San Luis-Villa Mercedes (181,9 km), c’était l’étape la plus longue de ce Tour de San Luis. Peut-on espérer aussi qu’elle aura été la plus chaude ? Pas sûr. Un thermomètre qui frôle avec les 40°, la canicule australe est dure avec les organismes et d’après les Sanluiseños ces conditions sont relativement habituelles ici en janvier. Pour certains coureurs, inutile donc d’attendre le mois de juillet et les routes du sud de la France pour affronter le cagnard. Et suivre au pied de la lettre le vieux conseil « boire avant d’avant d’avoir soif sinon c’est trop tard » prend plus que jamais tout son sens sur les routes de San Luis.
180 bornes de longs bouts droits interminables sur fond de paysage desséché, on se demande encore comment le bon coup de six fuyards a pu faire pratiquement toute la course à l’avant et jouer les trouble-fêtes sur cette étape.
Parti dès les premiers kilomètres, le groupe sera homogène et tiendra le coup longtemps, très longtemps. Juan Curuchet (Argentine), Caio Godoy (Brésil), Emiliano Ibarra (SEP San Juan), Israel Nuño (Inteja MMR), Ariel Sivori (Los Matanceros) et Genki Yamamoto (Nippo Vini Fantini) creuseront l’écart et posséderont plus de 5’20 » d’avance à 100 kilomètres de l’arrivée alors qu’Emiliano Ibarra sera même un moment leader virtuel de la course. Israel Nuño décrochera du groupe mais, même à cinq, l’échappée possède encore cinq minutes à 40 kilomètres du but et même six minutes à 30 kilomètres !
Les équipes de sprinteurs devront mettre les bouchées doubles afin de regrouper tout ce beau monde et préparer une arrivée massive ici à Villa Mercedes. Les Etixx-Quick Step en seront quitte pour un deuxième contre-la-montre par équipes après celui qu’ils ont remporté la veille lors de la première étape, mais à 20 kilomètres de l’arrivée les fuyards possèdent toujours cinq minutes…
On commence alors à se poser des questions et à se demander si finalement les sprinteurs ne se sont pas fait rouler. Mais dans le groupe de tête, l’entente n’est plus de mise et le peloton, tel un animal affamé, est alors plus que jamais lancé aux trousses des cinq hommes. Il réduira l’écart à 1’30 » à 6 bornes de la ligne. Devant, on sait que ça sent le roussi et que le souffle du peloton ne va pas tarder à se faire sentir. C’est vers un sprint massif qu’on se dirige donc. Et pour ce genre d’exercice, on pense bien évidemment à Fernando Gaviria (Etixx-Quick Step), à Peter Sagan (Tinkoff) et à Elia Viviani (Italie), tous trois présentés comme les grands favoris de l’étape.
Le jeune colombien sera parfaitement mis sur orbite par ses coéquipiers Fabio Sabatini et Maximiliano Richeze, et même avec une grosse pancarte dans le dos il ne laissera aucune chance à ses rivaux, s’imposant nettement devant Sagan et Viviani en démontrant ainsi la continuité de ses résultats après ses deux victoires sur le Tour de San Luis en 2015. Le classement général change donc mais la tunique de leader reste dans la même équipe Etixx-Quick Step. Fernando Gaviria en sera le porteur. Ceci dit, le Colombien pourrait bien n’être qu’un leader éphémère puisque la troisième étape du Tour de San Luis entre Potrero de los Funes et Cabildo la Punta sera d’un profil bien différent à celui d’aujourd’hui et les acteurs de la course très vraisemblablement aussi. – De notre correspondant Jean-Michel Karsenti
Classement 2ème étape :
1. Fernando Gaviria (COL, Etixx-Quick Step) les 181,9 km en 4h23’54 » (41,4 km/h)
2. Peter Sagan (SVQ, Tinkoff) m.t.
3. Elia Viviani (ITA, Italie) m.t.
4. Eduard Grosu (ROU, Nippo-Vini Fantini) m.t.
5. Lucas-Sebastian Haedo (ARG, Team Jamis) m.t.
6. Mauro Richeze (ARG, San Luis Somos Todos) m.t.
7. Francesco Chicchi (ITA, Androni-Sidermec) m.t.
8. Jason Lowndes (AUS, Drapac) m.t.
9. Jakub Mareczko (ITA, Italie) m.t.
10. Marco Canola (ITA, Unitedhealthcare) m.t.
Classement général :
1. Fernando Gaviria (COL, Etixx-Quick Step) en 4h47’37 »
2. Maximiliano Richeze (ARG, Etixx-Quick Step) à 10 sec.
3. Rodrigo Contreras (COL, Etixx-Quick Step) m.t.
4. Lukasz Wisniowski (POL, Etixx-Quick Step) m.t.
5. Dayer Quintana (COL, Movistar Team) à 18 sec.
6. Adriano Malori (ITA, Movistar Team) m.t.
7. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) m.t.
8. Marc Soler (ESP, Movistar Team) m.t.
9. Daniel Moreno (ESP, Movistar Team) m.t.
10. Peter Sagan (SVQ, Tinkoff) à 27 sec.