Depuis jeudi, Vélo 101 pose les enjeux en quatre thèmes de la 106ème édition de Milan-San Remo, premier monument du calendrier.
Voilà 20 ans tout rond qu’un Français n’a plus fait main basse sur Milan-San Remo. Depuis que Laurent Jalabert a triomphé sur la Via Roma en 1995, les Tricolores ont toujours eu du mal à s’exprimer sur la Primavera à l’exception de l’édition 1998 sur laquelle Emmanuel Magnien et Frédéric Moncassin ont pris place sur les 2ème et 3ème marches du podium derrière Erik Zabel. Il est vrai que l’absence de sprinteur de renom dans les rangs français pendant plus d’une décennie n’a pas avantagé nos représentants. Aujourd’hui, avec la nouvelle génération de finisseurs qu’incarnent Nacer Bouhanni, Bryan Coquard et Arnaud Démare, les espoirs renaissent. Pourtant, les Français qui présentent le plus de garanties aujourd’hui ne sont peut-être pas à chercher parmi ces trois coureurs-là pour des raisons diverses.
Bryan Coquard était de facto exclu puisque l’équipe Europcar n’a pas été sélectionnée pour la Primavera. Les deux anciens frères ennemis du sprint français sont quant à eux au départ de Milan aujourd’hui. Mais à ce jour, ni l’un ni l’autre n’a débloqué son compteur de victoires cette année. Nouveau venu chez Cofidis, Nacer Bouhanni doit encore peaufiner quelques réglages dans son train. Le Lorrain part avec un handicap supplémentaire puisqu’il arrive à Milan en terrain inconnu. Jamais depuis ses débuts chez les pros, l’ancien champion de France n’a pris le départ de la Classicissima. L’an dernier, Nacer Bouhanni avait pourtant exprimé sa volonté d’en être, mais Marc Madiot lui avait préféré Arnaud Démare.
Le Picard connaît bien le terrain puisqu’il a pris part à Milan-San Remo à deux reprises en terminant à chaque fois. L’an dernier, l’actuel titulaire du maillot bleu-blanc-rouge avait mis un point d’honneur à régler le sprint du deuxième peloton à 1’22 » d’Alexander Kristoff. Peut-il accrocher le bon wagon cette fois-ci ? Pas sûr. Même s’il a pris la 2ème place à Saint-Amand-Montrond, Arnaud Démare est apparu diminué sur Paris-Nice et a même quitté la course au soleil avant son terme, fiévreux.
Où sont donc les garanties côté français ? A priori, il faudra davantage chercher parmi les puncheurs tricolores et espérer une arrivée en petit comité. Sur Paris-Nice, Tony Gallopin (Lotto-Soudal) a prouvé qu’il n’était jamais aussi redoutable que lorsque la difficulté du parcours était sous-estimée. Avec Sylvain Chavanel (IAM Cycling), 4ème en 2013, il fait partie de ces rares coureurs capables de suivre ou de mener une offensive dans le Poggio qui pourrait aller au bout. Après sa défaite sur les rampes du col d’Eze, le Francilien s’est vite remobilisé. « Je vais tourner la page, car je participe à Milan-San Remo, avait-il affirmé au soir du chrono final de la course au soleil . Il s’agit toujours d’une course spéciale, je l’adore. C’est une course assez ouverte, où tout est possible. » C’est en tout cas une course tactique où son sens de la course pourrait très bien faire mouche.