derrière lui mais je ne suis malheureusement pas parvenu à garder sa roue. »
Philippe Gilbert (Belgique), 18ème :
« L’équipe nationale a fait du super boulot et je tiens à la remercier. J’ai roulé avec la gagne en tête mais ça n’a pas voulu marcher, bien que j’aie tout donné. Les Belges ont fait la course. Il nous a fallu rouler au début car personne ne semblait vouloir rouler après les échappés, qui avaient plus de vingt minutes d’avance et qui pouvaient nous prendre un tour. Dommage que les autres nations ne nous aient pas soutenus à ce moment. Ensuite j’ai attaqué dans l’avant-dernière difficulté car dans la dernière il y avait trop de vent. Et puis sur la fin j’étais trop court. J’ai été repris à 3 kilomètres de l’arrivée et je n’avais plus la force de faire le sprint, j’avais tout donné. J’ignore si j’étais le plus fort, au bout du compte seul le titre mondial compte. Je suis déçu mais c’est la course. Maintenant, je vais penser à Paris-Tours et au Tour de Lombardie. »
Fabian Cancellara (Suisse), 50ème :
« La distance importante de ce Championnat du Monde n’était probablement pas le mieux pour moi en l’état de ma forme actuelle. Le circuit était court mais intense et on montait les bosses à plein régime. J’ai toujours été à la limite, je suis malgré tout resté calme et concentré, même quand le groupe de trente-deux est parti de loin. L’équipe de Suisse a réalisé un très bon travail d’équipe, j’ai reçu beaucoup de soutien, mais au final ça ne se voit pas sur le résultat. Nous devions aussi travaillé pour la première fois sans oreillettes. Nous avons acquis de bonnes expériences qui nous seront utiles, on l’espère, pour les prochaines échéances avec l’équipe nationale. J’attendais sans doute mieux de cette course mais je n’ai pas de reproche à me faire, ma forme n’était pas aussi bonne que l’année dernière à Mendrisio. »