Et soudain tout s’écroule ! A l’aube de la saison 2014, Thomas Voeckler (Team Europcar) avait formulé le vœu de réaliser une saison plus accomplie que la précédente, lorsqu’une vilaine chute sur l’Amstel Gold Race lui avait occasionné une fracture de la clavicule, cassant sa progression et perturbant son année sportive avec un décalage flagrant de ses pics de forme. Malheureusement le destin a encore joué un sale tour au champion alsacien ce matin. Quatre jours avant la Classic Down Under, qui réunira dimanche soir le peloton du Tour Down Under pour un critérium marquant officieusement le coup d’envoi de la saison, Thomas Voeckler roulait avec ses coéquipiers sur un circuit balnéaire entre Adélaïde et Glenelg. Le soleil cognait, les conditions étaient estivales, mais la sortie a basculé lorsqu’un véhicule a pilé devant lui.
« C’est un piéton qui a traversé la route au dernier moment, raconte Thomas Voeckler. La voiture qui nous précédait a freiné si brusquement que je n’ai pas eu le temps de freiner et que je me suis encastré dans le véhicule. J’ai compris immédiatement que ma clavicule était cassée étant donné que c’est la troisième fois que ça m’arrive. » Pris en charge par l’organisation, le capitaine du Team Europcar a pu rejoindre l’hôpital pour y passer des radios qui ont confirmé la fracture de la clavicule, celle-là même qu’il avait brisée au printemps dernier sur l’Amstel Gold Race, quatre ans après se l’être cassée une première fois sur Paris-Nice ! Un vrai coup dur pour Thomas Voeckler, qui s’était précisément fait retirer la plaque claviculaire qui avait permis la cicatrisation de sa blessure voici douze jours…
« Je venais juste de me faire opérer pour retirer cette plaque, tout était OK mais il ne fallait pas que je retombe sur ma clavicule, se lamente aujourd’hui le coureur de 34 ans. Il y avait bien entendu un petit risque mais c’est la première fois, en quatorze ans de carrière chez les pros, que je heurte une voiture à l’entraînement. C’est comme ça mais c’est dommage. » Et Thomas Voeckler d’ajouter, le bras en écharpe, à l’occasion d’une conférence de presse improvisée au centre de presse dressé à Adélaïde : « quand ça se passe en course vous vous dites que ça fait partie du job, qu’il y a des risques, mais quand c’est aussi stupide que de se prendre une voiture comme c’est arrivé ce matin… Ce n’est pas la faute de la voiture mais c’est une chute idiote. Ça arrive parfois, cette fois c’est à moi que c’est arrivé. »
Mardi prochain, le Tour Down Under partira sans Thomas Voeckler, un phénomène que le public australien attendait avec beaucoup d’impatience sur ses routes. Le coureur sera rapatrié vers Nantes demain après-midi. Il saura alors davantage quelles conséquences aura ce nouveau coup d’arrêt sur son début de saison. « Ma forme n’était pas encore à 100 % mais j’ai en tout cas été heureux de passer ces quelques jours ici en Australie, a conclu Thomas Voeckler. Lorsque je cours, j’essaie toujours d’attaquer ou de prendre une échappée. C’était mon objectif en venant ici, autant que de poursuivre ma préparation pour les autres courses de la saison. Maintenant je vais devoir prendre le temps de me rétablir et nous avancerons alors étape par étape. » Avant Paris-Nice, Thomas Voeckler avait prévu de courir le Tour Méditerranéen, la Ruta del Sol, la Classic Sud Ardèche et la Drôme Classic. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.