Il lui avait fallu attendre tard pour obtenir une première consécration il y a un an lorsque, sur la piste de Minsk, François Pervis était devenu champion du monde du kilomètre. Désormais, le Mayennais de 29 ans est entré dans une nouvelle dimension. Deux mois et demi après avoir pulvérisé les records du monde du 200 mètres et du kilomètre, le pistard français est devenu triple champion du monde en l’espace d’une semaine. Il avait pris la direction de Cali et de son vélodrome avec la ferme intention de réussir un parcours sans faute dans les trois disciplines sur lesquelles il était aligné. Sacré champion du monde du keirin jeudi, champion du monde du kilomètre vendredi, il a fait son petit bonhomme de chemin dans le tournoi de vitesse individuelle samedi pour accéder ce dimanche au dernier carré.
Invaincu toute la semaine, pour la médaille d’or tout autant que dans les séries qualificatives, François Pervis ne pouvait plus s’arrêter en si bon chemin vers un triplé historique. A Cali, son opposition en demi-finale au Russe Denis Dmitriev a tourné court. Celle en finale face à l’Allemand Stefan Bötticher, tenant du titre, s’est résumée en deux manches sèches. Deux victoires nettes pour le Français, auréolé d’un troisième maillot arc-en-ciel cette semaine. Le plus convoité de tous. Un titre qui hisse François Pervis dans la légende de la piste et lui permet de rejoindre Florian Rousseau, Arnaud Tournant ou encore Grégory Baugé. Un titre de plus qui permet surtout au sprinteur mayennais de relever son incroyable défi, tremplin vers un rêve plus grand encore à deux ans des Jeux Olympiques de Rio !
Voilà en tout cas l’équipe de France qui sort grandie de cette semaine en Colombie, deuxième au tableau des médailles (derrière l’Allemagne et ses huit podiums) avec cinq médailles : le bronze de l’équipe de France de vitesse par équipes et l’or, surtout, de François Pervis en keirin, kilomètre et vitesse, et de Thomas Boudat dans l’omnium.
L’omnium, chez les filles, aura à nouveau couronné l’Américaine Sarah Hammer, imprenable dans la plupart des disciplines du programme complet : victoires en course aux points, dans l’élimination puis en poursuite, 2ème du tour lancé, 4ème du 500 mètres et 5ème du scratch. Un parcours remarquable qui permet à la pistarde de 30 ans de préserver son titre mondial devant la championne olympique anglaise Laura Trott et l’Australienne Annette Edmondson. Comme à Minsk un an plus tôt.
Si l’Allemagne conclut ces Mondiaux en tête du classement des médailles, c’est grâce au quatrième et dernier titre obtenu pour le compte de sa nation par Kristina Vogel en keirin. Malmenés dans les épreuves de vitesse qu’ils avaient dominées tout l’hiver, les Allemands auront pu s’en remettre à la championne pour entretenir le quota d’or. Kristina Vogel s’est imposée en finale du keirin, devançant l’Australienne Anna Meares, devenue avec vingt-deux médailles mondiales au cours de sa carrière l’athlète la plus couronnée des Championnats du Monde sur piste. L’Anglaise Rebecca James a pris la médaille de bronze.
Il restait une chance aux Français d’accrocher une ultime récompense avec l’américaine, que Thomas Boudat et Vivien Brisse, associés, ont dû concéder aux Espagnols David Muntaner et Albert Torres. Deuxièmes l’an passé, les pistards ibériques ont cumulé suffisamment de points pour s’adjuger le titre mondial devant les Tchèques Martin Blaha et Vojtech Hacecky et les Suisses Stefan Kueng et Thery Schir. La paire française n’a pris que la 10ème place.
Classements :
• Keirin Dames : 1er tour
• Keirin Dames : repêchages
• Keirin Dames : 2ème tour
• Keirin Dames : finale
• Omnium Dames : poursuite individuelle
• Omnium Dames : scratch
• Omnium Dames : 500 mètres
• Omnium Dames : classement général final
• Américaine Messieurs : finale
• Vitesse individuelle Messieurs : 1/2 finales
• Vitesse individuelle Messieurs : places 5-8
• Vitesse individuelle Messieurs : finale