Au lendemain de la journée de repos, les membres d’Unipublic, organisateurs de la Vuelta, pouvaient se frotter les mains : des écarts resserrés à cinq jours de l’arrivée finale à Madrid, une lutte intense pour le classement à pois – entre Fraile, Elissonde et même Gesink – ou encore pour le classement par équipes. Bref, tout y est !
Tout, oui, surtout le parcours de cette étape dite de reprise, avec l’alto Mas de la Costa en guise de bouquet final : le genre de mas qui, si l’on y habite, vous interdit d’avoir oublié le pain quand on fait les courses à vélo… En chiffres, ça donne ça : une rampe de 4 kilomètres à 13% de moyenne, avec un dernier kilomètre entre 15 et 20%, et des passages à 22% (braquets de vtt requis ou à tout le moins des compacts, 50/36 voire 34 pour être assurés d’aller tout au bout). Le genre d’endroit qui ressemble à L’Angliru et qui assure une promotion inédite, les coureurs ne l’ayant jamais arpenté…
Avant un final épique en prévision, donc, trois ascensions, qui servent tout simplement à lancer les hostilités, jusqu’à ce qu’une échappée de 28 coureurs ne prenne le large (7’30 d’avance à 70 kilomètres du but). Parmi les fuyards – toutes les équipes sont représentées -, on retrouve trois membres de la formation IAM Cycling, dont Mathias Frank et Clément Chevrier, mais aussi Axel Domont, le futur coéquipier des deux premiers cités au sein de la formation AG2R La Mondiale, Stéphane Rossetto (Cofidis), Mathieu Lagdanous (FDJ), Maxime Bouet (Etixx-Quick Step) ou encore Perrig Quemeneur (Direct Energie). Autres fuyards, et non des moindres : Robert Gesink, Simon Gerrans, Dario Cataldo, Imanol Erviti, Haimar Zubeldia, et Leopold König. Sûr, le vainqueur est devant, n’en déplaise à la BMC, seule à mener la chasse, dans l’optique du classement par équipes notamment, malgré la présence de Silvan Dillier à l’avant.
Ainsi, l’alto Mas de la Costa sera le théâtre de deux courses : celle pour la victoire d’étape, avec une attaque de Dario Cataldo (Astana), aussitôt imité par Mathias Frank dès les premières rampes en béton, et celle pour le classement général, qui oppose les quatre ténors de cette Vuelta : Nairo Quintana (Movistar), Chris Froome (Sky), Esteban Chaves (Orica) et Alberto Contador (Tinkoff).
La première tourne à l’avantage de Mathias Frank, qui contient finalement les assauts de Köning et Gesink (13″ d’écart sous la flamme rouge), afin d’offrir peut-être un dernier succès à sa formation, qui disparaîtra en fin de saison, faute de repreneur
Le seconde s’achève par un statu quo, malgré les tentatives de Contador. Froome, lui, a vacillé, mais n’a pas lâché, à l’image d’un quatuor soudé jusqu’au bout, sa « moulinette » faisant des ravages dans les derniers mètres d’une ascension à couper le souffle, vraiment.
Qu’on se le dise, la lutte a été royale, même si le classement général n’a pas bougé d’un iota. Et elle promet d’être intense jusqu’au bout. Vivement demain.
Le classement de la 17e étape
1. Mathias Frank (IAM Cycling)
2. Leopold König (Team Sky) à 6″
3. Robert Gesink (Lotto NL Jumbo) à 11″
4. Pello Bilbao (Caja Rural – Seguros RGA) à 14″
5. Dario Cataldo (Astana) à 16″
6. Jose Herrada (Movistar) à 29″
7. Axel Domont (AG2R) à 48″
8. Bert De Clercq (Lotto Soudal) à 57 »
9. Kristijan Durasek (Lampre) à 1’02
10. Haimar Zubeldia (Trek) à 1’04.
Le classement général
1. Nairo Quintana (COL, Movistar Team)
2. Chris Froome (GBR, Team Sky) à 3’37 »
3. Esteban Chaves (COL, Orica-BikeExchange) à 3’57’’
4. Alberto Contador (ESP, Tinkoff) à 4’02’’
5. Simon Yates (GBR, Orica-BikeExchange) à 6’03 »
6. Andrew Talansky (USA, Cannondale-Drapac) à 7’34 »
7. Samuel Sanchez (ESP, BMC Racing Team) à 8’12
8. Davide Formolo (ITA, Cannondale-Drapac) à 8’13 »
9. Michele Scarponi (ITA, Astana) à 8’28 »
10. David De La Cruz (ESP, Etixx-Quick Step) à 8’52.