La surabondance de sprinteurs ayant choisi le Tour de Turquie pour se refaire les dents en vue des sprints féroces du Tour d’Italie pourrait bien cadenasser la course turque cette semaine, en dépit d’un parcours souvent accidenté le long de la côte méditerranéenne. Hier, les finisseurs n’ont pas tous pu se mêler au rush final, piégés ou déstabilisés par une grosse chute collective à proximité de la flamme rouge annonçant le dernier kilomètre. Il y a de la revanche dans l’air, sur la route qui conduit le peloton d’Alanya à Antalya (153 km), la grande ville touristique du pays. La Riviera turque, comme on la surnomme, donnerait bien envie de lézarder au soleil dans les rues de la vieille ville, qui s’allonge au flanc d’une falaise abrupte en contrebas de laquelle se niche le port de plaisance. Mais les coureurs ne sont pas venus faire du tourisme !
Après une grosse quarantaine de kilomètres agités mais imprécis quant à la formation d’une échappée, le bon coup prend enfin forme sous la conduite du Kazakh Alexandre Vinokourov (Astana). C’est normalement la dernière année d’activité pour le leader emblématique de l’équipe kazakhe. Transparent jusqu’à présent, Vino a l’intention de faire des kilomètres devant aujourd’hui, remonté par les succès de ses coéquipiers Enrico Gasparotto et Maxim Iglinskiy dans les classiques ardennaises, et le retour en forme de Roman Kreuziger sur les courses par étapes, ce qui laisse présager de belles choses pour les semaines à venir. Vinokourov aussi semble aller mieux. Il va participer activement à l’échappée à bord de laquelle s’embarquent aussi les Français Laszlo Bodrogi (Team Type 1-Sanofi Aventis) et Laurent Pichon (Bretagne-Schuller) et les Italiens Matteo Fedi (Utensilnord Named) et Paolo Locatelli (Colnago-CSF Bardiani).
Les cinq hommes du jour s’entendront à la perfection et ne lâcheront rien dans le final. Leurs cinq minutes d’avance se sont alors déjà bien effritées mais les cinq de tête luttent encore et toujours contre un peloton, qui revient néanmoins à 5 kilomètres de l’arrivée. L’affaire est entendue, les équipes de sprinteurs prennent le relais, et c’est encore Matthew Goss (GreenEdge) qui semble le mieux disposé à régler leur compte à ses adversaires. Mais au moment où l’Australien s’apprête à fournir son effort, il est remonté dans son dos par Andre Greipel (Lotto-Belisol), lâché comme un fauve. L’Allemand lance son sprint de loin, dans le dos de tous les sprinteurs, remonte le train de tête et prend aussitôt deux longueurs d’avance sur Matthew Goss, qu’il préservera jusque sur la ligne d’arrivée. L’Australien est à nouveau vaincu au sprint. Mais sa belle régularité, 2ème hier, 2ème aujourd’hui, lui permet d’endosser le maillot turquoise de leader.
Demain mardi, la troisième étape se disputera entre Antalya et Elmali (152 km).
Classement 2ème étape :
1. Andre Greipel (ALL, Lotto-Belisol) les 153 km en 3h16’04 » (46,8 km/h)
2. Matthew Goss (AUS, GreenEdge) m.t.
3. Matteo Pelucchi (ITA, Team Europcar) m.t.
4. Mark Renshaw (AUS, Rabobank) m.t.
5. Andre Schulze (ALL, Team NetApp) m.t.
6. Francesco Chicchi (ITA, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
7. Jacopo Guarnieri (ITA, Astana) m.t.
8. Filippo Baggio (ITA, Utensilnord Named) m.t.
9. Alexey Tsatevitch (RUS, Team Katusha) m.t.
10. Andrea Guardini (ITA, Farnese Vini-Selle Italia) m.t.
Classement général :
1. Matthew Goss (AUS, GreenEdge) en 6h21’47 »
2. Andre Greipel (ALL, Lotto-Belisol) à 2 sec.
3. Matteo Pelucchi (ITA, Team Europcar) à 6 sec.
4. Théo Bos (PBS, Rabobank) à 8 sec.
5. Francesco Chicchi (ITA, Omega Pharma-Quick Step) à 12 sec.
6. Filippo Baggio (ITA, Utensilnord Named) m.t.
7. Mark Renshaw (AUS, Rabobank) m.t.
8. Valentin Iglinskiy (KAZ, Astana) m.t.
9. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-ISD) m.t.
10. Alexey Tsatevitch (RUS, Team Katusha) m.t.