Extrêmement exigeant. Tel est le premier constat que l’on dresse du parcours du Giro, quand on survole d’un simple coup d’œil le profil des étapes qui se succéderont entre le samedi 8 et le dimanche 30 mai. Avant même de se plonger dans une étude minutieuse du tracé, il apparaît clairement que le parcours dessiné par les organisateurs du Tour d’Italie pour les 101 ans de l’événement ne favorisera que les coureurs capables d’encaisser des jours de course difficiles durant trois semaines. Un Grand Départ néerlandais qui nécessitera un long transfert dès le quatrième jour, une succession sans répit de douze étapes dont six de suite de plus de 205 kilomètres (on atteindra 262 kilomètres entre Lucera et L’Aquila), la concentration des étapes-clés en troisième semaine et l’escalade des cols les plus mythiques de la péninsule…
Dans le cyclisme d’aujourd’hui, il convient d’apporter des parcours à la fois novateurs et emprunts de légende. C’est ce qu’ont su faire les organisateurs du Giro en proposant une édition teintée à la fois de classicisme et de non-conformisme. Après la Vuelta et avant le Tour de France, la Hollande accueille donc le Giro à l’occasion de la 93ème édition de l’épreuve. Samedi, le Grand Départ sera donné à Amsterdam, capitale néerlandaise autour de laquelle tourneront les coureurs au cours des trois premiers jours, le Grand Départ étant marqué par un contre-la-montre individuel de 8,4 kilomètres. Passé ces trois premiers jours folkloriques sur les routes du plat-pays, le Giro gagnera le sol italien, où commenceront les choses sérieuses dès le mercredi 12 mai. Dans le Piémont, un contre-la-montre par équipes de 33 kilomètres au profil ascendant attendra en effet les vingt-deux formations engagées. La première semaine de course se conclura par une étape épique à caractère piégeur le samedi 15 mai, sur les routes blanches de l’Eroica, et une première étape de montagne qui s’achèvera au Terminillo, première arrivée en altitude de cette édition.
S’ensuivra, en deuxième semaine, une longue procession à l’attention des attaquants ou des sprinteurs, les organisateurs ayant clairement manifesté leur volonté de ménager le suspense en repoussant les étapes décisives en toute dernière partie de la course. Les coureurs effectueront alors une véritable boucle au cœur de la péninsule, rendant hommage au passage à Marco Pantani dans une étape qui s’achèvera à Cesenatico, porte d’entrée dans la haute montagne. Le samedi 22 mai en effet, la montagne fera son retour sur le Giro avec l’entrée dans les Dolomites, où se disputeront cette année l’intégralité des grandes étapes montagneuses. Le Monte Grappa (8,4 km à 9,7 %), situé sur le parcours de la quatorzième étape, annoncera les grandes difficultés à la veille d’une étape redoutée qui s’achèvera sur les pentes de l’abominable Monte Zoncolan (10,1 km à 11,9 %), emprunté en 2003 et 2007, et offrant des pentes à 22 %.
Ainsi placé à l’entrée des Dolomites, en toute fin de deuxième semaine, le Zoncolan devrait établir une hiérarchie capitale. Mais il n’en sera pas pour autant décisif. Deux jours plus tard, après une journée de repos bien méritée – les coureurs n’auront guère eu le loisir de souffler depuis le départ d’Amsterdam – il s’agira de se lancer à l’assaut des pentes du Plan de Corones (12,9 km à 8,4 %), escaladé contre la montre, comme en 2008. Ce ne sera pas tout ! Le mercredi 26 mai, une nouvelle arrivée en altitude sera au programme en direction de Peio Terme. Avant un final en feu d’artifice, par-delà les plus beaux cols des Dolomites, des géants de l’Histoire du Tour d’Italie. Le Mortirolo, précédé par l’ascension de Trivigno, fera d’abord son retour sur le parcours dans une dix-neuvième étape qui s’achèvera en altitude, à Aprica.
Une ultime étape de montagne se disputera le samedi au terme de cette troisième semaine ultra montagneuse. Et cette étape ne sera pas non plus de tout repos puisqu’il faudra franchir le Forgola di Livigno, l’Eira, le Foscagno et le Gavia avant une ultime arrivée en altitude à Ponte di Legno ! L’arrivée finale sera quant à elle jugée cette année à Vérone via un dernier chrono de 15 kilomètres permettant éventuellement de départager les champions dans ce Giro extrêmement éprouvant. Avec cinq étapes de montagne et cinq étapes de moyenne montagne, six arrivées en altitude dont un contre-la-montre en côte, un chrono par équipes exigeant et des étapes-pièges telle que celle de Montalcino, ce Giro s’inscrit d’ores et déjà parmi les plus redoutables. Le Grand Départ, c’est dans quatre jours !
Consultez le profil de chacune des étapes du Giro 2010.
Les 21 étapes du Giro :
• 1ère étape (samedi 8 mai) : Amsterdam-Amsterdam (8,4 km CLM)
• 2ème étape (dimanche 9 mai) : Amsterdam-Utrecht (210 km)
• 3ème étape (lundi 10 mai) : Amsterdam-Middelburg (224 km)
• repos (mardi 11 mai)
• 4ème étape (mercredi 12 mai) : Savigliano-Cuneo (33 km CLM/équipes)
• 5ème étape (jeudi 13 mai) : Novara-Novi Ligure (162 km)
• 6ème étape (vendredi 14 mai) : Fidenza-Carrara (172 km)
• 7ème étape (samedi 15 mai) : Carrara-Montalcino (222 km)
• 8ème étape (dimanche 16 mai) : Chianciano Terre-Terminillo (189 km)
• 9ème étape (lundi 17 mai) : Frosinone-Cava de Tirreni (187 km)
• 10ème étape (mardi 18 mai) : Avellino-Bitonto (230 km)
• 11ème étape (mercredi 19 mai) : Lucera-L’Aquila (262 km)
• 12ème étape (jeudi 20 mai) : Cita Sant’Angelo-Porto Recanati (206 km)
• 13ème étape (vendredi 21 mai) : Porto Recanati-Cesenatico (223 km)
• 14ème étape (samedi 22 mai) : Ferrara-Asolo (205 km)
• 15ème étape (dimanche 23 mai) : Mestre-Monte Zoncolan (222 km)
• repos (lundi 24 mai)
• 16ème étape (25 mai) : San Vigilio di Marebbe-Plan de Corones (12,9 km CLM)
• 17ème étape (mercredi 26 mai) : Brunico-Peio Terme (173 km)
• 18ème étape (jeudi 27 mai) : Levico Terme-Brescia (156 km)
• 19ème étape (vendredi 28 mai) : Brescia-Aprica (195 km)
• 20ème étape (samedi 29 mai) : Bormio-Ponte di Legno Tonale (178 km)
• 21ème étape (dimanche 30 mai) : Vérone-Vérone (15 km CLM)