La Pierre-Saint-Martin. Jusqu’à la présentation du tracé du Tour 2015 le 22 octobre dernier à Paris, personne n’avait encore jamais rapproché la station des Pyrénées-Atlantiques au cyclisme. Et pourtant, d’ici au 14 juillet prochain, la station située au croisement des cultures béarnaises, basques et espagnoles devrait voir défiler les plus grands champions du peloton en quête de connaissance d’un terrain encore inexploité. Avant que les pros ne s’y aventurent, Vélo 101 a profité des derniers beaux jours de l’année pour partir à la découverte du premier col du 102ème Tour de France.
Le mardi 14 juillet, après une première partie en plaine et au lendemain d’une première journée de repos établie à Pau (Pyrénées-Atlantiques), la séquence montagneuse démarrera dans les Pyrénées avec un triptyque ardu. La première grande étape de montagne reliera Tarbes à La Pierre-Saint-Martin par-delà 167 kilomètres et une longue procession de 150 bornes entrecoupée de trois côtes qui devraient compter logiquement pour le classement de la montagne : la côte de Bougaber (km 66), à 101 kilomètres de l’arrivée, la côte de Vieilleségure (km 90) après Mourenx, et la côte de Montory (km 134) à la sortie de la commune éponyme.
Régulièrement mais sûrement, on prend de l’altitude pour rentrer, du côté d’Aramits et d’Arette, dans le pays des mousquetaires. Rien de particulier à signaler sur ces routes, si ce n’est que ces premières difficultés donneront immanquablement lieu à l’échappée matinale qui pourra, ou pas, aller au bout, mais surtout qui dépendra de la bagarre qui se déclenchera entre les favoris sur la montée de la Pierre-Saint-Martin. L’affrontement entre les meilleurs ne manquera pas, et on peut imaginer qu’il défavorisera les attaquants matinaux dans la première grande difficulté du Tour 2015.
Cette fameuse montée vers La Pierre-Saint-Martin attaque au kilomètre 152 pour 15,3 kilomètres très escarpés (7,4 % de moyenne). Ça va faire mal car les coureurs vont brusquement changer de braquet, au propre comme au figuré. Même si les premiers kilomètres de cette étape auront permis de retrouver le rythme après la première journée de repos, le final et cette première arrivée en altitude sera naturellement plus sélectif. Seul un costaud pourra s’imposer. Un favori du Tour.
Dans un relief tout à fait particulier et enchanteur, en partie couvert de pins à crochets, il faudra négocier une pente très raide, sans répit, qui tangente avec le col du Soudet. Avant d’atteindre le village de chalets typiques au milieu des sapins, ce sont des rampes à 6, 7, 8, 9 et régulièrement au-delà de 10 % qu’il s’agira de gravir. Dès le 2ème kilomètre, on part pour un kilomètre à 10,8 %. Et si la pente se « radoucit » ensuite, de l’ordre de 7,7 % sur les 4 kilomètres suivants, elle se redresse aux 7ème, 8ème et 9ème kilomètres pour atteindre 9,6 % de moyenne sur ces 3 kilomètres-là.
Passé le col de Labays (1351 mètres), il sera possible de souffler sur 4 kilomètres à 5 % avant un dernier kilomètre à 7,1 % qui conduira à la station familiale (idéale pour s’initier aux joies de la glisse l’hiver et de la randonnée l’été) à 1610 mètres, bien loin encore des grands sommets, ce qui n’empêchera pas de faire mal. Les purs grimpeurs s’en donneront à cœur joie dans cette première étape montagneuse qui devrait marquer les esprits. Et en ce 14 juillet, on pourra imaginer un Thibaut Pinot particulièrement à son avantage sur une étape comme celle-là.