Des trois Grands Tours, et bien que le Tour de France soit a priori inégalable, le Giro est sans conteste le plus spectaculaire. Il l’était tout du moins devenu ces dernières années, sur une volonté d’Angelo Zomegnan, l’ancien directeur de course (2004-2011). L’organisateur a donné de nouveaux galons à l’épreuve plus que centenaire. Or le sport-spectacle a ses limites. Comme la Vuelta en 2005, comme le Tour en 2006 et 2010, le Giro 2011 a dû rayer le nom du dernier porteur du maillot rose pour hisser le dauphin sur le trône, après suspension rétroactive d’Alberto Contador. Et la nouvelle direction du Tour d’Italie, incarnée par Michele Acquarone, a choisi d’en revenir à des critères plus humains pour l’édition 2012, qui s’élancera samedi du… Danemark, dernier legs des excentricités de Zomegnan, avant un retour à un tracé plus homogène.
Trois ans après le succès phénoménal rencontré par le départ du Giro à Amsterdam, le Danemark lancera la course rose samedi avec un court chrono de 8,7 kilomètres à Herning puis deux étapes archi plates. Le mardi 8 mai sera férié pour la caravane, pas chômé pour autant puisqu’il conviendra de rejoindre l’Italie et Vérone par les airs pour les coureurs, la route pour les suiveurs. Comme en 2010, l’arrivée sur le sol italien sera marquée par l’exercice du contre-la-montre par équipes, sur 32,2 kilomètres autour de Vérone. Mais il faudra attendre le deuxième week-end pour aborder les premières difficultés et prendre vraiment connaissance du potentiel des différents favoris. Ce sera la première arrivée en altitude le samedi 12 mai à Rocca di Cambio (19,1 km à 3,9 %), dans les Abruzzes, suivie le lendemain d’un final en Campanie à Lago Laceno, précédé par l’ascension du Colle Molella (9,9 km à 5,9 %) à 4,4 kilomètres du but.
En deuxième semaine, la route sera truffée d’obstacles. Le Giro, qui tourne cette année dans le sens des aiguilles d’une montre, remontera la botte italienne via des routes piégeuses, une arrivée en bosse à Assisi (3,9 km à 8,8 %) le mardi 15, une étape redoutablement accidentée vers Sestri Levante le jeudi, avant un troisième week-end à nouveau destiné aux grimpeurs dans les Alpes. Le samedi 19, il faudra emprunter le col de Joux avant l’interminable montée finale vers Cervinia (27 km à 5,5 %). Même chose le dimanche avec trois difficultés à affronter (Valcava, Forcella di Bura et Culmine di San Pietro) avant l’ascension terminale vers Lecco (7,8 km à 7,8 %). Une nouvelle journée de repos interviendra alors avant la troisième et dernière semaine, pour laquelle les organisateurs ont su regrouper comme toujours les principales difficultés.
En fait, tout se jouera en dernière semaine dans les Dolomites, où les plus belles étapes de l’édition se succéderont. Le Passo Valparola, le Passo Duran, la Forcella Staulanza et le Passo Giau marqueront la dix-septième étape le mercredi 23. Mais toutes les attentions seront portées sur les deux dernières étapes de montagne le vendredi et le samedi. Le Sella di Roa, le Passo Manghen, le Passo Pampeago et le Passo Lavaze serviront d’amuse-gueules à la montée finale vers l’Alpe di Pampeago (7,7 km à 9,8 %) à deux jours de Milan, et surtout à la veille d’une grande étape de montagne complètement insolite qui reliera Caldes au sommet du mythique Stelvio (22,4 km à 6,9 %)… à 2757 mètres d’altitude. Il s’agira de la plus haute arrivée en altitude d’un Grand Tour, précédée par une partie de l’ascension du Mortirolo. Et vraisemblablement le juge de paix d’une édition qui se conclura le 27 mai à Milan avec un chrono de 31,5 kilomètres.
On reprend tout. La 95ème édition du Giro concentrera ses étapes de montagne sur les week-ends, sur le modèle de ce que font les organisateurs de la Vuelta. On comptera moins de transferts harassants, passé celui qui reliera le Danemark à l’Italie, moins d’exercices individuels également avec une première étape de 8,7 kilomètres et une dernière étape de 31,5 kilomètres pour seuls rendez-vous du genre. L’intelligente répartition entre étapes pour sprinteurs, étapes pour baroudeurs et étapes pour grimpeurs permettra de retenir l’attention de chacun jour après jour, avant un final spectaculaire dans les Dolomites en troisième semaine pour permettre aux plus grands champions de se départager, la part belle étant toujours faite aux grimpeurs dans cette course rose puisqu’on comptera six arrivées en altitude.
Le parcours :
• 1ère étape (samedi 5 mai) : Herning-Herning (8,7 km CLM)
• 2ème étape (dimanche 6 mai) : Herning-Herning (206 km)
• 3ème étape (lundi 7 mai) : Horsens-Horsens (190 km)
• Repos (mardi 8 mai)
• 4ème étape (mercredi 9 mai) : Vérone-Vérone (32,2 km CLM/équipes)
• 5ème étape (jeudi 10 mai) : Modène-Fano (199 km)
• 6ème étape (vendredi 11 mai) : Urbino-Porto Sant’Elpidio (207 km)
• 7ème étape (samedi 12 mai) : Recanati-Rocca di Cambio (202 km)
• 8ème étape (dimanche 13 mai) : Sulmona-Lago Laceno (229 km)
• 9ème étape (lundi 14 mai) : San Giorgio nel Sannio-Frosinone (171 km)
• 10ème étape (mardi 15 mai) : Civitavecchia-Assisi (187 km)
• 11ème étape (mercredi 16 mai) : Assisi-Montecatini Terme (243 km)
• 12ème étape (jeudi 17 mai) : Seravezza-Sestri Levante (157 km)
• 13ème étape (vendredi 18 mai) : Savona-Cervere (121 km)
• 14ème étape (samedi 19 mai) : Cherasco-Cervinia (205 km)
• 15ème étape (dimanche 20 mai) : Busto Arsizio-Lecco (172 km)
• Repos (lundi 21 mai)
• 16ème étape (mardi 22 mai) : Limone sul Garda-Falzes (174 km)
• 17ème étape (mercredi 23 mai) : Falzes-Cortina d’Ampezzo (187 km)
• 18ème étape (jeudi 24 mai) : San Vito di Cadore-Vedelago (139 km)
• 19ème étape (vendredi 25 mai) : Trévise-Alpe di Pampeago (197 km)
• 20ème étape (samedi 26 mai) : Caldes-Passo dello Stelvio (218 km)
• 21ème étape (dimanche 27 mai) : Milan-Milan (31,5 km CLM)