Si Gianni Meersman (Etixx-Quick Step) est un homme rapide sur les derniers hectomètres de course, il n’a pourtant jamais été considéré comme un pur sprinteur. Tout d’abord parce qu’il n’a jamais battu de grand sprinteur dans la dernière ligne droite. Souvent placé mais jamais vainqueur dès qu’une forte concurrence se présentait à lui, le Belge a pourtant déjà gagné en WorldTour. Des étapes en Romandie et en Catalogne, deux courses par étapes où les sprinteurs se déplacent très rarement. Alors quand il a découvert le profil de cette Vuelta et qu’il a appris que les plus grands sprinteurs du monde avaient préféré aller jouer des coudes à Hambourg, Meersman devait forcément penser, dans un coin de sa tête, que tout jouait en sa faveur. Habituel équipier de Kittel, Boonen ou Cavendish les années précédentes, c’est lui qui allait cette fois profiter au mieux du savoir faire de la formation Etixx-Quick Step dans les derniers kilomètres.
La course ne s’est lancée qu’hier et pourtant Alberto Contador (Tinkoff) a déjà un handicap sur ses deux plus grands rivaux, Christopher Froome (Team Sky) et Nairo Quintana (Movistar Team). Peut-être que ces cinquante-deux secondes seront anecdotiques dans trois semaines au soir de la dernière étape. Soit parce que le Madrilène sera parvenu à remonter au classement au profit d’un des raids dont lui seul a le secret. Ou alors il n’aura jamais pu rivaliser avec le Britannique et le Colombien et c’est en minutes que se comptera son retard. L’essentiel pour les favoris aujourd’hui était de finir dans le peloton, sans perte de temps ni chute. C’est chose faite et les écarts restent inchangés, mis à part pour Pierre Rolland (Cannondale-Drapac) qui lâche 1’38 » dans le final. Mais certaines places permutent et Michal Kwiatkowski (Team Sky), qui est allé faire le sprint pour se classer quatrième, prend le maillot rouge à son coéquipier Peter Kennaugh.
Avant cela deux français se sont montrés sur la route menant à Baiona et l’Océan Atlantique. Il s’agit de Bryan Nauleau (Direct Energie) et Laurent Pichon (FDJ) qui ont passé la journée à l’avant avec Cesare Benedetti (Bora-Argon 18). Sans jamais prendre une grosse avance, les trois hommes ont navigué en tête sans toutefois croire à la victoire. Si bien qu’à quarante kilomètres de la ligne, alors que le peloton n’est qu’à quelques encablures, Philippe Gilbert (BMC Racing Team) attaque et revient sur l’échappée. L’arrivée à l’avant du champion de Belgique a au moins le mérite de relancer la course, mais cela ne fera que repousser l’échéance et c’est à une dizaine de kilomètres de l’arrivée que le regroupement général se produit.
Quelques attaques se produisent dans le final mais le peloton, qui frotte très fort, contrôle ces offensives. Ce final nerveux va entraîner deux coureurs à terre, le pauvre Serguey Lagutin (Team Katusha) qui s’étale en tête après la banderole des trois derniers kilomètres, mais aussi Ryan Anderson (Direct Energie). Alors qu’il allait participer au sprint, le Canadien se retrouve allongé au sol. Sur le dos, il se relèvera et passera la ligne son vélo à la main, aidé par les médecins.
Quelques secondes plus tôt, ce sont les Etixx-Quick Step qui emmenèrent le sprint. Avec un Zdenek Stybar (Etixx-Quick Step) qui le dépose parfaitement puis l’encourage de vive voix, Gianni Meersman ne pouvait pas perdre. Il remporte la plus belle victoire de sa carrière et rentre dans la catégorie des coureurs qui ont gagné une étape de Grand Tour au sprint. Pour devenir un vrai sprinteur. Il devance le surprenant Michael Schwarzmann (Bora-Argon 18) et Magnus-Cort Nielsen (Orica-BikeExchange).
Demain troisième étape entre Marin et Dumbria Mirador de Izaro (176,4 km) et première arrivée en côte.
Classement 2ème étape :
1. Gianni Meersman (BEL, Etix-Quick Step) les 160,8 km en 4h16’39 » (37,6 km/h)
2. Michael Schwarzmann (ALL, Bora-Argon 18) m.t.
3. Magnus-Cort Nielsen (DAN, Orica-BikeExchange) m.t.
4. Michal Kwiatkowski (POL, Team Sky) m.t.
5. Jonas Van Genechten (BEL, IAM Cycling) m.t.
6. Kristian Sbaragli (ITA, Dimension Data) m.t.
7. Niccolo Bonifazio (ITA, Trek-Segafredo) m.t.
8. Jhonathan Restrepo (COL, Team Katusha) m.t.
9. Jean-Pierre Drucker (LUX, BMC Racing Team) m.t.
10. Lorrenzo Mangin (FRA, FDJ) m.t.
Classement général :
1. Michal Kwiatkiowski (POL, Team Sky) en 4h47’16 »
2. José-Joaquin Rojas (ESP, Movistar Team) m.t.
3. Alejandro Valverde (ESP, Movistar Team) m.t.
4. Christopher Froome (GBR, Team Sky) m.t.
5. Salvatore Puccio (ITA, Team Sky) m.t.
6. Peter Kennaugh (GBR, Team Sky) m.t.
7. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) m.t.
8. Leopold Konig (RTC, Team Sky) m.t.
9. Ruben Fernandez (ESP, Movistar Team) m.t.
10. Jonathan Castoviejo (ESP, Movistar Team) m.t.
Classement par points :
1. Gianni Meersman (BEL, Etix-Quick Step) 25 pt
2. Michael Schwarzmann (ALL, Bora-Argon 18) 20 pt
3. Magnus-Cort Nielsen (DAN, Orica-BikeExchange) 16 pt
4. Michal Kwiatkowski (POL, Team Sky) 14 pt
5. Jonas Van Genechten (BEL, IAM Cycling) 12 pt
6. Kristian Sbaragli (ITA, Dimension Data) 10 pt
7. Niccolo Bonifazio (ITA, Trek-Segafredo) 9 pt
8. Jhonathan Restrepo (COL, Team Katusha) 8 pt
9. Jean-Pierre Drucker (LUX, BMC Racing Team) 7 pt
10. Lorrenzo Mangin (FRA, FDJ) 6 pt
Classement de la montagne :
1. Laurent Pichon (FRA, FDJ) 3 pt
2. Cesare Benedetti (ITA, Bora-Argon 18) 2 pt
3. Bryan Nauleau (FRA, Direct Energie) 1 pt